Juste avant de commencer la masterclasse, Michel Haumont finit les derniers préparatifs avec le technicien. Comme le public est déjà installé et nombreux, Michel nous fait partager ce moment et en profite, non sans humour, pour solliciter l'avis des auditeurs sur le choix de réglage du pré-ampli Avalon utilisé pour l'occasion. Après avoir essayé plusieurs des présets, artiste et public tomberont d'accord sur le choix de l'un d'entre eux. C'est dire si l'ambiance est plutôt décontractée. Après une petite pause en coulisses de quelques minutes, Michel commence sa masterclasse avec un morceau interprété, cela va sans dire, avec talent.

Vous connaissez le principe d'une masterclasse, le public n'est pas là pour assister à un concert, mais un "maître" est exposé au feu incessant des questions de l'auditoire, avide de savoir. Cependant cet après-midi, le public, manifestement impressionné par la renommée du guitariste, va se montrer un peu timide, au moins au départ et semble plutôt avide de morceaux joués par lui. Michel répondra avec gentillesse, humour et en toute simplicité à toutes les questions. Nous aurons également le plaisir d'entendre le guitariste nous jouer des morceaux de son dernier CD, mais aussi la reprise d'un morceau de Marcel Dadi, toujours sous la demande gourmande du public. Questions, réponses et musique alterneront donc pour l'occasion. Les spécificités de la technique du Finger-Picking seront abordées. Il nous parlera aussi de son modèle signature fabriqué par Takamine. Toute en koa, avec une caisse plutôt petite, cette guitare répond au cahier des charges posé par le guitariste auprès de l'équipe de luthiers de la firme.

Bien que n'ayant jamais directement rencontré un luthier, l'équipe en France traduira avec fidélité aux asiatiques les besoins du musicien. Celle que possède Michel ce jour là n'est pas encore équipée du pré-ampli à lampe que propose maintenant Takamine sur le modèle en vente actuellement. Le manche est assez large, facilitant le jeu plus aisé en Picking. L'un des conventionnistes venu de Suisse en avait d'ailleurs une et il en était pleinement satisfait. Un des morceaux sera joué avec un capodastre. Le compositeur en profite pour nous expliquer que cet "ustensile" ne doit pas être utilisé comme une béquille. Souvent on utilise celui-ci comme un outil qui facilite la vie de l'accompagnateur. Il adapte aisément la hauteur de la guitare au chanteur, évitant de douloureuses transpositions. Plutôt qu'une béquille, le capo devient ici outil de création. Une guitare ne sonne pas de la même façon si elle est jouée à une certaine hauteur. Avec l'utilisation du capo, transposer un morceau d'un ou plusieurs demi-tons en change sa couleur. En posant un capo à la case deux, vous ne composerez sûrement pas la même chose.

Mais retour aux contingences matérielles avec un membre de l'organisation qui rappelle que l'heure de fin de la masterclasse est largement dépassée et que Michel ne doit pas rater son train de retour. Le guitariste prendra quand même le temps de nous jouer un dernier morceau pour le plus grand plaisir de l'assistance. Le public heureux applaudira chaleureusement et longuement ce moment passé avec un maître de grande classe.

A'Titâ

Imprimer cette page