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La brouette sans roue

 En préambule, sachez que je ne suis pas allé au concert de Paulo, pas assez nostalgique pour ça. Par contre j'ai acheté le double cd "Back in the U.S" en import en janvier 2003. Devenu soit dit en passant et en toute modestie McCartneyienne "Back in the world" depuis sa sortie en Europe !!
 J'étais curieux d'entendre certains morceaux des Beatles jamais joués sur scène. Et non des moindres puisque certains sortent du Sgt Pepper, du double blanc, de Let it Be, voire d'Abbey road. Les productions studio complexes de ces albums (Abbey road ou Sgt Pepper notamment) qui rendaient quasi irréalisables leur reproduction sur scène durant cette fin des années 60 est maintenant chose possible grâce à la technologie musicale.
  Mais, me direz-vous, la technologie ne fait pas tout. Il faut des vraies chansons et des musiciens balaises pour tenir tout cela. On peut dire qu'à ce niveau Sir Paul a su mettre la gomme. Pas une tâche : musiciens exceptionnels, cadrés à la triple croche près sur les tablatures, son hors du commun, vocaux et chœurs impeccables (une des marque de fabrique des Beatles, surtout coté McCartney).  Bref ! on patauge dans la haute couture.
 Commençons par les réussites car il y en a tout de même. La seule question qui me mine encore étant : "sont-ce des réussites durables ou simplement dues à la nostalgie de ces chansons enfin découvertes "live" ?". J'avoue pencher pour la seconde solution.
L'album s'ouvre d'ailleurs sur une de ces (rares tout de même) perles : "Hello Goodbye". Réalisé au 10ème de millimètres. On s'y croirait. En plein Magical Mystery Tour. Histoire d'enfoncer le clou, le groupe d'ersatz nous gratifiera de petits bijoux collectifs inédits : Un flamboyant "Getting Better", un impressionnant "Eleanor Rigby", un revigorant "Back in the U.S.S.R" et un "I saw her standing there" teigneux (a noter que celui la n'a nul besoin de production, c'est un morceau du 1er album des Beatles), "Lady Madonna", "Can't buy me Love", "Sgt Pepper/The end". Pas mal, se dit-on.
 Et puis il y les parties acoustiques, la, ou les chansons et la voix de Paul nous touchent . Ne parlons même plus de "Blackbird" et de "Yesterday" qui ont l'air de provoquer un profond ennui chez l'interprète tellement il les a usés sur scène, mais plutôt de "We can work it out", du magnifique et trop méconnu "Mother Nature's Son" et d'une reprise émouvante de "Something" au ukulélé. Rien à dire, c'est magnifique.
 Pour le reste, je n'insisterai pas trop sur les reprises des Wings, mille fois ressassés dans les lives et qu'on finit par ne même plus entendre, ni des quelques chansons de son dernier CD "Driving rain". On peut juste se demander pourquoi toujours les lourdingues "Jet", "Let me roll it", "Live and let die" et non pas quelques sucrerie tirées de Ram ("Monkberry moon delight" par exemple). Et que penser du révolutionnaire "Freedom" certainement déclamé drapeau US en main. Tristounet tout ça.
 Le reste est à l'emporte pièce. On peut sauver "Maybe i'm amazed", "Band on the run", mais comment accepter les version mielleuses de "Let it be" et surtout de "The Long and Winding Road", surchargée de faux violons. Quand on sait que McCartney accuse encore Phil Spector d'avoir massacré ces chansons en y mettant trop de violons, on s'étrangle de honte. "Here, there ans everywhere" d'origine déja trop crémeux vire ici à l'écoeurant, "Hey Jude" s'étire à en bailler (un coup les dames, un coup les messieurs !!).
 En gros, sur 35 morceaux, seuls une dizaine sont récupérables. Et encore, pour ceux curieux qui sont déjà allés voir l'excellent groupe français "Liverpool", spécialisé dans les reprises des Beatles, ces morceaux auront un air de déjà entendu. (il fut un temps ou "Liverpool" ouvrait son show sur "Back in the Ussr").
 J'en arrive à me demander ce que serait devenu MacCartney s'il n'avait pas connu l'émulation due à John Lennon ? (l'inverse ne se pose pas à mon avis). Certainement un compositeur de ballades mièvres et inoffensives, aussi facilement écoutées qu'oubliées. McCartney sans Lennon, n'aurait peut-être même pas existé, du moins pas avec une côte aussi surestimée . On est très loin du génie de Brian Wilson avec lequel la comparaison fut faite. Lennon, l'instinctif, et McCartney, le besogneux, la roue et la carrosserie. Mc Cartney sans Lennon peut faire ce qu'il veut, il ne sera jamais les Beatles. Il est juste le (bon) VRP du fond de commerce Beatles. Voilà peut-être pourquoi l'on dit Lennon/McCartney et non l'inverse ???
 Franchement, à quoi sert une brouette sans roue ? A décorer au fond du jardin, à la limite ?

Jph Mars 2003

Disque : 1

1. Hello Goodbye
2. Jet
3. All My Loving
4. Getting Better
5. Coming Up
6. Let Me Roll It
7. Lonely Road
8. Driving Rain
9. Your Loving Flame
10. Blackbird
11. Every Night
12. We Can Work It Out
13. Mother Nature's Son
14. Carry That Weight
15. The Fool On The Hill
16. Here Today
17. Something

Disque : 2

1. Eleanor Rigby
2. Here, There And Everywhere
3. Calico Skies
4. Michelle
5. Band On The Run
6. Back In The Ussr
7. Maybe I'm Amazed
8. Let 'em In
9. My Love
10. She's Leaving Home
11. Can't Buy Me Love
12. Live And Let Die
13. Let It Be
14. Hey Jude
15. The Long And Winding Road
16. Lady Madonna
17. I Saw Her Standing There
18. Yesterday
19. Sgt Peppers/the End

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