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Reportages :

DISQUES CD - PATRICK RONDAT AN EPHEMERAL WORLD

  
Dossier spécial :
Patrick RONDAT

(Dossier réalisé par
Ricardo)
- Chronique du Concert Yann Armellino / Patrick Rondat / Freak Kitchen
- Chronique du CD "An Ephemeral World" - Patrick Rondat
- Interview de Patrick Rondat
An Ephemeral World / Patrick Rondat

Mercredi 8 Décembre 2004 levé depuis 5H00 du mat, il est 8H00 et me voilà en train d'écrire cette chronique assis dans un TGV qui m'emmène vers Lyon, " ya des matins comme ça " chantait l'autre...

Je ne sais pas s'il existe des journées ou moments plus propices que d'autres pour écrire, là pour le coup me concernant s'en est un. Me lever tôt, pas de blème cela fait partie du jeu, les embouteillages même à cette heure là et sans doute lorsque je rentrerais, là encore no soucis mais, quand en face de moi, je découvre deux gus que j'appellerais " Pull et Chemise ", transparents imprimés posés devant eux en vue à n'en pas douter d'une présentation achtement importante, tellement qu'en fait le sujet est abordé à voix haute au détriment de ceux qui auraient bien prolongé leur nuit…

Allez je vous mets dans l'ambiance Pull, " tu sais M.Duchmol, le mec qui travaille sur la solution démographique à demandé à me voir ", Chemise avec l'air du " ah ouais ce con de Duchmol " ouais et alors ? ", Pull " eh ben j'étais passé à autre chose, tu sais mes calculs théoriques et là… " Chemise " il t'a relancé " et là sourire présentation de ses calculs, interruption due au contrôleur contrôlant les billets et cela repart de plus belle.

Je craque, je prends mon lecteur portable, et parmi les disques qu'il contient, je m'arrête sur celui de Patrick Rondat, Patrick dont la récente interview résonne encore dans ma tête, Jaco devrait créer un lien pour vous permettre d'y accéder s'il le veut bien, mais à cette heure là il pionce sans doute le sagouin.

Patrick, qui me disait qu'une chronique ne devrait pas se faire dès la sortie d'un disque mais des années après, auquel je répondais que certains disques on quelque d'immédiat, une sorte d'évidence absolue, pas obligé d'être d'accord tous les deux, moi, je pense que ce disque à ce truc immédiat, évident qui le rend accessible.

Lorsque j'ai acheté cette galette, avec sa pochette au design bleu froid, fidèle à une habitude prise il y a longtemps, j'ai glissé le CD dans mon lecteur et en plus d'écouter, je me suis mis à lire les textes contenus dans le livret, c'est un disque instrumental alors, pourquoi des textes ? puis, j'ai compris, Patrick se fend d'un texte sur l'éphémérité, il donne son point de vue, explique le pourquoi de certains morceaux " Ispahan " et autres encore. Ce texte va susciter bien des questions en moi, elles trouveront réponse au cours de l'interview accordée par Patrick.

Marrant comme une certaine réalité me revient lorsque qu'un morceau s'achève et, que le suivant n'a pas encore commencé, Pull " il m'a demandé de lui fournir plein de données statistiques " Chemise " ouais ? " et le dernier morceau, se met à résonner, merci JS Bach.

Disque accessible, immédiat, oui, je le pense, cette galette est belle de par son contenu et l'émotion qu'elle déclenche en moi. C'est subjectif non ? Tant mieux, je me sens humain.

C'est parti.

" Welcome to the Donkeys Island " débute le bal, littéralement ce titre signifie " Bienvenue sur l'île aux ânes " se référant bien sûr à Pinocchio, les paroles sont celles de l'histoire, " faîtes ce que vous voulez, pas de compte à rendre, tout va bien ? Parce que maintenant, c'est l'heure des comptes… " le tout sur fond de musique foraine l'interlude se termine et arrive " Donkeys Island ".

L'introduction est musicale, speed, mélodique, belle, putain quelle intro, on est immédiatement projeté dans le morceau, les arrangements aux claviers permettent à Patrick un jeu en son clair, Patrice est un bassiste monstrueux, Dirk assure, la rythmique de ce morceau est parfaite, si le mot composition ne vous évoque pas grand chose, écoutez ce morceau aux multiples chorus dont un hispanisant.

Cela commence fort, très fort.

" An Ephemeral World " prend le relais, ce titre a beau être celui du disque, ce n'en est pourtant pas la pièce maîtresse, en fait, je ne peux pas considérer qu'il y en ait une.

L'intro est toute en douceur, bruit d'eau qui coule, son clair, claviers Dirk ne jouant que sur les cymbales puis, Patrick et Patrice arrivent, le morceau est un mid -tempo, plus lent que le morceau précédent, plus mélodique les breaks se font en douceur, j'adore le staccato avant l'accélération du chorus, la rythmique là encore me tue, c'est simple et beau.

Mention spéciale pour Dirk et son jeu de caisse claire.

Il n'y a pas de rupture ou de virage dans ce disque, c'est un tout à l'exception du dernier morceau, mais j'y reviendrais.

" Born to Buy ? " est pour moi le morceau le plus faible du disque, il se laisse écouter, mais après la déferlante des deux premiers et, surtout en vue de celui qui va lui succéder, je ne le trouve pas du même niveau, ceux qui aiment le côté technique de Patrick seront ravis mais arrive mon préféré à moi…

" Tethys " ce titre, je ne m'en remets pas, cela fait pourtant deux mois que j'écoute ce disque de façon quasi permanente, je lui trouve un truc à part, sur Adagio de Stéphan Forté j'avais ressenti cela pour le morceau " Chosen ", pas de parallèle à établir en terme de style mais, par contre sur la structure du morceau, il y a matière à comparaison, le titre est ultra mélodique, composé de plusieurs parties qui s'imbriquent les unes aux autres, le titre est long, varié et putain merveilleusement interprété, tous ces mecs jouent tellement bien que je me force selon les écoutes à me focaliser tantôt sur Dirk parfois sur Patrice, que dire de lui ? un mot peut être, écoutez, écoutez son jeu de basse, c'est renversant, c'est d'une douceur, d'une précision…quand à Patrick, il est magistral.
En concert, ce morceau qui dure environ 12 minutes prend le public, l'emmène et le dépose sans que celui-ci ait envie que cela s'arrête, c'est grand, très grand.

" Twilight " prend le relais et calme le jeu, le jeu en son clair de Patrick d'une douceur totale nous permet d'apprécier ses phrasés, la basse de Patrice jouée en arpèges, le jeu de Dirk tout en retenue et enfin les arrangements claviers d'une discrétion ahurissante. Ce morceau suinte le plaisir, et en plus, je trouve que certains passages sont proches du grand Santana.

" Avalonia " intro claviers type orgue d'église, chorus " musique classique " puis accélération, cela sonne à mes oreilles comme du néo-classique de haute volée, la mélodie prime là encore et, de quelle manière. Break à la basse, puis, les claviers et Patrick arrivant pour relancer le tout, quelle virtuosité guitaristique, quel jeu, quel sens de la composition, respect total.

" Ispahan " morceau faisant référence dans le texte de Patrick à une ancienne civilisation est là encore un truc géant, intro aux tam-tam (Djembé sans doute) basse en son clair, bruitages aux synthés et guitare venant avec une ligne mélodique, c'est une fois encore un mid-tempo, la mélodie porte ce morceau de bout en bout, cela devient parfois oriental, parfois hispanisant, quels phrasés, c'est…beau, fermez les yeux et écoutez…

" The circle " va accélérer le tempo, amener un son plus…rock, la saturation est plus marquée la rythmique staccato de retour, Patrick joue cela comme d'autres respirent, s'en est effrayant, quelle maîtrise…je n'ose même imaginer combien de temps il a du pratiquer pour en arriver là, en plus ce gus à un talent de mélodiste hors pair, tuant, lorsque l'on sait à quel point ce mec est ouvert et facile à approcher cela rend sa musique encore plus belle.

" 619 HSO " réfère au film " 60 secondes chrono (Gone in 60 seconds) " le film original de 1974 réalisé par Toby Halicki, Toby c'est tué en exécutant une cascade au cours de ce film qui en fait contient la plus longue poursuite de voitures jamais filmée, Patrick rend hommage avec ce titre à Toby qui lui a inspiré sa passion pour les voitures américaines vitaminées (les célèbres " muscle cars ") des années 70, le titre est le numéro de la plaque minéralogique qui était sur la voiture avec laquelle Toby s'est tué (Patrick m'a envoyé un message me précisant tout cela, merci Patrick) c'est un titre assez rock, dans le même tempo que le précédent, sur scène les breaks guitare/batterie mettent tout le monde d'accord, c'est la force de ce titre, l'accélération de Patrick emmène ce morceau haut, très haut, l'interprétation est une fois de plus au dessus de tout, très au-dessus de tout.

Le disque va finir sur le morceau qui d'emblée m'a semblé être le contre exemple musical au texte de Patrick sur l'éphémérité, il s'agit de la " Partita n°1 for violin solo " de Jean-Sébastien Bach.

S'il en est qui s'attende à un " Tribute bis ", comme dit mon petit frère, " râteau ".

Si par contre vous voulez comprendre ce contrepoint au texte, écoutez. Le morceau n'est pas surproduit, au contraire, j'ai eu le sentiment que Patrick a branché sa gratte et…joué.

Je lui ai posé la question lors de l'interview, il m'a sourit et dit " ouais, c'est ça ".

Le disque intègre une petite vidéo, vous y verrez Dirk jouer quelques mesures, Patrick, d'autres gens, ce n'est pas un truc dédié aux collectionneurs, c'est sans prétention c'est…juste un cadeau.

Un dernier point, la plupart des claviers ont été composés et joués par Patrick sur une guitare midi.

Patrick, tu me disais, " tu n'es pas obligé d'être d'accord avec moi, tu as ton propre avis ", c'est vrai d'ailleurs, je l'exprime. Ne change pas mec, les types comme toi deviennent rares.

http://www.rondat.com/

Ricardo

 
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