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Daedelus
Denies the day's demise
Label : Ninja Tune / PIAS

Un album exigeant et lumineux du producteur de L.A. Dans la mythologie grecque, Dédale est celui qui construit le labyrinthe pour y enfermer le Minotaure, monstre mi homme, mi taureau . Daedelus, aka Alfred Weidberg-Roberts assume pleinement la signification de son pseudonyme en construisant un univers personnel d'une telle richesse que le premier venu pourrait bien s'y perdre. Pourtant, le prolifique producteur choisit de rassurer plutôt que dérouter son auditoire, créée les monstres pour mieux s'en amuser et fait office de guide dans ce grand bazar sonore. Après le hip hop de Exquisit Corpse, son précédent album chez Ninja Tune, et avant son album acoustique voix/guitare (si l'on en croit ses dires), Daedelus offre ici une grande leçon de turntablism (comprendre ici domptage de platines sauvages), une sorte de cours magistral destiné à prouver que si elles tournent, les platines permettent aussi à ceux qui ont l'esprit et le mojo, de mixer large. Il ne faudra pourtant pas chercher là une quelconque virtuosité tape à l'œil ; l'album garde une grande cohérence en affichant dès le premier morceau " At my heels " la couleur qui éclaire ce disque lumineux : l'electropical, mot valise qui décrit le mélange des sons latino et de l'électronique ensorcelée par ce gourou des platines. Les timbales brésiliennes croisent les kits électroniques et leur font de l'œil, le tout relevé de samples provenant de vinyles rares, de sons acoustiques (la superbe partie de clarinette basse jouée par le maître en personne sur " Bahia ") et d'incartades hip hop. Quelles que soient les nuances et les styles abordés, le moteur de tout ce disque reste ce rythme omniprésent, cette touche chaleureuse qui soutient une architecture sonore parfois complexe . Peu importe le monstre qui habite Daedelus, une chose est sûre : il danse à Copacabana.

Stephane Andrieu le 15/06/2006