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Les rencontres d 'Astaffort : témoignage d'Anne Legras
Présentation
Le concert des étudiants d'Astaffort
Le concert de Francis Cabrel
Témoignages de participants : Anne Legras - Olivier Gann - Nicolas Bravin
Photos : galerie 1 - galerie 2 - galerie 3

- Laguitare.com : Comment t'es venue l'idée de participer aux Rencontres d'Astaffort ? Est-ce ton premier "stage de chanson" organisé dans cet esprit ?

Anne Legras :
C'était mon premier stage dans le domaine de la chanson. J'avais vaguement entendu parler de ces rencontres, j'ai moi même recherché les coordonnées. Ce qui m'a décidé à participé :

- Le besoin de "confrontation" avec d'autres auteurs/compositeurs/interprètes, et celui aussi d'avoir le regard de professionnels sur mon travail .
- Ma reconnaissance envers F.Cabrel

- Une fois sur place, peux-tu nous décrire l'ambiance, le mode de fonctionnement et nous raconter une journée "type" ?
Ce qui m'a le plus frappée est certainement l'ambiance humaine extrêmement joyeuse et chaleureuse.
Nous sommes au départ 18 stagiaires qui ne se connaissent pas du tout et qui doivent pondre ensemble une bonne vingtaine de chansons en 6 jours, c'est à dire qu'on a à la base de quoi se sentir très stressés. La plupart d'entre nous pensent d'ailleurs au tout début ne jamais y arriver, et dans mon cas personnel ma première nuit a été blanche, à me demander ce que je faisais là.
Mais l'équipe d'encadrement ne nous laisse pas le temps de réfléchir : on est accueillis dès le premier soir par un apéro convivial, Francis Cabrel viens nous souhaiter la bienvenue, on rigole beaucoup, on mange (très bien), et chacun se présente avec une chanson ou un texte. Notre première soirée s'est prolongée très tard, à jouer de la guitare, chanter, rire....
Dès le lendemain matin, on se réunit autour d'une table et on choisit des thèmes de chanson, puis on forme autour de chaque thème les premières équipe de travail : un auteur, un compositeur et un interprète par équipe.
Puis chaque équipe part dans une salle travailler.
J.F Delfour passe de temps en temps dans les salles pour donner son avis.
Dans mon cas, une fois mise au travail, tout a coulé miraculeusement bien. Nous n'avons à penser à rien d'autre qu'à faire des chansons, tout est mis à notre disposition pour qu'on n'ait rien à faire d'autre.
Les jours suivants, les équipes se reforment d'elles mêmes car nous avons appris à nous connaître, et nous nous réunissons par affinités artistiques.
Les seuls horaires obligatoires sont ceux des repas, mais les heures de créations sont libres, et peuvent se prolonger tard dans la nuit.

- Les compositions créées à Astaffort sont-elles le fruit d'une émulation de groupe ou plutôt la possibilité pour plusieurs compositeurs et écrivains de juxtaposer leurs talents individuels ? Le processus de composition est-il vraiment collectif ?
Je pense qu'il y a les deux aspects ; certaines chansons sont le fruit d'une émulation de groupe (par exemple "Te dire" qui a été écrite un soir alors qu'un petit groupe qui n'était pas une équipe "officielle" était réuni par hasard autour d'un verre). D'autres chansons se font alors que l'auteur et le compositeur planchent seuls sur le thème chacun dans leur coin. Comme les stagiaires vivent ensemble du matin au soir, cela offre la possibilité de multiples contextes dans lesquels chacun peut se retrouver et s'exprimer.

- Au niveau instrumental, peut-on dire qu'à Astaffort il y ait un instrument plus utilisé que les autres pour interpréter les chansons (piano, guitare...) ?
Sans hésiter : la guitare !! Mais ce n'est pas forcément un choix : la majorité des compositeurs sélectionnés sont guitaristes.
Cela pose d'ailleurs un petit problème de limitation quand on arrive aux arrangements... Un tuyaux : amis saxophonistes, violonistes, flûtistes... si vous voulez postuler aux rencontres, votre pratique instrumentale est déjà un argument en votre faveur !

- Quel est le rôle de Francis Cabrel au cours des 10 jours de stages ? Participe-t-il aux choix artistiques lors de la mise en place du concert de fin de stage ?
Francis nous a dès le départ annoncé qu'il n'était pas là pour nous apprendre et nous donner des recettes, et effectivement, il ne l'a pas fait. Pour lui, la meilleure façon d'apprendre à faire des chansons, c'est d'en faire.
Par contre il est passé pratiquement tous les jours pour suivre le cours de notre travail et donner son avis .
C'est lui qui sélectionne les chansons qui seront présentées sur scène, lors d'une audition que nous lui présentons au bout de 6 jours.

- Peux-tu nous dire ce que t'ont apporté ces rencontres, du point de vue musical, émotionnel, et enfin pour ton avenir de musicienne ?
Dans mon cas, je suis une musicienne du métro Parisien, et je ne fais pour l'instant pratiquement jamais de scène.
Là j'ai vécu une expérience qui m'a enrichie à tous les niveaux, qui m'a renforcée et qui m'a obligée à aller chercher des zones de ma personnalité encore inexplorées ; dépasser ses peurs de ne pas y arriver, de monter sur scène, être à l'écoute de la sensibilité et du talent des autres afin de travailler au mieux ensemble. Les chansons que j'ai composées là- bas, je ne les aurais jamais composées toute seule chez moi ; elles sont riches de la présence des personnes que j'ai côtoyées.

- C'est la première fois que les Rencontres D'Astaffort "montent à Paris" pour leur concert de fin de stage ; peux-tu nous donner tes impressions sur le concert du 24 juin dernier au Casino de Paris.
A franchement parler, je me sentais tellement stressée que j'ai eu du mal à savourer le plaisir... On voulait faire du mieux possible, du coup on avait du mal à se détendre et à être naturels !
Certains des stagiaires font beaucoup de scènes, c'est peut-être plus facile pour eux ; dans mon cas, c'était vraiment une épreuve : attendre son tour, monter sur scène quelques minutes pour un public qui ne nous connaît pas, à peine on se sent un peu détendus qu'on a déjà fini ! Je pense sérieusement que nous avons eu beaucoup de mérite ce soir là.
Visiblement, le public a apprécié, et l'équipe d'encadrement aussi ; c'est l'essentiel !

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