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Georges ASSABAN

Luthier Banjo
Histoire de banjo
Index - Histoire - Luthier - CD Album - ITV Jean-Marie Redon

Il nous offre une tasse de thé et nous démarrons l'interview.

Laguitare.com : Devenir luthier banjo, c'est atypique. Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
Georges Assaban : Vers 13, 14 ans, j'ai fait une école de menuiserie et de mécanique en même temps. Cela était courant à l'époque (G.Assaban est né en 1949). J'ai suivi cela quelques temps et je me suis mis à travailler très jeune. J'avais une petite agence immobilière lorsque j'avais une vingtaine d'années et un matin je me suis levé avec la détermination de changer de vie. J'ai tout plaqué, fermé l'agence. Ce que je possédais m'a tout juste permis d'acheter un banjo bon marché, et de prendre un billet d'avion pour les Antilles(St Barth). Je m'y suis installé quelques temps, et j'ai commencé à pratiquer le banjo. A l'époque il n'y avait pas de méthode, et je ralentissais les cassettes pour essayer de comprendre, comment "ils faisaient". Un vacancier américain qui m'avait entendu jouer, m'a proposer de me montrer, et par la suite m'a envoyé des méthodes, des disques etc...il se trouve que c'était un richissime Texan vivant à Cambridge. Il connaissait pas mal de monde....lorsque j'ai eu un peu de fric, il m'a envoyé un banjo, un Gibson (pour l'anecdote, c'est Rockeffeler qui me l'a apporté des USA, il avait une maison à st Barth...).
J'ai ensuite rencontré un jeune luthier à Montréal dans les années 70. J'étais donc banjoiste et j'avais avec moi ce banjo Gibson. J'ai demandé à ce luthier s'il pouvait me refrêtter mon instrument et il m'a proposé de me montrer comment il procédait. D'un naturel curieux, je voulais savoir comment était fait un banjo. Le luthier m'a avoué n'en avoir jamais démonté. Il m'a proposé ses outils et j'ai désossé mon banjo. Evidemment, j'ai du en re-fabriquer un autre sur place car j'avais bousillé le mien. Ce sympathique luthier m'a transmis son savoir et c'est ainsi que j'ai "débuté" dans la fabrication.
J'ai aussi joué de la guitare classique mais j'ai abandonné, préférant nettement me consacrer au banjo. En revenant des Etats-Unis, Jean-Marie Redon (grand banjoiste Français) m'a encouragé à fabriquer des banjos. J'ai commencé puis je suis rapidement reparti à l'étranger et j'ai voyagé 17 ans. Ce n'est qu'en revenant du Venezuela que je me suis définitivement installé à Meaux et réellement démarré la fabrication de ces instruments. En décembre 1993. Meaux, parce que nous y étions "bloqué" 5 ans, du fait des études de ma femme.

Qui t'achète tes instruments ?

Je n'ai jamais fait de publicité. Toutes les demandes proviennent de copain du copain du copain… A un moment, j'avais monté une association: la FBMA , "France Blue Grass Association" avec Jean-Marie Redon. (NDLR: Georges Assaban en était le président jusque l'an dernier http://www.musictrad.com/bluegrass/). On a très vite grimpé à deux, trois cent membres. Par ce biais, j'ai aussi eu quelques clients. Ce n'était, bien sur, pas le but de cette association. Nous voulions simplement jouer et nous faire plaisir.
En fait, je ne sais pas comment je trouve mes clients ! Ce sont les clients qui me trouvent. Il faut dire que nous ne sommes que deux ou trois luthiers dans cette spécialité à faire des banjos de qualité. (NDLR: Et ceux de G.Assaban sont extraordinaires, tant dans l'esthétique que dans le son. Quel son ! Ils surclassent sans conteste les grandes marques du genre. Gibson en tête).
Il y a quelques temps, j'ai fait un banjo pour Hubert-Félix Thiéfaine par l'intermédiaire d'un de ses amis du Jura. On peut le voir sur la pochette intérieure du CD "La tentation du bonheur".

Combien en fabriques-tu par an ? Quels sont les délais ?

J'en fabrique au grand, grand maximum 25 par an. Cette année, je n'en ai fait que 7. Les délais sont très variables. Si j'ai 3 banjos à fabriquer ensemble, le temps à l'unité sera beaucoup plus court que si je n'en ai qu'un seul à faire. Cela tient surtout à l'outillage spécifique et ses réglages.
Je pense que, comme tous les luthiers, chacun de mes instruments est différent. Je ne garde aucun plan de fabrication. Un client vient, me dit "Je voudrais ça !". On discute, je regarde le type jouer, j'observe ses mains, sa façon d'appréhender l'instrument et quelque chose en moi l'attrape. C'est très difficile à expliquer. En fait, je ne fais que prolonger les sentiments du musiciens. Les gens m'appellent souvent et me disent : "Il sonne comme je voulais".
"Mais c'est normal, c'est ton instrument. Unique. Je ai rien fait d'autres que traduire ce que tu désirais.".

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