Rechercher sur
laguitare.com
L'annuaire laguitare.com
Newsletter
Services - Publicités
Annoncer - CONTACTS

 

Didier Duboscq
Eden Lutherie

Coordonnées dans l'annuaire des luthiers

Interview de Didier Duboscq le 22 février 2006 à Villemomble
Laguitare.com : Quel a été ton parcours pour devenir luthier ?
Didier Duboscq : Alors mon parcours c'est comme la plupart des luthiers de ma génération et de celle d'avant en fait. Il est totalement atypique, c'est à dire que je viens d'un BEP de menuiserie/ébénisterie avec une option de fabrication industrielle. Dans cette option, il y avait un travail axé sur les machines outils, la mécanique, l'électronique et la pneumatique et tout cela m'intéressait dans le sens où quand tu travailles sur une machine et que celle-ci tombe en panne, si tu n'es pas capable de la démonter, qu'est-ce que tu fais ? Donc, ça me paraissait important de savoir le faire. J'ai donc pris cette option en ayant l'arrière-pensée que jamais je ne travaillerai dans une usine, ni même dans un atelier d'ébénisterie parce qu'en fait je me suis toujours senti luthier, sans même le savoir vraiment. A 9 - 10 ans je fabriquais des guitares en carton pour les spectacles en colo.

laguitare.com : Mais tu jouais déjà de la guitare ?
Didier Duboscq : Non, non, pas du tout, mais j'écoutais déjà de la musique. J'ai pris ma première claque musicale à 10 ans avec " Outlandos d'amour " de Police qu'un oncle m'avait offert. Et là, je suis resté collé et ça a été le début du Rock'n'roll. Je suis de 1969, je l'ai découvert en 79 quand Police est arrivé en France et puis ça été ensuite Toto, Supertramp, U2, enfin tous les groupes de cette époque-là en ayant avant et en background ce qu'écoutait mon père, beaucoup de jazz et un petit peu de shadows. J'ai ensuite développé ma culture rock dans les années 80. Je suis un peu passé à côté de la culture musicale des années 70, je m'y suis mis bien après.

laguitare.com : Tu ne jouais pas de guitare mais tu les fabriquais déjà dans tes rêves !
Didier Duboscq : Oui ! C'est ça, sur des cartons avec des bouts ficelles de laine et tout ça en colo, on faisait des faux concerts. C'est loin tout ça ! Je me souviens, après ça m'a pris lors de ma treizième année, je suis revenu de vacances de Pâques en disant à mes parents : " je veux jouer de la basse " et ce n'était pas autre chose, c'était de la basse. On est donc allés dans le premier magasin et on a trouvé la pire pelle d'occas. Il y en avait pour 400 Francs avec l'ampli. Elle était injouable même pas de marque et l'ampli c'était un Novanex 6 watts. Et dans mon esprit, je pensais même que la guitare se branchait dans le mur, directement dans la prise secteur ! (rires) c'est pour te dire d'où je partais ! Donc, pour décomplexer tout le monde, on peut être le pire nul de la terre et en faire son métier après, c'est pas incompatible. (rires) Bref, quand je suis rentré chez moi et que je l'ai essayé, je l'ai trouvé très dure à jouer, les cordes étaient trop hautes et j'ai décidé de la démonter. Le soir même, j'ai tout posé sagement sur la table de la salle à manger en prenant des notes pour savoir la remonter ensuite. Je voulais savoir ce qu'il y avait dedans et essayer de la régler. J'ai trouvé deux trois trucs pour la rendre plus confortable. Ensuite je m'y suis mis à fond, à jouer sur l'instrument. A l'époque, je vivais dans une cité à Neuilly-Plaisance avec des jeunes de mon âge mais aussi des plus vieux qui faisaient de la guitare. J'ai pris des cours de basse et c'était nuit et jour que je travaillais ! C'est la période de ma vie où j'ai le plus progressé à la basse. Et très vite j'ai fait de la musique avec beaucoup de jeunes de ma cité et je rencontrais beaucoup d'autres jeunes qui faisaient aussi de la musique, il y avait beaucoup d'énergie que je retrouve maintenant d'ailleurs. Je vois mon fils qui a treize ans, je me retrouve beaucoup en lui. J'ai donc découvert à 13 ans l'univers de la musique, je suis passé du vélo à la musique en six mois de temps. Et en fait, tous ces musiciens avaient des instruments mal réglés et je me suis trouvé à régler toutes les guitares du quartier et visiblement j'y arrivais. Et puis j'ai commencé le lycée et là je commençais à construire des corps en chopant des bois de l'école.

Interview