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Jean-Marie FOUILLEUL


La Vilatte - 35270 CUGIENS
Tel : 02 99 73 39 83

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Quelles sont les essences que vous préférez travailler ?

Pour les tables d'harmonie, j'affectionne tout particulièrement l'épicéa: une bonne résistance mécanique et une dynamique intéressante. Le cèdre (Red Cedar) m'est moins familier, et je ne l'utilise que très rarement, seulement pour des commandes spécifiques. Pour le fond, je me sers principalement du palissandre des Indes. Mais je suis très attiré par l'érable ondé, et je proposerai dans les années à venir un modèle avec cette essence. C'est un bois peu utilisé en lutherie guitare (sauf à la période romantique), mais travaillé dans des épaisseurs convenables, il peut rivaliser avec les palissandres; je rappellerais que c'est le bois fétiche des luthiers du quatuor et qu'il a été abondamment employé pour les modèles "arched-top". Par contre son esthétique demande une grande pratique dans les vernis et la mise en teinte. C'est à mon avis une des raisons pour laquelle il a été délaissé en lutherie guitare (corde nylon).

Quelles sont vos méthodes de travail, anciennes, modernes ou un subtil mélange des deux ? pour le vernis par exemple...

J'ai besoin de m'imprégner du matériau que je travaille pour mieux le connaître. J'ai donc toujours privilégié le contact des mains avec l'outil et le bois. Même aujourd'hui où j'ai optimisé mes méthodes de travail, en m'aidant de machine à bois, souvent réadaptées à mes besoins d'ailleurs, je garde ce côté "manuel" du travail du luthier.
Le temps, que je dégage en me servant d'outillage moderne, est consacré à la conception des nouveaux modèles, aux recherches dans le domaine de l'acoustique musicale, des bois, des vernis…Cette distance est primordiale pour amener une réflexion constructive sur la guitare.

Pour ce qui est du vernis, après avoir employé différentes techniques, j'en suis revenu au vernis gomme-laque au tampon. Bien que plus fragile ( encore qu'il est plus facile à reprendre qu'un vernis pistolet) il m'apparaît mieux adapté à l'acoustique de la guitare, et je ne parle pas de l'aspect"environnement"!

Avez-vous trouvé " le son " qui caractérise la facture de vos guitares et si oui, comment le définiriez-vous ?

"Les chercheurs ne sont pas fait pour trouver, sinon ce ne sont plus des chercheurs…" c'est du bon sens à la Coluche je crois!!! Pour moi cela signifie : laissons la porte ouverte, méfions-nous des certitudes. Je ne suis sûr de rien, je pense honnêtement offrir aujourd'hui des guitares plus performantes qu'à mes débuts dans le sens où elles peuvent mieux traduire la sensibilité du musicien.
Une guitare est comme une langue, définie par des mots, une grammaire…etc…et une langue doit être précise et riche à la fois pour transmettre une pensée poétique, philosophique ou une simple conversation de bar ! A chacun d'apprendre à maîtriser cette langue, mais le vocabulaire, la structure doit exister au préalable. Je cherche donc à réaliser des instruments sensibles et cohérents et je pense que le point de départ c'est la richesse du timbre, la dynamique, l'équilibre.