Pour cette troisième édition le spectacle désormais annuel initié par Jean-Félix Lalanne se déclinait à l'Olympia en trois soirées.
Comme l'affiche l'attestait pour la première fois, la soirée était axée " autour de la guitare "…de Jean-Félix Lalanne. Détail anodin a priori sur le papier, réalité cependant sur la scène de l'Olympia.
La plus forte présence de Jean-Félix et de ses nombreuses guitares contribua logiquement à minorer le rôle d'autres artiste tels Muriel Anderson ou Jack Ada. Néanmoins cette forme d'autorité a servi le spectacle.

Cette édition fut celle de la confrontation de la guitare aux autres instruments. Confrontation harmonique grâce à l'insertion des instruments dans les morceaux (Jean-Marie Redon au banjo, Catherine Lara au violon, Bernard Paganotti à la basse), face à face frontal, Marquito à la batterie, Jean-Jacques Milteau à l'harmonica ou électron libre parmi les cordes, Roberto d'Albia au piano. Piano qui jouera, non sans un certain humour, " jeux interdits ".

A cela il faut ajouter les très nombreuses participations des chanteuses et chanteurs à la consistance du spectacle.
Cette année, Maurane, Nourith, Catherine Lara, Graeme Allwright, Louis Chedid, Idir, Gildas Arzel, Michael Jones, Daniel Levy, Kelly.Beacco et Zebda fournirent leurs voix aux très bons arrangements de Jean-Félix Lalanne.
Bien évidemment, les ingrédients indispensables à la réussite de cette mayonnaise furent les guitaristes.

Muriel Anderson, Michel Haumont, Manu Galvin, Jean-Marie Ecay, Preston Reed, Solorazaf, Jack Ada et Bernard Paganotti (à la basse) composèrent cet ensemble. Ils sont, autour de Jean-Félix, le fondement du spectacle. Dans des pièces classiques (Muriel et Jean-Marie), dans des tourbillons (Michel et Preston), avec grâce (Solorazaf et Jack) ou blues chanté (Manu), tous fournirent des solos de grande qualité.

Mais ils ne furent pas seuls pour présenter les charmes et les vices, la rigueur et la vertu de la guitare. Sylvestre Planchais, Lucien Battaglia (professeur de guitare de Jean-Félix quand il avait 13 ans), Yan Vagh et Peter Finger (très applaudi) furent de la partie. Chacun dans son style, chacun avec sa virtuosité. Yan et Sylvestre présentèrent des pièces qui ne comptent pas parmi les plus évidentes. Mais le côté génial du spectrale est d'introduire ces moments " d'ouverture " musicale à des moments plus légers. Manu restera le grand divertissant de la soirée. Il tentera de faire un peu plus réagir le public et parviendra à faire chanter Jean-Félix, (bien aidé par le duo Kelly.Beacco), et comme Michel Haumont, fera rire le public grâce à des petits sketches.

La lecture de tout ce qui précède amène à comprendre que le spectacle fut riche et long. Ce sont des opinions qui émanaient du public à la sortie. L'éloge des arrangements et du choix des morceaux joués fut largement saluée alors que la longueur fut davantage décriée. Il n'est cependant pas évident de faire jouer autant de monde en une même soirée. Et bien que ce soit a priori paradoxal, il pouvait s'entendre dans le public que davantage de place aurait pu être consacrée à certains artistes (le très étonnant et nonchalant Preston Reed, le touché sans faille de JM Ecay, la virtuosité intelligente de Muriel…), alors que la présence de certains chanteurs ne paraissait pas indispensable (Louis Chedid).



On retiendra par contre la présence de Zebda (qui a mis le feu avec " y'a pas d'arrangement ") et celle du duo Gildas Arzel - Michael Jones pour leur " Jean Johnny Jean ". C'est Gildas qui nous annonçait du reste avant le spectacle que les trois soirées ne seraient pas identiques puisque le 15 au soir, JEG (comprenez trois anciens membres de l'ex groupe Canada) jouerait à la place d'autres artistes.

Jean-Félix clôtura le spectacle, comme il l'avait débuté, par un " Boléro " de Ravel joué en compagnie des autres guitaristes. Il annonça également qu'une édition d'Autour de la Guitare était prévue pour Novembre 2003.

C'est donc avec un vrai plaisir que l'on retrouvera alors toute cette joyeuse troupe pour des nouvelles aventures à 4, 5, 6 ou 12 cordes. Pour un spectacle peut-être plus resserré ? Nous verrons bien alors.

Julien Chosalland

Photos de Mohamed Hamdaoui et Jacques Carbonneaux


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