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Je commence par Bumcello, mon
grand coup de cœur des Eurockéennes 2005.
Rien qu'à voir la base de cette
formation, on comprend tout de suite qu'on a affaire à quelque
chose de différent : Cyril Atef aux percus (dont les
combinaisons peuvent être diverses et variées : mini-cymballes,
tambourins, bidon d'eau…) et Vincent Segal au violoncelle
électrique réalisé par les luthiers de DNG,
et accessoirement, à la guitare électrique.
Avec cette base dépouillée,
les deux excellents musiciens (dont les noms vous interpellent peut-être
: il s'agit tout simplement des bassiste et batteur du fameux -M-)
créent une musique organique, à dominante instrumentale,
qui nous ramène à nos instincts les plus primaires.
Mais leur musique est surtout un vrai
melting-pot d'influences sonores, et le duo collabore avec des artistes
du monde entier afin d'enrichir leur recherche musicale.
J'ai assisté au concert du samedi soir, sous le Chapiteau,
avec l'apparition de Chocolate Genius, qui est devenu,
l'espace de ses deux chansons, la star du set, puis de la grande
Susheela Raman, qui nous a tous envoûtés de
sa voix d'Orient.
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Tommy Jordan
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Vincent
Segal
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Cyril Atef
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Ce que notre esprit vit pendant les
sets de Bumcello est concrètement illustré par les
improvisations musicales (chant, petits bouts d'harmonica et autres
bruitages en tous genres) mais aussi et surtout d'" expression
corporelle " de Tommy Jordan, un ami des Etats-Unis
qui tourne avec le duo cet été. Cet américain
au visage d'enfant, d'une innocence extrêmement touchante,
laisse exploser la musique de Bumcello en lui, il enchaîne
des comportements totalement irrationnels (il se met à genoux
et fait un tour complet sur lui-même, il joue avec un élastique
puis le lance dans le public…), on a l'impression d'être
dans un rêve bizarre, qui nous révèlerait une
partie de notre subconscient.
Pour l'anecdote, Tommy, piqué par je ne sais quelle mouche
encore, s'est mis à faire le tour de la scène en courant
et a tellement dérouté l'assistance qu'une grosse
brute de vigile mal renseigné a fait irruption sur la scène
pour le plaquer à terre en pleine performance ! J'ai retrouvé
le malheureux terrorisé en back stage qui m'a confié,
avec son imperturbable sens de l'humour qu'il avait payé
ce mec pour cette intervention musclée ! J'ai alors laissé
échapper que c'était " l'improvisation la plus
folle que j'avais jamais vue !! "
Vous allez me dire : " c'est
bien tout ça, mais la guitare là-dedans ? " Eh
bien justement, c'est un des aspects les plus créatifs de
la musique de Bumcello : Vincent joue de la guitare sur très
peu de morceaux, mais il a une façon bien à lui d'exploiter
son violoncelle électrique.
Avec Chocolate Genius, qui joue de la guitare, le violoncelle devient
basse, pour laisser transpirer le groove.
Pour accompagner la voix très basse et profondément
sensuelle de Susheela Raman, le violoncelle est bien utilisé
avec son archet, glissant avec une extrême lenteur sur les
cordes pour produire une sorte de bourdonnement lancinant comme
dans les chansons indiennes traditionnelles.
Mais sur des morceaux plus rock, l'archet est jeté aux oubliettes
pour faire place à un jeu complètement calqué
sur celui de la guitare électrique avec picking, tapping,
slapping, grattage incisif, saturation et solos fous. Pour savoir
comment l'idée lui est venue d'utiliser son violoncelle de
cette manière, voir l'interview
de Vincent Segal.
En tout cas, ces mecs sont vraiment géniaux, et à
voir leur succès systématique à chaque représentation,
je ne suis pas la seule à m'extasier ! Personnellement, je
cours de ce pas m'acheter leurs trois albums : Bumcello, Nude for
love et Get me ! !
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