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Les Rencontres d'Astaffort : Session mars 2003

Présentation
Les participants
Voix du Sud

Interviews :
Francis Cabrel
J. François Laffitte

Les photos :

Galerie photos 1
Galerie photos 2
Galerie photos 3
Galerie photos 4
Interviews stagiaires :

Eric Bargis
Bertrand Lacy
Interviews
d'anciens stagiaires :

Edgar Kastner
Nicolas Bravin

Quelle est l’histoire des Rencontres d’Astaffort ?

C’est au début 1992 que "l’affaire" a commencé. A cette époque là a eu lieu une conjonction de circonstances qui ont permis au projet de naître et de se développer. En l’occurrence, la présence d’une nouvelle équipe municipale décidée à rechercher un projet capable de créer une dynamique socioculturelle et économique locale et confrontée à la nécessité de sauver un patrimoine en très très mauvais état (la vieille halle au blé du village et l’ancienne école de garçons qui menaçaient ruines), la présence dans cette équipe d’un conseiller municipal nommé Francis Cabrel, d’un architecte, d’un enseignant fortement engagé dans l’associatif, d’un élu régional en la personne du maire et l’arrivée pour deux ans d’un stagiaire engagé dans une formation axée développement local, moi…

Après une période d’évaluation très large, ce petit groupe s’est vite cristallisé autour d’une constatation émise par Francis… On imaginera sans peine la masse de sollicitations dont peut faire l’objet une artiste comme lui… Parmi celles-ci Francis reçoit un jour, quasi simultanément, des courriers d’un auteur et d’un compositeur qui se lamentent dans leur coin et se désespèrent de leur solitude. Il constate que, curieusement, ceux-ci habitent le même coin de France mais ne se connaissent pas…

Lors d’une réunion, il nous raconte cette anecdote et nous explique qu’il lui est impossible de répondre personnellement à toutes les sollicitations dont il fait l’objet et nous pose la question suivante : "Peut-on imaginer un projet qui réponde à ces attentes de façon collective ?".

La piste était lancée. La Municipalité souhaitait déjà transformer la halle (salle des fêtes vétuste et devenue dangereuse à l’époque) en salle de spectacle. Nous allions imaginer des stages qui allaient permettre de recevoir de jeunes auteurs, compositeurs et interprètes de la chanson, il nous fallait une structure d’accueil et l’ancienne école était toute désignée ! Nous avons mis en œuvre les études qui permettaient de rénover ce bâti, l’un en salle de spectacles, l’autre en structure d’accueil permettant l’hébergement, la restauration et disposant de salles de travail. Suite à quoi, nous nous sommes lancés dans les dossiers de financements et obtenus au bout du compte le soutien du ministère de la culture pour la salle et des fonds européens pour la structure.

En peu de mois, Voix du Sud était créée officiellement en juillet 1992. Dans la foulée le développement du concept des "Rencontres" était lancé et la structure première du stage définie par mon ami Bertrand Ledoux, fondateur et l’animateur des formations de chargés de production à Issoudun (ce que l’on appelait à l’époque "Managers du Monde de la Musique"). J’en profite pour lui exprimer notre reconnaissance pour son aide précieuse et pour lancer un message ! Nous travaillons pour les artistes, lui pour ceux qui les entourent, si vous avez une âme de manageur, c’est Bertrand qui fera de vous des pros ! En Octobre 1993 la salle était inaugurée… En Juillet 1994 la structure d’accueil était ouverte… Les première "rencontres" démarraient en octobre de la même année. Et nous venons de terminer les vingtièmes (!)

Comment s’exerce la sélection des candidatures ?

La mécanique est assez simple… L’objet de cette sélection est de "repérer" des talents potentiels; Notre intérêt se porte sur l’originalité et l’intérêt artistique, ainsi que, bien sur, sur le savoir faire qui doit aller avec. Les débutants talentueux ont autant de chance d’être retenus que ceux qui ont un parcours professionnel très étoffé. J’insiste sur cette notion ! L’originalité prime pour une raison simple. Les futurs professionnels et grands professionnels de la chanson seront ceux qui apporteront au public de nouveaux univers. Les "suiveurs" ont peu d’espoirs…

Nous sommes trois à réaliser les écoutes (Francis, Jean François Delfour et moi-même) séparément et sans nous consulter. Nous notons chaque candidature (il s’agit seulement de repères de travail et de comparaison et en aucun cas de notes ayant une valeur utilisable en soi…). Lorsque chacun de nous a écouté l’ensemble de la série correspondant à une sélection (environ 150 à 200), nous remettons nos résultats à une personne qui se charge "d’aligner" nos notes et de nous faire part des résultats. Lorsque des divergences de notes apparaissent et traduisent une éventuelle "sur" ou "sous" notation de l’un d’entre nous, la candidature est automatiquement mise en réécoute pour une prochaine session et le candidat se voir proposer d’envoyer de nouveaux éléments qui permettront d’étoffer sa candidature. Lorsque tout ceci est fait, nous constituons l’effectif du stage avec la liste des candidats retenus.

Petite précision… Nous sélectionnons autant de candidats que nous en jugeons de recevables et notre "sévérité" ne dépend aucunement ni du nombre de candidatures, ni de la nécessité d’avoir 18 stagiaires au final pour un stage (notre travail par la suite est de définir un groupe de 18 équilibré en auteurs, compositeurs et interprètes, de gérer les disponibilités de chacun, les éventuels désistements et la répartition des retenus sur plusieurs sessions si nécessaire).

A l’issue de la procédure, les retenus sont rapidement contactés par téléphone. Tous ceux qui ne le sont pas, ainsi que les "avis partagé" reçoivent un courrier.

Voix du Sud garde-t-elle des contacts avec les anciens stagiaires ?

Selon une formule largement utilisée et usée, Les "rencontres" sont : "la partie émergée de l’iceberg", Voix du Sud réalise et participe également à un nombre considérable de choses et le quotidien de l’association est rempli de tâches moins visibles et évidentes, l’une d’elle est effectivement de garder le contact avec nos stagiaires. Nous avons la satisfaction de garder le contact (dans la mesure ou ceux-ci le souhaitent bien évidemment) avec la grande majorité de nos "anciens" et ce depuis la première session en 1994.

Leurs coordonnées sont mises à jour régulièrement et nous essayons de suivre et mesurer leur parcours. Nous les encourageons à nous donner des nouvelles, à nous faire parvenir leurs maquettes, à nous tenir au courant de leur capacité à faire de la scène, à nous informer de leurs réussites éventuelles. De notre coté nous essayons d’assurer un conseil, de proposer à l’occasion des stages, des premières parties, d’une manière générale de leur faire profiter d’opportunités dont nous aurions connaissance, ceci en recherchant dans ce fichier les artistes qui correspondront le mieux à une situation donnée (d’où la nécessité d’obtenir auprès du plus grand nombre des informations régulières).

Bien entendu, dans cette logique, tout le monde ne profite pas de tout et cela peut engendrer parfois des frustrations. Il faut préciser cependant qu’un artiste qui ne serait pas prêt se verrait envoyé au désastre sur certaines scènes et qu’une mauvaise réputation est pire que pas de réputation du tout (!). Nous assumons la responsabilité de juger de qui peut faire quoi car nous nous devons d’être sérieux et crédibles non seulement vis-à-vis des artistes, mais aussi vis-à-vis des diffuseurs, ainsi éventuellement que des maisons de disques. Les diffuseurs, programmateurs et autres maisons de disque ont des logiques propres que l’artiste ne perçoit pas nécessairement clairement (il y a souvent pas mal de malentendu entre eux…) et dans ce cas nous faisons fonction "d’interface" entre eux. Nous considérons qu’un artiste bien choisi dans le cadre d’un événement et grâce au succès de sa prestation constitue une "investissement" qui crédibilise la "marque de qualité" d’avoir participé aux "rencontres" et qu’ainsi il prépare le terrain pour des artistes, moins avancés, ou plus lents dans leur développement qui viendront par la suite se confronter à ces structures.

Pour en revenir au suivi quotidien des stagiaires et pour conclure, nous venons de transmettre à l’ensemble des "anciens" un questionnaire qui va nous permettre de réaliser une "photographie" de leur situation aujourd’hui, après 10 ans d’existence de l’association. Tous les jours des réponses nous parviennent en retour et nous allons pouvoir dépouiller ces documents prochainement.

Quelle est la raison de la mise en place d’un spectacle à Paris depuis l’an dernier ?

Le spectacle parisien de Voix du Sud est le fruit d’une réunion de l’ensemble des nos partenaires souhaitée par Francis et qui s’est tenue en juin 2001 au siège de l’ADAMI à Paris. A cette occasion nous souhaitions faire le point de la situation du projet et évaluer son développement avec l’ensemble de nos partenaires professionnels et le Ministère de la Culture.

Le constat à cette époque était que les "rencontres" nous avaient permis d’identifier un nombre considérable d’artistes que nous jugions comme particulièrement talentueux et que peu de professionnels faisaient la démarche de les découvrir et notamment l’effort de rejoindre Astaffort lors des spectacles de clôture de stage. La conclusion simple était que si Paris ne se décidait pas à descendre à Astaffort, nous devions alors monter à Paris et leur présenter le travail de l’association et de ces artistes.

Ce premier "débarquement" à la capitale aura été ainsi fait au Casino de Paris le 24 juin de l’an dernier, accompagné d’une importante opération médiatique et de l’appui très symbolique de Francis qui aura pour l’occasion assuré la vedette du spectacle. Nous avons eu la satisfaction de faire le plein du Casino (1500 places) avec une forte représentation du "métier" et des médias.

Aujourd’hui, nous resserrons le projet sur la mission authentique de l’association, à savoir la formation et l’accompagnement professionnel de jeunes artistes. Notre choix s’est porté en 2003 sur la Maroquinerie et l’éclairage de l’événement se fera de manière renforcée sur l’aspect découverte ; le spectacle des "rencontres" mais aussi, la découverte de "Jamait" un jeune groupe dijonnais dont la carrière évolue à pas de géant et dans laquelle Voix du Sud aura occupé une place de premier plan. Il y aura aussi d’autres choses à découvrir… Et dont nous ne dirons mot pour l’instant…

Quel est ton rôle au sein de Voix du Sud ?

Quoi dire ? J’en assure la direction… Je suis là depuis les prémices et j’ai donc suivi "l’affaire" dans tous ses aspects et ses développements. Voix du Sud est au quotidien une toute petite équipe de deux permanents ce qui implique la nécessité de changer constamment de "casquette". Mon rôle est à la fois artistique et administratif, je dois également tout aussi bien maîtriser l’équilibre financier, entretenir et développer les partenariats qu’assurer une grande part des relations publiques ; concevoir des contenus et gérer l’équipe quand la machine se met en marche… projeter sur l’avenir. Parfois savoir "écouter" les états d’âmes et gérer les crises (Ah ! les charmes de la vie de groupe !)… Les stagiaires m’ont déjà qualifié de "grand menhir" ou encore "gardien de la grotte" ( !?)… Chef d’Orchestre ? (et quel orchestre…) La formule ne serait-elle pas assez appropriée en la circonstance ?

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