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JPH : Tu participes à
la soirée 'Autour du blues' du 11 juin. C'est plutôt
rare de te voir sur scène, surtout parmi tant de guitariste,
qu'est-ce qui t'a motivé dans cette soirée ? As-tu
prévu quelque chose de particulier en solo ?
Le blues (et le rock) est un genre qui a influencé ton style.
Que représente-t-il pour toi ?
Claude Engel : Lorsque Denys
Lable m'a appellé pour cette soirée, j'ai dit oui
tout de suite, sans réfléchir. Sans savoir ce que
j'allais avoir à y jouer. L'idée de cette rencontre
entre tous ces musiciens et chanteurs m'a tout de suite enthousiasmé.
Depuis, j'ai appris devoir jouer des standards comme "Crossroads"
ou "Red River Blues" avec Deny et Francis Cabrel ou bien
"Reconsider Baby" avec Carole Fredericks. Voire même
une de mes compos pour Gotainer "Polochon blues" avec
Manu Galvin. Un bonheur!...
- Le blues à été mon grand coup de foudre dans
les 60's. J'en suis toujours imprégné, mais je n'ai
que trop peu souvent l'occasion de pouvoir l'exploiter. Tellement
peu que je me demande si un groupe à tendance bluesy ne pourrait
pas voir le jour prochainement...(un scoop)...C'est pourquoi cette
occasion est une chose à ne manquer sous aucun pretexte pour
moi.
- Par contre, pour l'instant, rien n'est prévu en solo SOLO...
JPH : Parlons guitares.
Tu es très polyvalent en tant que guitariste, le mot est
même faible: Il est d'ailleurs applicable à tes propres
compositions. (rock/pop/varièté/musique de films/musique
de pub parmi les plus connus/classique aussi).
- Es-tu autodidacte ou as-tu une culture musicale ?
Claude Engel : Je suis autodidacte
concernant la guitare. Lorsque je faisais mes études au conservatoire
de Tours, la guitare n'était pas de mise dans cette institution.
Les choses ont bien changé, fort heureusement. Au conservatoire,
j'y ai etudié toutes les disciplines: Solfège, histoire
de la musique, harmonie, etc...Mais je pense que c'est dans les
bals que j'ai le plus appris...
- A propos de composition, je me suis décidé il y
a un an et demi à faire publier ma musique pour guitare classique
qui commençait à s'accumuler un peu trop dans mes
dossiers depuis 74. J'ai donc entrepris une relecture et un travail
avec un éditeur Canadien, Sylvain Lemay pour "les Productions
d'OZ". Une bonne douzaine de livres sont déjà
parus chez ce même éditeur. Il ne s'agit pas de musique
néo-classique, mais d'une musique toujours swinguante à
la guitare nylon.
JPH : J'ai lu sur ton site
que tu possédais un dizaine d'instruments, tu n'as, semble-t-il,
aucune guitare de luthier ?
Claude Engel : Si! Ma Contreras
de 75...
JPH : Une question bateau :
quelle est la guitare que tu préfères jouer et quelle
est celle avec laquelle tu entretiens le plus fort rapport affectuf.
Claude Engel : Chaque instrument
a ses moments. Je passe parfois un mois avec ma Contreras, puis
le mois suivant avec ma Strat. Je n'ai pas de préférence,
c'est juste une question de mood personnel et d'instant.
JPH : Etant moi-même
accro de la 12 cordes, je sais que tu possèdes une Guild
(de 1977). Cette marque fabrique certainement les meilleurs 12 cordes.
Parle nous de cette guitare ? De ta manière d'en jouer ?
Parle nous aussi de tes autres instruments ta Taylor 812-Ce, Le
national de 1933, Ta Contreras de 1975 etc
Claude Engel : Pour étre
tout-à-fait honnète, je ne suis pas dingue du son
12 cordes en général. Même si la Guild est certainement
le top de ce genre d'instruments, je l'utilise le plus souvent 6
cordes où là également, elle est remarquable.
- J'ai fais l'acquisition de la Taylor après avoir subi une
catastrophe avec une Takamine de 79 lors du tournage d'un film avec
Johnny Hallyday. Un machiniste n'avait trouvé rien de mieux
que de trébucher et de s'affaler sur celle-ci...Caisse défoncée
et deuil de ma part...Snif!...Mais je suis vraiment content du son
de la Taylor. Acoustiquement et électro-acoustiquement. C'est
une guitare remarquablement équilibrée grave et aigus
et ma nouvelle compagne acoustique depuis l'evènement tragique...
- J'ai fais l'acquisition de la National Steel à Londres
en 72. Beau son mais inutilisable autrement qu'en slide. Mais comme
on ne lui demande rien d'autre...
- Ma Contreras est certainement celle que j'ai le plus joué
depuis 75. Elle ne fait que de s'améliorer avec le temps.
Qu'est-ce que ça va ètre dans 50 ans!...Je l'ai utilisée
dernièrement pour enregistrer des pièces du barde
Irlandais Turlough O' Carolan avec mon ami Pascal Bournet en duo.
Sortie de l'album à la rentrée...
- Ma dernière acquisition est un Oud arabe. C'est un instrument
fabuleux et très interessant par son côté fretless.
Je l'ai utilisé le jour même de son achat en studio
pour une musique de film...Avec l'accord original!....
JPH : As-tu une prédilection
pour un style - guitaristique bien sur ? Une affection ou une reconnaissance
particulière envers un guitariste ?
Claude Engel : Comme tu as
pu le constater, j'apprécie la guitare dans des genres vraiment
différents. C'est pourquoi il va m'ètre difficile
d'en choisir un...
- Un guitariste? Même problème...Electriquement, peut-ètre
Jeff Beck...Que j'apprécie particulièrement pour son
jeu guitare-ampli (sans effets aucun) et le travail "à
l'ancienne" avec le volume de la guitare et son touché
prodigieux...Mais il y en a tellement d'autres que j'apprécie
dans des styles diamètralement opposés...
JPH : Il semble y avoir une
certaine reconnaissance (artistes/luthiers etc) et un renouveau
de la guitare en France. Qu'en penses-tu ?
Claude Engel : Oui, la guitare
qui avait quelque peu disparu du devant de la scène avec
l'avènement du synthé dans les 80's semble refaire
son apparition et revenir à sa juste place. Mais je constate
que peu de guitaristes de notre époque savent utiliser l'instrument
sans avoir un rack de 2 mètres de haut...C'est dommage, car
le son de la guitare direct ampli est irremplaçable...A condition
de savoir l'utiliser.
JPH : Et pour finir : Internet.
- Tu possèdes ton propre site. En es-tu l'instigateur ?
Claude Engel : Oui, je me suis
amusé à le construire avec Adobe PageMill. Très
simplement. En fait, il ne s'agit pas d'un site, mais d'une page
perso. Une façon pour moi de faire une rétrospective
de carrière (qui ne fait que commencer...) et d'avoir une
carte de visite approfondie...
- Le web te semble-t-il important, inévitable pour un artiste
?
- A notre époque, oui...Sans aucun doute. Le meilleur moyen
de faire savoir rapidement ce qui se passe dans la vie d'un artiste.
- Es-tu toi même un internaute régulier ?
- Oui. Je me balade régulièrement sur la toile. J'y
ai découvert un foultitude de choses intéressantes.
JPH : L'équipe
de Laguitare.com te remercie de lui avoir consacré un peu
de ton temps.
JPH
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