Ca y est on y retourne et ça frappe fort d'entrée avec un morceau intitulé " Dizzy fingers ". Outre la virtuosité nécessaire pour jouer cette œuvre, la venue d'une jeune jongleuse belge, Anne-Sophie Boddart, devient l'attraction convergente des regards. Elle manie aussi bien le diabolo que trois petites guitares. Et tout ça en place avec le morceau. Très belle initiative et pour le moins originale.

Après une brillante interprétation du gagnant du concours, Laurent Michel Bonnano, et son titre " Julien ", reviennent sur scène les frères Lalanne et Pascal Obispo. On remonte encore dans le passé avec le morceau " La plus belle fois qu'on m'a dit je t'aime " tiré d'un album de Francis de 1980 " Les trois oranges bleues ". Et pour finir la séquence nostalgie, Francis se lance dans une interprétation du standard de Léo Ferré " Avec le temps ". J'ai cru qu'ils allaient enchaîner avec le dernier disque de Maurice Chevalier mais non, ils se sont arrêtés là.

Après un joli duo entre Michel Haumont et Solorazaf, Pascal Obispo revient sur scène avec son tube " Millésime " enchaîné avec " l'envie d'aimer " en duo avec Lara Fabian. J'avoue me demander si la guitare n'a pas été un peu oubliée dans l'histoire, d'autant que la toute récente détentrice des victoires de la musique 2006, Amel Bent, vient rejoindre Lara dans " Ne retiens pas tes larmes ". Même si les arrangements pour guitares sont parfaits, je regrette un peu qu'il ne soit pas laissé plus de place à l'instrumental car cet art noble de la musique, ne bénéficiant pas de couverture médiatique, aurait pu être plus développé.

Un sursaut instrumental " Walking in E " avec le duo Haumont/Ada, superbement interprété, me remplit de joie mais n'est que le prélude à l'arrivée de Muriel Robin pour un morceau " T'es ma maman ", écrit donc pour sa maman, et remarquablement interprété. Beaucoup d'émotion pour un morceau qui aurait encore gagné en impact s'il n'avait pas été précédé par tant de morceaux chantés.

D'ailleurs on terminera le set avec Pascal Obispo et encore un tube " Fan " puis par une interprétation de Maxime Nucci du superbe morceau " This Love " de Maroon 5 qui me laisse perplexe. Même le rappel " Yakety Axe " joué par JFL me laisse un peu sur ma faim.

Ce concert était excellent en terme de qualité, d'interprétations et l'amitié qui règne entre les guitaristes se ressent sur scène. Dommage que l'on ait pas plus de guitare électrique (la quasi-totalité des guitaristes sont à l'électro-acoustique), de solis endiablés et de nouvelles compositions pour les morceaux chantés. L'édition de 2007 devrait sûrement permettre aux musiciens de véritablement se lâcher sur scène et de mettre à l'honneur la véritable vedette de la soirée, notre six-cordes adorée, la guitare.

Chronique de Fred Kakon - Photos de Tasunka