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| FESTIVAL DE BALLAINVILLIERS |
FESTIVAL GUITARE D'ISSOUDUN |
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Le salon des luthiers, un lieu d'exposition incontournable pour un luthier artisan.
Dans les facteurs de communication du métier de luthier, l'exposition de sa production artisanale, lors d'un événement tel qu'un salon, est une étape qu'il ne doit pas négliger car si le coût est connu et lourd parfois, les retombées économiques quant à elles sont beaucoup plus aléatoires et loin d'être maîtrisées et contrôlables par le luthier.
Artisan, inscrit à la chambre des métiers et exerçant seul, le luthier adopte une structure d'entreprise où la plus grande partie de ses compétences et de son temps de travail est consacrée à la fabrication et/ou réparation et/ou restauration et/ou conception. Etant sur un marché de niche haut de gamme, la lutherie artisanale nécessite une main d'oeuvre qualifiée où bien souvent les semaines dépassent allègrement les 40h. En plus de ce travail à plein temps et très qualifié, étant seul à gérer son entreprise, il doit également s'occuper de tout le reste y compris sa communication. Et c'est là que le bât blesse !
En effet, seul dans son entreprise, le luthier ne peut exceller dans tous les domaines. Désarmé voire dépassé par l'évolution des technologies de communication, il sera bien difficile pour lui de se faire connaître s'il n'utilise pas d'outils de liaison avec son public.
Depuis l'avènement d'Internet, il est bien plus facile pour un luthier de communiquer mais rares sont ceux qui en maîtrisent l'utilisation et surtout qui ont des heures à passer devant un ordinateur. Il n'a donc pas le choix s'il veut se faire connaître auprès des musiciens et de la profession, il doit exposer sa production car le salon est sans conteste un facteur de développement pour l'artisan même s'il communique assidûment sur Internet. C'est là que son travail va prendre forme aux yeux des guitaristes, des autres luthiers et de la presse spécialisée.
Certains cependant ont la chance de se construire une notoriété suffisante fondée, sur le bouche à oreille, de clients à clients. Mais ces cas sont rares en France et non représentatifs de la majorité des artisans.
Un salon mais quel salon ?
Il se présente au luthier un choix très large d'expositions en France et à l'étranger qui va de la petite rencontre communale au gros festival international en passant par les salons dédiés à la musique.
Certains s'empressent d'être présents partout, d'autres font le choix de ne jamais exposer mais cette décision est rarement le fruit d'une mûre réflexion et d'une préparation à la hauteur de l'objectif de ce que doit être une exposition.
Des salons, en 14 ans, j'en ai vus et revus, en France comme à l'étranger mais rares sont ceux qui répondent aux besoins des luthiers. La raison est simple et risque de faire grincer les dents de certains mais c'est pourtant la triste réalité : Lors d'un festival de guitare et j'en ai l'exemple chaque année, les organisateurs ont la bonne idée de mettre en place un salon de luthiers qu'ils considèrent à juste titre comme la fine fleur de la guitare.
Les luthiers apportent à leur événement une image haut de gamme et artisanale, ce qui est louable en soi et même souhaitable. Le problème, c'est que souvent, bien trop souvent, rien n'est fait dans l'organisation du salon pour donner au luthier la meilleure visibilité. Agencement et coût parfois prohibitifs des stands, absence de lieux d'essais, faible communication médiatique et aucune avec les niches de marché etc... (Niche de marché : un marché ciblé sur une certaine catégorie de personnes).
L'organisateur sera donc content d'avoir "l'étiquette" haut de gamme et artisanale sur l'affiche de son événement mais sera rarement capable de connaître les besoins d'un exposant luthier et de mettre en place les moyens de capitaliser son stand.
Conclusion : ce sera au petit bonheur la chance pour le luthier s'il réussit à se faire des contacts ou même à vendre ses instruments.
Certains salons sont cependant des exemples à suivre dans l'optimisation de l'organisation ciblée. Citons le Salon de la Guitare de Montréal qui a été créé dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal et qui regroupe chaque année près de 150 luthiers venant du monde entier. L'organisation y est parfaite : sélection des luthiers afin de garantir une image la plus haut de gamme, le coût du stand abordable, cabines privées d'essais, mini-concerts de guitares de luthiers, mise à disposition de salle de presse pour des projections vidéos, sans oublier les niches contactées (guitaristes pros des festivals et plus large, collectionneurs et presse dédiée) mais aussi l'accueil et la logistique. Tout est mis à disposition du luthier pour capitaliser l'exposition de ses instruments.
En France, même s'il n'existe pas encore d'équivalent du salon de Montréal dans sa qualité d'accueil et de fonctionnement, on peut noter les efforts des organisateurs du festival d'Issoudun pour valoriser un salon de luthiers digne de ce nom, en collaboration avec ses partenaires de la presse que sont Guitarist Magazine et LaGuitare.com. Le salon des luthiers proposé dans le cadre des Internationales de la guitare de Montpellier a un très fort potentiel mais là encore, rien n'est fait pour optimiser l'exposition du luthier. |
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| INTERNATIONALES DE LA GUITARE |
SALON DE GUITARE DE MONTREAL |
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Dans ce contexte, il semblerait que le luthier soit le premier à pouvoir définir ce qu'il attend d'un salon et à proposer aux organisateurs une nouvelle façon de "faire", mais la réalité est bien plus compliquée voire paradoxale.
En effet, la profession de luthier en France est confrontée à son individualisme prononcé, en conflit avec son besoin de coopération. Typiquement français, ce comportement qui tend à vouloir se regrouper pour profiter du bénéfice d'une coopération tout en restant campé sur son introversion, alourdit et ralentit tout projet de mutualisation.
Malgré cette contrainte, certains d'entre eux ont bien compris l'utilité de se fédérer pour agir au mieux et servir les intérêts de tous et donc de chacun. L'idée que des luthiers organisent eux-mêmes les salons proposés par les organisateurs de spectacles a fait son chemin et c'est dans le cadre de la création de l'Association Professionnelle des Luthiers en Guitares et Cordes Pincées que la première édition du salon "Graines de guitare" va naître les 6 et 7 juillet 2013 à Moncourt Fromonville à 70km de Paris.
Je reviendrai très prochainement sur la création de cette association dont la réunion constitutive est fixée au 12 janvier 2013 à Montreuil.
Venons en au fait, c'est sur la page suivante...
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