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BUDDY GUY
Bring' Em In


Le retour du pote Buddy

Ricardo

Cela fait un moment que je n'ai rien écrit, pas une chronique CD, un itw, rien. Le dernier truc aura été Blankass, par ailleurs ces mecs seront en concert le 02 Février prochain à la Cigale.

J'ai plein de trucs qui tournent dans ma tête, j'y pensais et puis un ami m'a appelé à 7H20 du mat l'autre jour, il m'a dit "faut que je te voie ce matin, j'ai un ou deux trucs pour toi".

Un de ces trucs est cette galette, le coup de foudre à été immédiat.

Je te dédie cette chronique mon Bébert, à toi qui portes le prénom d'un des trois King du blues. Merci à toi et à l'amour indéfectible que tu portes au Blues
.
Bon, j'avoue qu'à la base, le Buddy je ne l'aurais pas écouté parce que, son disque d'avant contenait tout ce que je n'aime pas, une prod à l'amerloque d'une propreté frisant la stérilité absolue, un son de strat, la sienne, totalement insipide, restait sa voix sur des compos bien en dessous de sa valeur. Partait pas gagnant sur ce coup le pote Guy.

Le Buddy que j'avais vu sur scène il y a quelques années m'avait scotché, ce mec base ses concerts sur ses expériences, à son âge, il a tout vu, il a tout connu alors, il en parle. Le concert était basé sur "j'ai joué avec Jimi, il jouait comme ça" et là, il nous balançait un chorus hallucinant de réalisme, il a refait ça avec un paquet de mecs du coup, j'avais adoré, comme tant d'autres, je suis sorti de là en me demandant ce qui dans tout ça venait de lui.

Sur ce disque, il y a de ça, il a invité plein de potes, Keith Richards, Tracy Chapman, Carlos Santana et plein d'autres encore.

Cette galette est celle d'un mec qui a arrêté de se la jouer depuis un bail, il a décidé de se faire plaisir, de nous faire plaisir alors, il a pris les chansons qu'il aime, les a ré arrangées avec ses potes et nous les a servies sur un plateau d'argent, here we go.

Now you're Gone ouvre le bal et putain, de quelle manière, le tempo, le son le chorus, oubliez tout ça et écoutez la voix de ce vieux renard, la façon dont il crie, pleure ce départ et nous balance ses notes. Sublime.

Ninety nine and a Half est une des nombreuses reprises et la première sur laquelle l'influence du pote Santana se fait sentir. Le jeu est monstrueux, il vient illustrer ce que je décrivais plus haut, cette facilité déconcertante à reproduire un son. Buddy ne vise pas à être Carlos à la place de Santana, il est tellement au dessus de tout ça. Ecoutez, juste, écoutez.

What kind of woman is This est une compo à lui, écoutez les paroles, Blues pour jus et dites moi si vous savez ce qu'ils ont fait sur ce putain "d'apple tree", yeah baby.

Alors là, on confine au sublime de chez total nirvana, je cause du titre suivant, Somebody' s sleeping in my Bed pour moi, c'est une des plus belles chansons de Blues jamais écrites. Tout est là, l'histoire, celle du mec qui a déconné avec sa nana et se doute que quelqu'un le remplace, sa nana qui l'appelle pour le lui dire et là, les regrets. Ecoutez le balancer ses pleurs, de longs "ouuuuuhhh". J'espère qu'au crépuscule de ma vie j'aurais ne serait ce que la moitié de son talent, ça fera de moi un mec heureux.

Puisque l'on y est au Nirvana, bah oualouh moi je descends pas, non vous rigolez ou quoi ? vous ne savez pas ce qui arrive ? putain le I put a spell on you de Screamin' Jay Hawkins, ce fou furieux dont Gainsbourg était raide dingue, ils doivent en foutre un bordel ces deux là au paradis. N'empêche cette version jouée avec Santana est totalement ré arrangée, orgue, tempo ralenti, leurs guitares se croisant encore et encore. Divin.

On a Saturday Night nous ramène sur terre. Pas un mauvais titre, rien n'est mauvais sur ce disque mais après les deux titres précédents...

Ain't no Sunshine débarque avec...Tracy Chapman. Si la référence de ce titre reste pour moi Al Jarreau, j'avoue que Buddy et Tracy ça le fait aussi. Good stuff.

I've got Dreams to remember est aussi bestiale que le Somebody's...cité plus haut. Si vous n'aviez pigé la valeur du premier, n'insistez pas, dans le cas contraire...

Et là, tout de suite après, vient la reprise du grand frisé à la voix aussi moelleuse qu'un troupeau de chèvres affamées, j'ai nommé m'sieur Dylan yeap, et quelle titre il a choisi ce vieux coyote de Buddy ? Lay Lady Lay of course, quel autre? Là, j'ai pas les mots pour décrire.

Cheaper to keep Her / Blues in the Night prend la relève, ça swingue, ça Blues, ça met à genoux tout le monde. Définitif.

Cut your Loose continue sur la lancée swing / Blues et putain, il joue merveilleusement bien le pote Buddy, en plus de chanter comme une bête.

Eh, vous entendez ? il y a un mec avec une dégaine à faire passer Jaco pour un Dandy qui pointe, coupe de douilles genre "j'ai paumé mon râteau j'avais douze ans", putain Keith, le roi des pirates, M.Keith Richards himself pointe le bout de sa Telecaster sur The price you gotta Pay. Il y a t'il autre chose à dire ?

Do your thing vient conclure, cela aurait pu être le titre de ce disque, c'est pas le cas mais bon, il l'a fait son truc, et avec un talent incroyable.

C'est fini, j'avoue que là, maintenant, je flippe, je m'explique. Il y a un bail Roy Orbison sortait un disque sur lequel ses potes avaient composé des titres merveilleux, écoutez "The comedians" écrit par Elvis Costello, peu après Roy nous quittait. Quelque années après John Lee Hooker nous sort un monstrueux John Lee and Friends sur le même principe et...John Lee part alors...

Alors si il a une forme de justice, Buddy va faire mentir cette putain de règle qui dit "jamais deux..."

Ricardo

PS: Rod, cet album je pense que tu l'as déjà hein mec ?
PS (bis): A'Tita vieux loup, sort de ta tanière, fonce à la ville avec du carbure et trouve cette galette.

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