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Munich records
été 2003

Tony Joe White : Snakey

 Dès le premier titre, on sait à quoi s'en tenir : on va naviguer dans le blues. 'Feeling Snakey' fait immédiatement penser aux reprises blues des Doors, notamment " 'Crawling King Snake' de Johnny Lee Hooker. La voix male au possible de Tony est proche de Morrison et un son de guitare identique à celle de Kreeger dans 'Changelling'.

 Avec ce petit plus 'bayou' le fameux 'swamp sound' qui va ne faire que s'amplifier et nous éloigner de Morrison pour nous emmener vers les horizons préférés de Mr Tony Joe White.
 'Bayou Bleus', guitares et tempo à la Chris Rea (mais le copieur n'est pas celui qu'on croit), un 'Dark Horsecoming' jumeau des meilleurs crûs JJ Cale. L'analogie avec ce dernier est assez frappante, tant coté mode de vie retiré et 'coince la bulle' que manière d'enregistrer l'éternel même album. Mais, on s'en lasse pas.
 Cet album est une réussite parce que Tony Joe n'a plus rien à prouver et ne veut surtout rien prouver, rien changer ou si peu; synthé, beat box discrets, slap de basse de 'The Organic Shuffle', maigres concessions à l'époque actuelle, qui ne dénaturent en rien authenticité du bonhomme et de sa musique.
 C'est un disque sincère d'un artiste qui souhaite juste enregistrer peinard ce qu'il a envie, quand il en a envie, avec qui il en a envie. Il s'en dégage une chaleur bien agréable.

The Long winters : when i pretend to fall

 Malgré une forme douteuse (une pochette psychédélique et franchement laide), le fond musical de ce groupe US (Seattle) The Long Winters est de très bonne facture. Sans être absolument original, oscillant entre de très bonnes et multiples influences, ce groupe nous offre un album attachant, varié et terriblement accrocheur.

 Ca commence par un riff entêtant de piano électrique typé Fender Rhode (influence Ben Fold) sur une mélodie d'une simplicité imparable, et ça dévie de suite avec un rock très orienté REM (même vocalement) mais bourré de cuivres à tendance soul. Pas un hasard, donc, si on peut noter la présence de Peter Buck. En deux morceaux, pas de doutes possible, John Roderick est passé maître dans l'art de mélanger, malaxer, broyer les genres, les instruments et ressortir de tout ça des chansons excellentes et personnelles sans nous faire le coup du 'à la manière de'.
 Shapes, ses riffs de guitares et ses vocaux, lorgne coté Byrds/Rem/Teenage Fan Club, Cinnamon et sa mandoline ne vous quitteront plus de la journée.
 L'album, court certes, ne faiblit pas une minute (New Girl, Prom Night at Hater High ..). Pas indispensable, pas révolutionnaire bien sur, mais terriblement séduisant et agréable. Un achat non regretté pour les curieux.

South san Gabriel : Welcome, convalescence.
 Le titre du cd donne la mesure du ton de l'album. Pas joyeux, mais pas forcément dépressif.
 South San Gabriel, c'est l'ossature de Centro-Matic, (groupe remarquable lorgnant du coté des Flaming Lips), avec notamment le chanteur et prolifique compositeur Will Johnson. Will Johnson est ici aussi aux manettes en composant tous les titres
.

 Et ce qui est fabuleux, c'est qu'entre Centro-Matic et South San Gabriel, il y a autant de points communs qu'entre L'UMP et la culture. Les deux groupes sont aux antipodes l'un de l'autre. Seule la voix éraillée de Will fait le lien entre ces deux entités. South San Gabriel nous gratifient de chansons lentes, aériennes, atmosphériques (piano électrique, vibraphone, pedal steel, batterie fatiguée, bruitages électroniques).
 Pas forcément facile à avaler à la première écoute, cet album devient vite indispensable. Il est parfois proche des premiers Lambchop, Smog, voire de certaines plages étirées de Red House Painters. Tout cela sous grande influence de Neil Young. Genre malgré tout assez inclassable, loin des tempos rock, c'est un album aux longs morceaux fascinants dont on se détache très difficilement. Indispensable.

Jph Juillet 2003

 

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