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Steve Vaï
Real Illusions

Ricardo

Voici l'homme duquel je suis fan, j'aime sa musique de façon passionnée, subjective mais je pense que par dessus tout, honnête.

Steve est de ceux qui ne se stresse pas pour faire un nouveau disque, cinq ans entre le dernier album studio "The Ultra Zone", trois depuis le double live " Alive in the Ultra World", bon il y a eu le DVD " Live at the Astoria" ce qui signifie qu'il a pas mal tourné mais, en toute mauvaise foi, cinq ans, c'est long.

Pour ceux qui ne connaissent pas Steve Vaï, si vous lisez la presse, vous serez...déroutés ? surpris ? oui un peu tout ça à la fois.

Steve est un type qui a inventé son propre monde musical, son propre son, il a commencé la guitare lorsque l'un de ses potes lui a dit que le mec qui vivait à côté de chez lui donnait des cours, du haut de ses treize ans, il est allé frapper à la porte du mec, l'autre lui a ouvert et a trouvé un gamin avec une guitare dans une main et des cordes dans l'autre, Steve à dit "je veux apprendre à jouer" et l'autre lui a dit "salut, je m'appelle Joe, Joe Satriani, rentre".

Joe Satriani comme prof, il y a pire, l'influence de Joe dans le jeu de Steve est flagrante mais ne vous y trompez pas, à 18 ans Frank Zappa l'engage pour...qu'il écrive des partitions de ce qui sort de sa tronche, le gamin semble doué. En 85 ou 86, David Lee Roth quitte Van Halen, il monte un groupe dans la foulée, aux journaleux d'alors qui lui demandent "eh gros naze, qui va jouer à la place de Van Halen?" il réponds "j'ai trouvé mieux", on est en 86, mieux qu' Edouard Van Halen ????

Bah, mieux je sais pas, différent, hallucinant et incroyable, oui. Steve vient de faire une entrée fracassante dans le monde du rock.

Après David Lee Roth, il jouera un temps avec WhiteSnake ou plutôt lorsque qu' Adrian Vandenberg se casse la main, David Coverdale lui donne les masters, le résultat est l'album "The slip of the tongue" le plus atypique des WhiteSnake mais aujourd'hui encore David Coverdale chante "Sailing Ships".

Steve donc, joue du Steve, c'est parfois déroutant,non en fait la première écoute est toujours déroutante, que ce soit de facilité apparente, écoutez l'album Alien Love Secrets, hermétique (Sex and Religion) franchement barré, Fexable / Leftovers...je pourrais tous les citer, ils se ressemblent tous et pourtant ils sont tous si différents.

Steve est un mec à part, la plupart des articles qui lui sont consacrés, parlent de son approche "mystique" sans rire, sous prétexte que Steve pratique le jeun, et est plutôt Zen, tous les débordements sont permis, c'est peut être plus simple de forcer un trait de caractère que de rentrer dans sa musique, c'est en tous cas ce que je pense.

Pas de mysticisme dans cette chronique donc, juste ce que j'ai ressenti à son écoute alors à 3 je taperais dans mes mains et vous vous réveillerez.

Building the Church ouvre le bal, et d'emblée on est dedans, morceau accessible, du pur Vaï dans les rythmiques, les voicing, la wha wha, pour la première fois je trouve que cet album met en valeur ceux qui jouent avec Steve, tant Tony Mc Alpine pour les claviers que Billy Sheehan (basse) et Jeremy Colson (batterie), le morceau est enjoué, il passe tranquille.

Dying for your Love est le premier morceau chanté, la production sur ce titre est superbe, écoutez la façon dont est traité le son de batterie, le séquencement de claviers, les choeurs, je vous parlais d'univers Steve Vaïen, là on y est, une chanson pour Steve est souvent un truc à part, écoutez vous comprendrez.

Glorious fait suite, mid tempo comportant un rythmique guitare carrée de carré, un traitement sonore de la guitare donnant l'impression qu'elle...miaule, je sais cela paraît bizarre mais c'est ce que je ressens.

K'm-Pee-Du-Wee me tue, je ne lasserais jamais de ce genre de titre, je comprends que certains pourrait le trouver démonstratif, entre nous, à ce niveau de maîtrise de l'instrument et dans ses mains, quoi qu'il fasse devient démonstratif mais ce n'en est pas moins musical en plus d'être beau.

Vous voulez une intro délirante, voici Firewall second morceau chanté, c'est presque pop, si je voulais me la jouer intello, je dirais que ce titre avec ses cuivres et tout est..Zappaïen mais je vous rassure le cerveau c'est Jaco, moi c'est les cheveux.

Freak Show Excess arrive tout en accord de Sitar et percussions, puis les claviers et la guitare de Steve reprennent le tout, écoutez la fluidité de son jeu, c'est ce qui m'impressionne le plus, quoi qu'il joue, cette fluidité est là, c'est monstrueux, en plus Billy Sheehan n'est pas en reste.

Si vous n'avez pas vu Steve sur scène, tentez l'expérience, entre lui et son groupe il y a un truc vraiment magique, plus particulièrement avec Billy parceque ces deux là sont de même niveau dans leur domaine respectif, si Steve joue de façon incompréhensible de la guitare, la réciproque est tout aussi vraie pour Billy, quand en plus vous savez que Tony Mc Alpine est tout sauf un manchot avec sa gratte et aux claviers, je vous assure que le spectacle est là à tous les niveaux.

Lotus Feet est un titre à part, il a été enregistré avec un orchestre de musique classique mais s'en est anecdotique parce que ce qui fait la beauté de titre, c'est...le titre lui même, ceux qui ont acheté le double live penseront à Whispering a Prayer, c'est simple, pas technique, ce titre, c'est de l'émotion à l'état pur. Merci Steve.

Yaï-Yaï et son intro éclatante change d'ambiance, j'adore ce genre de titre cela à l'air si simple, presque facile, on a l'impression qu'une boîte à rythmes et un séquenceur suffisent, ce titre m'a ramené à l'itw que m'avait accordé Patrick Rondat, il me disait que les gens attendaient toujours un truc pour créer, là avec deux choses simples Steve fait son truc, écoutez, montez le son c'est vraiment éclatant.

Midway Creatures nous ramène à un univers plus rock, cela bastonne gentiment, des phrasés de tapping habillent certains passages, le reste est...superbe, montées de manche, descente tout en fluidité, maîtrise, tuant.

I'm your Secrets.dernier titre chanté, percussions, guitare électro acoustique et autres arrangements de cordes introduisent un titre mid tempo, Steve joue avec sa voix, très beau morceau, très beau, écoutez Steve murmurer "I'm your secret" et les autres cacous assurer les choeurs...

Under it All
va conclure ce disque, dans sa construction il m'a fait penser au trois derniers morceaux du disque de Jean Fontanille, je réfère à Essentia, je ne lui cire pas les pompes, tout y est, plusieurs parties là, une d'entre elles est chantée, l'habillage sonore varie et évolue au fil du titre. Ce titre est long, plus de 8 minutes, c'est un voyage, comme pour les morceaux de Jean, j'ai eu le sentiment que c'est une histoire, étonnant, vraiment étonnant, les muses se réuniraient elles au autour d'un kawa pour causer des uns comme des autres ? Jean écoute l'accélération de la fin du morceau avant la partie "chantée", j'ai tort ?

Voilà, pas de mysticisme comme promis, ce disque est le premier d'une trilogie selon Steve car il raconte toujours d'après lui, la vision du monde au travers le regard d'un schizophrène.

La folie aurait elle du bon ?

Bon il va falloir encore attendre quoi...

Ricardo




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