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La Cité a bougé sur des rythmes de samba et de bossa-nova le 22 juillet, puisqu'elle a accueilli le ministre brésilien de la culture, Gilberto Passos Gil Moreira, plus connu sous le nom de Gilberto Gil. Fondateur en 1967 du Tropicalisme avec Caetano Veloso, Gilberto Gil est considéré comme un monstre sacré de la musique brésilienne moderne. Ce n'est pas avec le ministre que l'on a passé la soirée, mais avec le musicien recordman d'enregistrements discogaphiques avec plus de 70 albums. A 64 ans, il n'a pas perdu sa forme et a mêlé au fil de son concert la bossa-nova à des rythmes africains, la soul au funk, le rock au reggae..

Le concert débute dans une ambiance plutôt fraîche et un silence religieux. Les spectateurs écoutent sagement l'artiste muni de sa guitare électrique interpréter ses morceaux, accompagné d'un percussionniste, un batteur, un clavier, un bassiste et deux guitaristes, dont son fils. Peu à peu on sent le public se mettre en mouvement et tenter timidement quelques déhanchements. Puis il enchaîne avec une chanson en français, Touche pas à mon pote, pour l'association SOS Racisme. Gilberto Gil maîtrise d'ailleurs très bien la langue de Molière et prend soin de présenter chacun de ses morceaux dans un français impeccable, d'en expliquer le pourquoi et le comment, de son inimitable accent brésilien.

Le chanteur ouvre alors une première "fenêtre" samba avec une nouvelle version de Imagine de John Lennon, car "en considérant que la samba est devenue un rythme universel pratiqué partout, c'est pas trop grave si on fait une chanson anglaise avec des rythmes de bossa-nova". Gilberto poursuit ensuite avec Eu Vim Da Bahia et Formosa, une chanson venant de Rio de Baden Powell, pour laquelle les guitaristes s'emparent d'un ukulélé et d'une mandoline. Il enchaîne avec un titre datant de sa vie en Californie, Samba De Los Angeles, durant lequel il laisse chacun de ses musiciens - au talent ramarquable - s'exprimer lors de solos admirables, à la mandoline d'abord, puis aux percussions, à la guitare et à la basse ensuite, et enfin au clavier et à la batterie. Le public commence enfin à vraiment se prendre au jeu des rythmes endiablés de l'Amérique du Sud, d'autant plus que Gilberto semble être en grande forme.
Celui-ci referme ensuite cette fenêtre même si elle restera entrouverte durant tout le concert, se mêlant à d'autres rythmes brésiliens ou venus d'ailleurs.

Le chanteur a soufflé ses 64 bougies en juin dernier à Londres, à l'endroit même où Paul McCartney avait soufflé les siennes une semaine auparavant. A cette occasion il avait entonné le fameux titre du chanteur brittanique When I'm Sixty-Four, titre qu'il a jugé bon de reprendre ce soir à Carcassonne. Avec cette chanson, c'est la fenêtre reggae qui s'ouvre. Une chanson des Beatles en version reggae c'est surprenant mais vraiment très bon ! Le public est conquis. Gilberto poursuit avec deux morceaux de reggae et enchaîne avec le celèbre Could You Be Loved de Bob Marley. L'assistance se déchaîne et applaudit frénétiquement dès les premières notes, mais pas seulement lui, le ministre s'en donne à coeur joie et bouge ses fesses dans la pure tradition brésilienne ! A ce moment-là on imagine mal M. Donnedieu de Vabres se dandiner de la même manière !

Gilberto poursuit avec des morceaux dansants et encourage son public à chanter les refrains avec lui. Il achève avec Toda Menina Baiana et la salle entonne avec frénésie les "A, a, a, a" et les "Ô, ô, ô, ô", quelques drapeaux bésiliens s'agitent.

En rappel, il revient d'abord faire l'éloge de la France et de son Histoire bien plus ancienne que celle du Brésil, et si bien représentée par les remparts de Carcassonne, avant d'enchaîner avec de la musique du Nord-Est du Brésil. Encore trois morceaux et c'est fini. Après un dernier tour de la scène en dansant, Gilberto Gil s'éclipse, sous l'ovation des spectateurs admiratifs.

Le public, ravi d'avoir bougé sur des souffles latins pendant toute une soirée, rentre chez lui, des airs brésiliens plein la tête, avec le souvenir d'un curieux ministre, talentueux, chaleureux et à la bonne humeur communicative.

Marie-Victoire - le 23/07/06

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