Rechercher sur
laguitare.com
L'annuaire laguitare.com
Newsletter
Services - Publicités
Annoncer - CONTACTS
IMAGE3
Cliquez pour agrandir

 

Jean-Marie FOUILLEUL


La Vilatte - 35270 CUGIENS
Tel : 02 99 73 39 83

Page 1 - Page 2 - Page 3 - Page 4

Jacques Carbonneaux : Pouvez-vous nous parler du parcours et des rencontres qui vous ont amené à devenir luthier et meilleur ouvrier de France en 1989 ?

Jean-Marie Fouilleul : J'ai eu la chance de grandir dans un milieu familial où la musique faisait partie du quotidien. Il n'était pas rare de se réveiller au son d'une fugue de Bach que mon père interprétait à l'orgue. De plus, la famille était nombreuse et mon père avait créé une chorale avec les frères et sœurs; c'est lui qui officiait en chef de chœur. C'était à la fois un travail sérieux et par moment de franches parties de rigolade. La musique n'a donc jamais été une corvée, mais bien plus des moments privilégiés de découvertes et d'épanouissement. De surcroît, il y a toujours eu à la maison un atelier pour travailler le bois. Mon père est un fin bricoleur, inventif, qui a lui-même participé à la réalisation de ses orgues. Dans les années 70, il s'était mis à fabriquer une épinette (petit clavecin ). Ce fut mon premier regard sur le monde de la lutherie. C'est donc naturellement que j'ai mis la main à la pâte dès que l'occasion s'est présentée.
En 1978, j'ai rencontré Bruno Perrin. Après quelques expériences en lutherie, nous nous sommes installés, en 1980, dans ce qui sera mon premier atelier, à Barjols dans le Var, avec la précieuse compagnie de Gilles Mercier. Gilles, qui restera une année à travailler avec nous, nous a appris ce qu'il connaissait en lutherie (il était ancien élève de l'école de Mittenwald, et avait repris l' atelier de fabrication de guitare Grizzo à Paris). Nous avons réalisé nos premières guitares et prospecté sur toute la France.
En 1983, fermant l'atelier de Barjols avec Bruno, je suis venu m'installer à Rennes, en "solo" cette fois. C'est là que commence un parcours personnel visant à la réalisation de mes propres instruments, en utilisant toutes ces expériences passées.
Il m'aura fallu 11 années pour fabriquer ce que je considérais alors comme la synthèse de ce que j'avais vu, entendu et fait. J'ai alors osé me présenter au concours des "Meilleurs Ouvriers de France" en 1989.

Il semble que vous soyez spécialisé en guitare corde nylon avec deux modèles (LS1 et GC). Cependant, on peut voir dans l'ouvrage " luthiers et guitares d'en France" que vous réalisez aussi des guitares cordes acier et électroacoustique. Qu'en est il exactement ?

Depuis les années 90, j'ai effectivement axé mon travail sur l'amélioration de mes guitares de concert, tant pour l'enrichissement du timbre que pour la dynamique. Ce qui a aboutit en 1999 au modèle LS1. Mais ma curiosité à comprendre, analyser le monde sonore (et plus particulièrement celui de la guitare) m'a toujours poussé à regarder, écouter, ce que faisaient d'autres collègues (bien sûr en guitare corde nylon; mais aussi en corde acier et même à approcher l'univers du violon).
J'ai donc été amené à sortir du champ de la guitare dite "classique".
Le "cahier des charges" pour de tels instruments est tout à fait différent de celui d'une guitare de concert. Et il faut rassembler tous ses acquis, savoir aussi se faire conseiller, faire preuve d'ouverture et d'attention face aux musiciens…une belle gymnastique de l'esprit.
Pour mes créations de guitares de concert, je reste persuadé que ces recherches panoramiques, des instruments anciens (vihuella, guitare romantique) jusqu'aux guitares actuelles, apportent une grande richesse, permettant une analyse de la genèse du son beaucoup plus fine; une approche partant du global pour arriver au subtil.