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Concert de Placebo
Carling Academy Glagow
6 Avril 2006

Photos : Duncan Bryceland - www.mk13.net
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Après une trop longue attente (tout 2005 sans concert !), j'avais tellement besoin de ma dose (de Meds !) que je suis allée la chercher jusqu'en Ecosse…

Au pays des moutons, en ce jeudi soir pluvieux (chercher aussi : "écossais"), la Carling Academy de Glasgow accueille Placebo pour un des premiers concerts de la tournée de leur nouvel album, Meds, certains fans sont là depuis le matin, bravant le froid et parfois même la neige pour être aux premières loges. Le public, assez jeune, est composé de gothiques, punks et autres Glasgow rockers en tous genres.
19h00, ouverture des portes, nous entrons parmi les premiers dans l'ancien théâtre de la taille de notre Olympia, qui aujourd'hui n'accueille quasiment plus que des concerts de rock.
En première partie, Placebo a confié la scène à The White Rose Movement, un groupe anglais à la croisée de Franz Ferdinand (de Glasgow !) et de My Chemical Romance. Très pêchu et assez original, mais le chanteur nous stresse un peu avec ses troubles obsessionnels compulsifs : il ne supporte pas d'avoir les cheveux dans les yeux, et après s'être excité comme un malade et avoir secoué la tête à se l'arracher, il remet bien sa mèche sur le côté !

A la fin de cette première partie, les fans de Placebo mettent les bouchées doubles pour arriver au plus près de la scène, même s'il faut en passer par mettre les coudes dans les côtes des petits Frenchies au milieu de la foule… ! A côté de nous, une fan bien avisée déballe toute sa science sur Placebo, dont, visiblement, elle a prévu de suivre la tournée complète puisqu'elle a déjà assisté au concert de la veille à Blackpool en Angleterre ("j'avais jamais vu Stefan comme ça, il était au TOP !!!!"). Autour d'elle, quelques ado gothiques agglutinées, épatées par son récit incroyable. Dans un élan de philanthropie, elle me conseille de vérifier avant le début du concert que mes hanches ont bien la place de se caler dans le rang de devant contre la barrière, parce que sinon je risque d'être chahutée….. Non mais dis donc, elle sait à qui elle parle, la scott ? Elle m'a pas vu lutter dans les tranchées du Parc de Saint Cloud lors du concert des Pixies de Rock en Seine l'année dernière !!!!

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Après une insoutenable attente et des fans de plus en plus excités, Brian Molko arrive enfin.

Le concert va vite confirmer la nouvelle direction prise par le groupe, à savoir un retour au rock un peu "sale" et à la spontanéité de ses débuts. Les sons pleins, les compositions dépouillées et efficaces dominent. Le set s'articule principalement autour des chansons du nouvel album et des premiers succès du groupe, dans lesquels régnait une espèce d'instinct de survie omniprésent, qui s'est un peu émoussé avec la célébrité ces dernières années….

L'entrée en matière se fait comme sur le nouvel album, par Meds, le premier morceau éponyme de l'opus. Brian part seul sur les graves sensuelles de son acoustique, qu'il joue en rythmique sèche, faisant plus qu'allusion à Iggy Pop et son I wanna be your dog.
Il n'est pas accompagné d'Alison Mosshart, la chanteuse des Kills qui a posé sa voix sur l'album, mais la chanson ne perd pas de sa sensualité et la salle accroche tout de suite. D'autant qu'après les premières notes relativement douces, Stefan Olsdal vient saupoudrer ses riffs électriques d'abord léger puis qui s'intensifient graduellement vers une apogée menaçante, soulignée par la batterie presque martiale de Steve Hewitt.
Visiblement, les fans connaissent déjà toutes les paroles par cœur…

Le groupe continue ensuite la présentation du nouvel album, en enchaînant sur Infra-red, le prochain single à sortir, et Drag, qui, malgré leurs paroles un peu faciles, renferment tous les ingrédients du tube entre des riffs accrocheurs, une pêche rock propre à Placebo et leurs mélodies faciles à retenir mais non sans relief. Because I want you, également sur le nouvel album, nous replonge dans l'esprit des débuts avec sa mélodie effrénée et sans répit.
Sur Space Monkey, un des titres les plus innovants de Meds, les effets futuristes utilisés sur l'album sont malheureusement assez médiocrement rendus dans ce live et l'on ne retrouve pas vraiment l'atmosphère du disque.

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Follow the cops back home passe très bien, c'est étrangement sur cette ballade dépouillée, seulement saupoudrée de petits sons, que l'on sent toute la valeur ajoutée des musiciens additionnels que Placebo a embarqués sur sa tournée.
Parmi les chansons du nouvel album, c'est indéniablement Post Blue, One of a Kind et Song to Say Goodbye (à laquelle on a droit bizarrement en milieu de concert) qui enthousiasment le plus le public, qui allie ses forces pour faire trembler le sol sous ses pieds.
Le break au milieu de Post Blue dévaste la scène, Brian tombe à genoux lâchant dans un souffle " Down on my bended knees ". Alors que Stefan Olsdal ondule son corps d'une manière très équivoque, l'alchimie entre la ligne de basse, la saturation de la guitare et le gimmick du clavier est parfaite sur One of a Kind.

Mais c'est vraiment quand le groupe entonne ses vieux tubes que le public se déchaîne le plus. Rien ne peut remplacer les vieux sons qui ont démarqué Placebo de tout le reste du genre, ce qui a fait sa marque de fabrique, les sons bruts et entiers du premier Album : Come Home, Teenage Angst, 36 Degrees… Brian les chante cependant avec beaucoup plus de maturité qu'à l'époque. Ça pogotte sec et un fan commence à faire des concours de slam dont le but semble être de revenir le plus de fois possible devant la scène et de se faire jeter le plus violemment possible par les vigiles !
On a droit aussi aux tubes Every you, every me de l'album Without you I'm nothing, le dévastateur Special K de Black Market Music (que Brian nous joue sur sa nouvelle Gretsch - qu'il aurait achetée la veille !) ou encore The Bitter End de Sleeping with ghosts.
Mais le choix de certains titres m'a laissée un peu perplexe : Special Needs ou encore leur reprise de Running up that hill de Kate Bush, qui ne sont ni vraiment cohérents avec l'état d'esprit musical de l'ensemble du set, ni spécialement efficaces en concert.

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Deux-trois autres petites déceptions : par rapport au concert de la Wembley Arena le 5 novembre 2004, j'ai trouvé qu'il y avait assez peu de surprises dans ce concert : ni impro électro, ni guest star… (j'ai une demande à formuler : invitez Michael Stipe à Bercy !!!), à part une petite vanne sur James Blunt, le grand copain des rock-stars : alors que Brian se débattait avec ses pédales pour relancer la disto, il a meublé en nous expliquant que si on ne voulait pas de concert avec des problèmes techniques, il fallait aller voir James Blunt ("il n'a probablement jamais vu ce genre de pédales de toute sa vie…" !!!)

Enfin, j'étais quand même bien contente de les retrouver sur scène et ce concert de Glasgow laisse présager d'une belle tournée 2006. Rendez-vous à Bercy (avec Michael Stipe !) et pour le prochain concert en Ecosse, une petite suggestion à Brian : pourquoi pas une version écossaise de "English Summer Rain" : "Scottish Easter Snow"…

Christine - le 03/05/2006

Photos : Duncan Bryceland - www.mk13.net