Rechercher sur
laguitare.com
L'annuaire laguitare.com
Newsletter
Services - Publicités
Annoncer - CONTACTS

Le 16ème Festival de Guitare à Issoudun
Interview d'Antoine Payen

COUP DE COEUR :
CONCERT :
INTERVIEW D'ANTOINE PAYEN - Page 1 - Page 2

- Ce style demande beaucoup de technique ?
A la main droite, oui, il y a un coup à prendre qui demande un peu de travail pour maîtriser les rythmiques, mais rien d'extraordinaire quand même, sinon les enchaînements d'accords sont très simples; c'est surtout dans l'interprétation que se fera la différence, mais ça c'est vrai pour tous les styles !

- Qu'elles sont tes autres influences musicales ?
Merle Travis, c'est un guitariste qui possédait un "swing" et une musicalité incroyable, avec une technique main droite hallucinante ! Big Bill Broonzy, certainement le premier guitariste de Blues que j'ai entendu et que je trouve toujours aussi émouvant à écouter. Mais aussi, en vrac, les Beatles, Doc Watson, le Bluegrass en général, John Mayall, ... Sans oublier François Sciortino, que j'ai connu à Issoudun, et qui m'a fait comprendre que je pouvais moi aussi composer ! François est un guitariste de tout premier ordre, doublé d'un personnage très attachant, j'aime beaucoup le rencontrer et ses conseils me sont précieux.

- Tu possèdes des guitares de luthier, pourquoi ce choix par rapport aux guitares de série ?
D'abord parce que la guitare en tant qu'objet m'intéresse au moins autant que la musique qu'on fait avec ! J'ai d'ailleurs fait moi-même quelques essais plus ou moins réussis ( ! ) dans le domaine de la lutherie. Ensuite parce qu'une guitare de luthier est un instrument unique, elle est telle qu'on l'a souhaitée avec les adaptations ou les spécificités que ne peuvent pas avoir les guitares de série. Enfin une guitare de luthier c'est la rencontre avec un homme (ou une femme !), sorte de magicien capable de transformer quelques planches de bois, certes très belles mais planches quand même, en un instrument extraordinaire de beauté et de sonorité. Le plus incroyable est que la guitare porte en elle tout l'esprit de son créateur, quelque chose qui fait que personne d'autre au monde n'aurait pu faire la même !!! Pour moi le luthier est un artiste au même titre que n'importe quel musicien, il crée, il compose une œuvre unique dans chaque instrument.

- La guitare a une importance pour jouer ce style ?
Oui, bien sûr, il y a des sonorités qui se prêtent plus ou moins bien au Rag, même si on peut dire qu'en principe on doit pouvoir jouer toutes les musiques sur toutes les guitares! Mais pour le Ragtime-Blues tel que je le joue, il faut des guitares à cordes acier obligatoirement, avec le plus de précision possible dans la sonorité et le plus de puissance possible. En six cordes, j'ai une Fouquet "Bluette" avec table en cèdre, éclisses et fond en acajou, qui sonne comme c'est pas permis ! En douze cordes j'utilise bien sûr la Quéguiner, elle a une table en épicéa, des éclisses et un fond en érable, une vraie merveille aussi ! En fait, j'éviterai pour mon usage personnel le son typé "Martin" qui, s'il est parfait en Country-Bluegrass, me parait trop "propre" pour le Ragtime-Blues. Difficile d'expliquer ça avec des mots, il faut pouvoir entendre les différences entre toutes les guitares.

- Tu fréquentes Issoudun depuis combien d'années ?
J'y suis venu la première fois en 1992. J'ai dû loupé les éditions de 1995 et 2003, à part ça, j'étais là toutes les autres années !

- Que représente cette manifestation pour toi ?
A mes yeux, c'est la plus belle manifestation autour de la guitare, la plus complète, la mieux organisée. Bien sûr je ne suis pas allé à tous les festivals existant dans le pays, mais je n'en connais pas d'autres qui offrent comme Issoudun les concerts, les masterclass, l'expo luthier (géante), les stages, l'hébergement complet, le tout dans un lieu super convivial et dans une ambiance de fête. Il suffit de venir avec une guitare et tout le reste est assuré par l'équipe organisatrice... moi je dis bravo ! Et puis après toutes ces années un "tissu social" important et solide s'est créé entre les participants réguliers, les organisateurs et c'est un vrai plaisir que de se retrouver là ...

- L'esprit de son créateur, Marcel Dadi, rôde-t'il toujours dans les couloirs ?
C'est clair. Pour ceux qui ont eu la chance de venir à Issoudun du temps de Marcel, les couloirs résonnent encore de ses éclats de rire !

- Que penses-tu de la programmation de cette année ?
Excellente puisque je suis dedans !!! Sérieusement, je pense que la programmation est très bonne, en tous cas, elle promet de grands moments de musique, je pense à Jacques Stotzem que j'adore, à Adrian Legg, mais aussi à Christian Escoudé ou Popa Chubby dans d'autres genres ! Le staff d'Issoudun réussit toujours à nous proposer un plateau d'artistes variés et intéressants, ça nous permet de rencontrer d'autres musiciens, d'entendre d'autres musiques et c'est toujours riche d'enseignement !

- Celle-ci est parfois controversée par certains puristes du picking, crois-tu que l'ouverture sur d'autres styles soit un plus ?
Oui définitivement ! Comme je dis toujours, du mélange naît la richesse, et c'est vrai ici aussi; il faut faire se rencontrer les guitaristes de tous bords, c'est d'ailleurs ce qui s'est toujours fait à Issoudun.

- Quelles sont les découvertes que tu as faites au cours des précédents Issoudun ?
Elles sont innombrables. Je peux citer Bob Brozman, Morning et Jim Nichols, les Manouches, les guitaristes Italiens, les luthiers Mike Lewis et Claude Fouquet, qui est devenu un grand ami, ... Tous les ans il y a quelqu'un ou quelque chose à découvrir et qui mérite qu'on aie fait le voyage !

- Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un joueur de guitare ?
Je dirais qu'il faut écouter en premier lieu. Écouter de tout, pas seulement de la guitare et pas seulement le style qu'on aime le plus. Il y a de bonnes idées partout, dans le Rock, le Jazz, la Variété, la Rap, la Techno, le Musette... Ensuite il faut être réaliste et conscient de ses propres possibilités : simplifier un morceau pour arriver à le jouer n'est pas un sacrilège ! Je fais ça moi-même tous les jours ! Il faut chercher la musicalité plutôt que la complexité, et comme le dit mon ami François Sciortino, mieux vaut-il émouvoir qu'impressionner ! C'est comme ça qu'on arrive à se faire un son, son propre son qui devient la signature du musicien, ce qui fait qu'on le reconnaît dès la première mesure. Et pour ça, pas besoin d'être capable de sortir quinze mille notes à la seconde, une seule suffit, mais la bonne! Et comme je l'ai dit tout à l'heure, je ne cherche jamais à jouer un morceau comme untel ou untel, d'une part ça n'a pas d'intérêt puisque ça existe déjà, ensuite parce que je n'en suis la plupart du temps pas capable ! Il faut d'abord capter l'esprit du morceau et ensuite le faire passer dans ses mains le plus naturellement possible. Après on n'a plus qu'à penser à bien le jouer ! Écoute Gary Davis jouer Maple Leaf Rag et tu comprendras vite ce que je veux dire... A l'inverse il ne faut jamais se décourager, on progresse en permanence, même un "vieux routier" comme moi continue de trouver de nouveaux sons, des améliorations, des perfectionnements, et bien souvent grâce aux multiples rencontres qu'on peut faire ici et là, comme par exemple... à Issoudun !


Vous pouvez retrouver Antoine sur son site (http://antoine.payen.free.fr/) et aussi retrouver, grâce à lui et deux autres de ses compères, l'actualité du picking ainsi que bien d'autres informations indispensables à tout guitariste sur http://fingerstyle.free.fr/. Ne le ratez pas à Issoudun, ce gars là est un grand et guettez la sortie prochaine de son CD...

A'Titâ

Page précédente

COUP DE COEUR :
CONCERT :

Imprimer cette page

Contacts  - Annoncer - Notice légale - Services/Pub. - Newsletter - Forum - Charte - Flash - Articles - Annuaire - Lutherie