guitare avec laguitare.com (guitares, basses, lutherie, matériel guitare


Laguitare.com cherche un repreneur pour faire revivre le site autour de son contenu dédié à la lutherie et à la guitare haut de gamme. Pour plus d'infos, contacter Jean-Michel Langé par email : jml (arobase) guitariste.com

INTERVIEWS MUSICIENS - CéCILE HORTENSIA RENCONTRE AVEC UNE FRANçAISE EN AMéRIQUE

  
INTERVIEW - Cécile Hortensia
REDACTEUR : JULIEN CHOSALLAND
 
No Man's Land - Cecile Hortensia - Papillons
  

LaGuitare.com à New York

Depuis quelques mois un de nos collaborateurs occasionnels est à New York. Episodiquement nous le retrouverons pour des articles passerelles entre la France et les Etats-Unis.

Nous ouvrons cette série avec une interview de Cécile Hortensia, une française installée à Phoenix qui écrivait des chansons dans sa chambre d'étudiante et qui se retrouve à avoir créé un label, sorti un premier album, joué sur les scènes de l'Arizona et de Los Angeles. En attendant la sortie du second disque dans quelques mois.

Cécile Hortensia « ce que j'ai fait aux Etats-Unis, jamais je n'aurais pu le faire en France »

Portrait : Cécile a commencé à écrire des chansons très jeune. Avec des artistes comme France Gall ou Aretha Franklin comme modèles. Elle aime plus le chant que la guitare mais est désormais sur scène de sa Yamaha électro-acoustique. Apres le bac et des études de communication, Cécile rencontre son mari, avec qui elle a trois enfants. Il y a quelques années, ils s'installent à Phoenix, Arizona. En arrivant aux Etats-Unis, elle décide d'aller au bout du rêve. Elle rencontre Olivier Zahm et fonde le label EPK - Electric Lotus Label. Label qui compte aujourd'hui 6 artistes dans son catalogue. Elle va donc écrire et peaufiner des chansons, mettre en place le label et trouver des dates. Le 12 octobre 2012, sort « Papillons » un disque bilingue et folk. On y trouve le mélange des cultures qui ont façonné l'univers musical de Cécile. Elle manage aussi plusieurs autres groupes du catalogue et prépare la sortie de son prochain album à l'automne 2014. Nous avons voulu revenir sur son parcours.

Julien : Cécile, quelle route faut-il prendre passer de l'âge de 15 ans où on écrit des chansons dans sa chambre d'ado pour arriver jusqu'à sortir un disque à Phoenix sur un label qu'on a créé soi-même ?

Cécile
: Ado j'écrivais des choses dans ma chambre, dans mon coin. J'ai fait des études, puis j'ai bossé. Je faisais surtout des textes, pas de musique et j'avais un boulot prenant de responsable communication. Ensuite nous avons eu nos enfants. Je me suis alors remise à la musique une fois un peu plus installée. Quand j'ai eu 30 ans, c'est revenu comme un besoin. J'ai fait quelques collaborations puis j'ai eu l'opportunité de participer à un stage d'écriture. J'ai rencontré des musiciens. C'est là que j'ai appris à écrire des chansons.

Puis avec les gens rencontrés dans ce cadre, pendant deux-trois ans on a loué un chalet une semaine et on écrivait des chansons. C'est comme ça que j'ai vraiment commencé à écrire des chansons en collaboration. Certains morceaux du premier album « Papillons » ont été faits pendant le stage, comme « au bord de la route ». C'est à ce moment que j'ai appris la technique de comment écrire une chanson. Parce que ça s'apprend finalement. J'avais l'intuition mais au fur et à mesure en travaillant avec les autres je me suis rendu compte que j'avais des idées. Les chansons en anglais je les ai faites en arrivant à Phoenix. Ecrire en anglais ça m'a pris du temps d'ailleurs.

Julien : Le contexte familial de votre expatriation dans l'Arizona a donc permis ensuite que tu te lances complètement dans tes chansons…

Cécile
: Oui, c'est arrivé au bon moment. Au bout d'un an j'ai rencontré Olivier Zahm qui avait un studio et au bout de quelques mois de collaboration il m'a proposé de créer un label. Lui apportait son studio et moi mon organisation. Et donc en même temps on a mis un an, un an et demi à faire l'album. C'est long. Pour le second album, ce sera plus rock et un son plus ouvert avec un groupe et plus rapide à faire.

Julien : Parlons de la scène. Tu fais des concerts ?

Cécile : Au début j'ai commencé par des scènes ouvertes. Il y avait des américains dans le public. Ils ne comprenaient pas ce que je racontais en français mais ils aimaient bien et surtout ma voix est différente de la voix des américaines. Puis avec j'ai commencé à travailler avec le groupe d'Olivier. Et le fait que je sois une française a aidé. Pour me faire connaitre j'ai fait des e-mailings, j'ai envoyé le disque aux radios. C'était un gros travail pour me faire connaitre mais être la seule française du coin m'a aidé. Au début ce sont des salles pourries puis c'est un peu plus haut de gamme. Par exemple en ce moment je joue dans des resorts (des hôtels assez chics ndr). Là tu commences à être payée et maintenant je ne vais que dans des endroits où je suis payée. J'ai aussi cherché à jouer à Los Angeles.

Julien : Est-ce galère ?

Cécile : Disons que c'est difficile. Quand tu envoies deux cents trucs tu as une réponse. C'est dur. Globalement c'est très frustrant. J'ai bien rêvé et après tu te prends quelques claques, surtout au moment du lancement de l'album.

Sur scène, je fais mes chansons et je fais aussi beaucoup de reprises comme quand je joue dans les hôtels. Dans mon catalogue de reprise, j'ai du Springsteen, du Depeche mode et même un morceau de Guns n'roses. Je garde toujours à dessein des chansons françaises, parce qu'ici c''est un peu chic et c'est un vrai trait de ma personnalité. Le public qui vient me voir est 100% américain et il y a aussi des canadiens.

Mon objectif maintenant c'est d'avoir une chanson placée en télé ou en pub. Récemment j'ai rencontré Tim Myers (ex One Republic ndr) et lui va m'aider à placer une ou plusieurs chansons.

Julien : Et ce nouvel album ?

Il est très avancé et sortira à l'automne prochain. Ça sera cohérent avec des influences PJ Harvey dans son approche. Avec un fond très mélodique.

Côté guitare, je ne me considère pas comme une guitariste. J'ai une Yamaha. Je me sers de la guitare pour m'accompagner ou composer. Sur scène je joue avec mais je la pose parfois. Je fais les rythmiques.

Mais je me dis toujours ce que j'ai fait ici, jamais je n'aurais pu le faire en France. Ici quand tu montres que tu n'es pas un manche les gens te font vite confiance. C'est la grande différence avec la France. Tu as plus de spontanéité.

Pour en savoir plus sur Cécile : http://www.electriclotuslabel.com/cecilehortensia/

Lui écrire : cecile@electriclotuslabel.com

L'écouter : No man's land sur l'album Papillons (clip officiel) https://www.youtube.com/watch?v=sp5x1D_VCbQ

Reprise de Marlene de Noir désir https://www.youtube.com/watch?v=nhVfZeIPo_c&list=UUkgt76m_8Ozq6OYHmboJTVQpas

Un conseil musical de Cécile : « Ecoutez Civil wars, un groupe de Nashville, c'est très bien. »

Par Julien Chosalland - Le 24 avril 2014



 
Culture Guitare