Rechercher sur
laguitare.com
L'annuaire laguitare.com
Newsletter
Services - Publicités
Annoncer - CONTACTS


 

JUDAS PRIEST

Angel of Retribution

Ricardo

Voici un disque longtemps attendu, par qui ? pourquoi ? sont deux questions légitimes je vais même en ajouter une troisième, eh alors ? oui, c'est vrai quoi maintenant qu'il est là ce disque, eh alors, hein ?

L'ange du châtiment, c'est littéralement le titre, le visuel ne fait pas dans le détail, lorsque je l'ai vu, le truc métalloîde toutes ailes déployées et le titre, je me suis dit que c'était de l'humour, anglais of course, mais de l'humour quand même.

Quel châtiment allait on avoir ? ceux qui ont l'âge d'avoir attendu que Rob Halford revienne chanter avec ses potes et qui ont acheté les disques sortis entre temps, châtiés ils l'ont été. J'ai fait partie de ceux là et cet avis, je le revendique.

J'aimais "Ripper" Owens, un p'tit gars qui a du reprendre le flambeau du Métal God, soit il était au dessus de tout soit il se serait fait lapider, Ripper était et reste pour moi un mec hors concours, un type capable de dire "dites moi ce que vous voulez entendre et je le chanterais" mérite du respect. Non je dis puni parce que même après je sais plus combien d'écoutes, Jugulator et le reste ne passe toujours pas.

Le passage de Ripper démontre un truc qui paraît évident, un groupe ce n'est pas quatre ou cinq individus mais bien l'alchimie qu'il y a entre eux.

Je n'ai pas fait partie de ceux qui attendaient que Ripper se plante ou que Rob revienne, je suis comme tant d'autres passé à autre chose et en 15 ans, il y en a eu des choses. Qui attendait ce disque alors ? de vieux fans nostalgiques sans doute, ceux qui ont bloqué le compteur à Painkiller, pourquoi ? bah entre nous, pourquoi pas, pas un mauvais disque Painkiller mais bon, comme je vous le disais, bien des gens ont continué à avancer.

Ce disque sort donc il y a quelques mois, et alors ? alors il y a ceux qui comme moi l'auront acheté par curiosité, d'autres qui l'attendaient et enfin certains qui vont découvrir Judas avec cet album.

J'ai la chance d'avoir un fils qui n'était pas né lorsque Rob s'est arraché, il aime le métal comme le R&B et plein d'autres trucs, son monde métal est vaste, Korn, Metallica, Slipknot, Death, Dimmu Borgir,... bref, il ingurgite tout ce que je lui fait écouter et fait son choix, son regard m'aura aidé pour cette chronique, un regard dénué de toute nostalgie, un regard clair, un regard d'enfant, il n'a "que" 12 ans.

Après 15 ans de détours, le vaisseau Priest revient au bercail, qu'est ce qu'il nous ramène dans ses soutes ?

Judas Rising ouvre la bal, bruits, voix qui monte, monte et déflagration sonore, le rythme est là la voix de Rob est là et, c'est du bon du tout bon, 4mn 13 de bonheur pour tous les metalheads de tous bords, putain les cris de Rob...je vous avoue qu'à l'écoute de ce titre je m'étais dit "il a pas vieilli lui, salopard", paroles vengeresses le sujet souvent abordé par Judas avec ses mots clefs "enfer" "damnation" "pas de prisonniers" etc. suivi des solos partagés avec rythmique plombée, un régal.

Deal with the devil va me ramener à une autre considération, là le son change, et je ne m'étais pas rendu compte que mon autoradio est en fait une machine à remonter le temps, me voilà au milieu de "Defenders of the Faith" à moins que ce ne soit de "Painkiller", je suis déçu.

Même si ces skeuds ont pas vieilli, ce sont de vieux skeuds, putain si vous avez écouté le dernier Slipknot, il y a une galaxie entre ces disques, le métal est passé à un autre stade, il a évolué, muté, il faut être fier de ses racines, je ne renie pas l'apport de Judas mais là, après ce qu'Halford à fait au sein Two, Halford, j'ai été déçu.

Revolution est dans le même ton, à un moment il y a un son de guitare de merde genre saturation à transistors poussée dans ses derniers retranchements via un ampli dont le baffle à du avoir de meilleurs jours, pourtant Roy Z à la prod cela assurait, vient Worth figting for, bon c'est encore du pareil au même, cela fait deux chansons que Rob ne hurle plus, il chante, bien très bien même, il s'applique, c'est propre, aseptisé, où est la folie qui l'habitait dans "Screaming for Vengeance" ? où est elle putain ? écoutez le pont à la gratte, à ce stade je commence à avoir les boules.

Demonizer renoue avec les bruitages du premier titre, la batterie plombée arrive, les grattes se pointent en coeur, le disque reprend du poil de la bête, quelques réminiscences sonores se font encore entendre, Rob va monter lorsqu'il hurle ses "Demoniiiiizeeeeeer", aux coeurs près ce mid tempo est écoutable sans sourire ironique ou désespéré (rayez la mention inutile) au coin des lèvres.

Wheels of Fire fait suite et là ma machine à remonter le temps m'emmène encore plus loin on remonte à l'époque de "Turbo", no comment.

Angel est une douceur portée par des arpèges joués sur une electro acoustique, on entend des cordes, jouées au synthé peut être mais bon, la voix est bien placée (putain on parle de Rob là), c'est...gentil, par respect et au nom de l'amour de que j'ai pu porter à ce groupe, je ne vous traduirais pas les paroles.

HellRider fait suite et nous voici revenus à "Painkiller" la suite, vous la connaissez.

Eulogy est un titre à part, il est sombre, beau, me donne un certain espoir, celui de penser qu'ils sont aussi capables de composer ce genre de titre beaucoup plus fouillé, les arrangements sont enfin à la hauteur de leur talent. Titre atypique, dans tous les sens du terme, en fait il sert à nous amener vers le dernier titre...

Lochness, j'ai longtemps été perplexe sur ce titre, je ne savais pas quoi en penser, je crois que je viens de comprendre qu'en fait il n'y a rien à penser, juste à écouter, ce titre est étrange, pas heavy mais quand même, métal ? j'en sais rien, peut être oui, il y a des références au son de Black Sabbath période Ozzy c'en est étonnant. Je crois qu'ils se sont fait plaisir, du coup on en prend aussi.

Ce titre est long et vient conclure l'album.

Comme je l'ai acheté dès sa sortie, j'ai eu la version incluant un DVD
, il y en a eu une quantité "limitée", il contient deux reportages sur les gratteux, c'est...no comment, il y en a un sur Rob qui explique la valeur ajoutée de sa voix au travers de sa tessiture, on comprend ce qui transpire pendant tout l'album, il s'est appliqué.

Si vous voulez que le voyage dan le temps continue, matez les vidéos qui y sont jointes, Breaking the Law, Metal Gods, A touch of Evil, Hell bent for Leather, The Hellion / Electric Eye, Diamonds & Rust et enfin Living after Midnight.

Voilà, c'est fini. Quel constat puis-je faire de ce disque ? je suis partagé, il y a d'un côté le fait qu'il me ramène à une époque où le métal sonnait différemment, mais en même temps nous sommes en...2005.

A titre perso j'aurais aimé qu'ils m'explosent la tronche, qu'ils nous montrent que le Prêtre est toujours aussi grand, bon je vais arrêter là, ce disque au fond n'est pas mauvais, juste prévisible, connement prévisible, je me dis que sur scène ils vont sans doute déchirer mais au fond, j'ai pas envie d'acheter un ticket pour le vérifier.

Je suis allé voir mes potes de KOB en concert il y a peu, eux aiment Judas au point de reprendre Metal Gods sur scène, je leur ai posé la question à eux, "alors les mecs , le dernier Judas", on a le même âge eux et moi, celui où à côté d'ados on est déjà des vieux cons, j'ai vu le regard qu'ils m'ont jeté, les mots prononcés n'ont pas d'importance.

Si vous êtes restés sur Turbo, Defenders... et C°, achetez ce disque, sinon, faites ce que vous voudrez, moi je vais le ranger à côté de ceux que j'ai déjà, soit...tous.


Ricardo




Contactez la rédaction