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Reportages :

DISQUES CD - MESHUGGAH OBZEN

  
Meshuggah
obZen

bbzzzzzzzzzzzTTTTTTTTT

Ricardo

Là où avec Catch 33 nos suédois avaient poussé l'expérimentation si loin qu'au final peu ont compris ou ils voulaient en venir, avec cet obZen contenant 10 titres pour une durée totale de 52 minutes et 25 secondes, Meshuggah remet les pendules en déphasage.

Ce groupe a su créer un univers bien là lui dès le début, pour faire court, ceux qui sont connaisseurs appellent leur musique du Math Métal.

Pour faire simple, on peut dire que le changement de rythme frôlant par moments l'arythmie totale est leur marque de fabrique.

Couplez ces breaks à un son de guitare dans lequel est fusionné celui de la basse et vous aurez une idée du pain que vous allez prendre en appuyant sur le Play de votre lecteur.

Pour ma part, je suis fan depuis Chaosphere paru en 1998, si Nothing paru en 2002 montrait une progression digne d'un pas de géant, je n'ai pas aimé Catch.

Son côté ultra barré faisant qu'il n'y avait pas de batteur sur le disque ne m'a jamais convaincu. Pas un mauvais disque, juste un disque expérimental, sans concessions. J'attendais comme plein d'autres Metal freaks, cet oBZen. Quelques trucs avaient filtré sur le net et, cela n'a fait qu'ajouter de l'impatience à cet attente.

Ce disque est absolument parfait, un sommet dans l'art de ces fous furieux, commençons par le son, il est puissant, précis, clair fort, très fort, la basse est présente sur tous les titres on l'entend plus par moments que les guitares, la production est juste monstrueuse.

Si Combustion, premier titre avec intro sautillante et tout jette les bases de l'album, c'est en fait ce premier morceau qui lui permet, à album, de monter en puissance, écoutez la basse avant que le chant ne vienne tout fracasser ne laissant que des ruines. L'impression ressentie est celle d'un pain dans le sternum en plus, les breaks nous laissent avaler juste assez d'air pour souffrir au moment ou tout reprend.

L'album monte donc en puissance mais, d'un seul coup. Si Electric Red assure c'est le troisième titre Bleed fait passer le moteur en zone rouge. Bleed est une tuerie totale, vous pourrez l'écouter cent fois de suite et à la cent et unième découvrir un truc qui vous avait échappé (le côté montagne russe de la guitare par exemple). Ce titre vous laisse exsangue...

Même si Lethargica ne fait pas dans la dentelle, il est très différent de Bleed, plus classique et puis de toute façon depuis le titre précédent on est à donf alors un peu plus ou un peu moins, on s'en fout. Mention spéciale au chant, sur scène ce titre doit être une boucherie.

Avec ObZen, on est plus dans le "Post Trash" en gros, du trash plus sec et plus dur, genre Slayer avec Kerry King jouant pour essayer de mettre fin à sa gueule de bois. C'est sans doute le titre le moins barré, le plus "carré" rythmiquement parlant avec toujours ce son totalement dément ou la basse grille vos neurones un à un.

This spiteful Snake ralentit un peu le tempo, l'habillage sonore se fait entendre dès les premières mesures, le batteur sort les tambours de guerre, titre plus pesant car plus lent, il contribue au massacre général de ce qui nous sert de matière grise.

Pineal gland Optics est presque dansant, remuant, on peut même en chanter la mélodie jouée au clavier. Ce titre peut servir de bande son pour tout documentaire sur l'enfer et ses damnés hurlant sans fin, il sera parfait.

Pravus accélère à nouveau le tempo, fermez les yeux, juste un instant, l'intro vous propulse dans une montagne russe dans le noir, un peu de répit puis, la chute sans fin vers l'inconnu mais, à un rythme impitoyable. Somptueux.

Dancers to a discordant System est la pièce majeure de ce disque, elle vient logiquement le clôturer ce disque, et de quelle façon... Avec ses 9 minutes et 36 secondes c'est le titre le plus long de l'album. C'est qu'il prend le temps de nous emmener là ou il veut, l'intro relativement calme emmenée par un chant presque chuchoté barre vite vers un territoire apocalyptique ou ce même chant, se transforme en hurlements puis...
Il nous reprend aux tripes comme pour nous dire "ce n'est qu'un cauchemar, je suis là" et au moment ou on le croit, cela redémarre.

Si un titre représente bien Meshuggah, c'est celui là, tout y est, le talent de composition, les qualités techniques, la maîtrise d'un chant proprement hallucinant. Tout.

Ce disque est un voyage, il commence dès l'acquisition du CD, l'artwork est magnifique, le livret est sombre, glacé mais si beau. Le voyage sonore est lui totalement enivrant, Meshuggah est passé maître dans sa discipline, il est un tout. Je ne dissocie volontairement pas le travail d'un membre du groupe plutôt qu'un autre pour cette même raison.

A l'écoute de ce disque, vous conviendrez d'une évidence: si Meshuggah à un jour été un groupe avec des entités différentes, il est aujourd'hui passé à l'étape d'évolution suivante, il devenu une entité unique pensante.

Ricardo

 
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