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Michel Polnareff Bercy 04 / 03 / 2007

Coucou, le revoilou

Ricardo
PolUniversel ?

20 ans, pouvez-vous croire que pour certaines personnes vingt longues années d'attente se soit écoulées avant de se trouver là, dans ce POPB rempli à bloc ?

Je ne fais pas partie de ceux ou celles qui auront attendu autant, pour qui ce retour marque une nouvelle épopée dans leur vie, je ne suis pas fan de l'Amiral, je suis là parce que ce retour au terme de 34 ans d'absence ne m'indiffère pas, parce que l'émotion que suscite cet homme auprès de la personne que j'aime le plus au monde me rend curieux, heureux pour elle et, parce que je suis mon instinct qui jusque là, ne m'a jamais trompé.

L'accueil tout d'abord, si une différence est à marquer, c'est déjà celle là, nous entrons dans le POPB pour être accueillis par un groupe de filles en perruques blondes et ineffables lunettes blanches, elles nous expliquent qui si nous le voulons, nous allons être photographiés et, qu'ensuite non seulement ces photos tourneront en boucle sur des écrans géants au dessus de la scène mais qu'en plus, elle feront partie du site de Michel, l'excellent www.polnaweb.com. Respect total.

Cela va au delà de tout ce que j'ai vu à ce jour, c'est désintéressé de la part de l'artiste, respectueux pour ses fans et putain, que d'amour donné avec tant de simplicité de par ce geste.

Amiral à bord

Émotion, voilà le maître mot de ce spectacle, cette "épisode 3" comme le dira Michel.

Cette émotion qui fera que pendant près de deux heures sa voix soit altérée, sa façon de bouger, de jouer, rien ne sera jamais totalement comme il a du le penser, la caler, rien.

Michel s'est entouré de musiciens magnifiques Tony Mc Alpine et Freddie Fox aux guitares, Virgil Donati à la batterie, Mino Cinelu aux percussions, Brad Cole et Nick Smith aux claviers et, l'extraordinaire Bunny Brunel à la basse.

Les choristes seront omniprésents mais, j'y reviendrais.

On aurait pu le croire devenu américain au sens showman du terme, en gros, je bétonne, j'assure les lights, j'assure la séquence émotion et je me casse au bout d'une heure et demi.

Tragique erreur, nous avons affaire à un mec pas ordinaire, bien sur il s'est entouré de musiciens Top de chez Top mais, c'est parce que cet homme est conscient de ce qu'il est, parce que cet amour indéfectible qui lui envoient 17 000 personnes depuis trois soirs déjà, il nous le retourne au centuple, même à un type comme moi qui n'en demandait pas tant.

Michel à 62 ans, les gens qui l'aiment le perçoivent ils ? Pas sur, mais lui, lui, il le sait. A aucun moment dans ce show il n'aura gâché une chanson en voulant démontrer à tout prix que rien n'avait changé. Michel est conscient des limites de sa voix, sa putain de voix tant adulée. Les choristes seront là pour partager avec lui, assurer le relais que leur tend un artiste dont l'humilité force le respect, en tout cas, le mien.

Lights In

Ce show est porté par Michel bien sur, mais aussi par une complicité totale avec Bunny Brunel bassiste que j'ai découvert ce soir là et, qui m'a émerveillé.

Ces deux là se sont trouvés, la voix de Michel sublimée par les arrangements de Bunny, par son touché lorsqu'il joue de sa contrebasse electro acoustique, ces échanges entre deux monstres pourvus d'une sensibilité exacerbée par l'émotion palpable du public.

Voir Michel au piano, écouter Michel chanter derrière son piano, entendre Michel parler, Michel, Michel, Michel...

Oui, bien sur, nous étions tous venus pour tout cela mais personne ne se sera attendu à ce que cet homme, cet artiste qui se protège à l'aide d'un humour parfois incisif, d'une ironie latente et, bien sur, de ses lunettes, ce mec, se prenne avec autant d'émotion l'amour qu'était venu lui témoigner ce public.

Public incroyable de bout en bout, le portant au bon moment, exultant lorsque résonnent les premiers accords de "Lettre à France", chantant tous les refrains dès le premier titre "Je suis un homme", dansant sur "Ophélie", se taisant religieusement lors des passages instrumentaux et, pour finir, quittant un POPB plein à craquer sans heurts et, avec au fond des yeux, une étrange lueur.

Lights Out

Donner tous les titres joués, ce ne sera jamais mon truc en plus, avec un type comme l'Amiral, cela ne sert à rien, le respect et l'amour qu'il a pour son public le conduit a en changer l'ordre voir, la liste de soir en soir.

On est loin de tous ces shows millimétrés, on est loin de tout en fait et, putain que c'est bon.

Je parlais d'émotion en début d'article, cette émotion aura atteint tout le monde y compris l'éclairagiste, je m'explique, les derniers accords du dernier morceau se sont tus, les musiciens ont salués et, sont partis, Michel quitte la scène en reculant, fixant de son regard ce public qui hurle son nom et, c'est fini.

Quelques instants passent, Michel revient, seul, non pas pour chanter mais, pour remercier le public, lui dire que sans lui...

La réponse du public est...indescriptible, Michel en recule, prend le micro et demande à l'éclairagiste d'allumer les lumières, il veut voir son public, l'éclairagiste s'exécute, le public est en délire total, Michel parle avec un roadie et, le piano apparait sur la droite de la scène. Le public se tait, à l'unisson et...

Les trois derniers titres seront joués sans que Michel, les roadies ou, qui que ce soit ne pense à éteindre ces lumières. Incroyable.

Fini, le spectacle se termine alors que les derniers accords semblent ne pas vouloir cesser de s'envoler. Fini.

J'ai lu ou plutôt, on m'a lu les échos dans la presse, j'ai entendu à la radio diverses réactions, je ne comprends pas, en tout cas, pas toujours. Est ce si difficile d'avouer son amour pour un artiste ? Est ce si difficile de s'abstenir d'être cynique ? Je suis perplexe. J'ai vu, ce soir là 17 000 gens heureux, de tout âge, de tout bord, un spectacle populaire au sens le plus pur.

Laissons les esprits chagrins pleurer.

Bravo l'artiste.

Ricardo

PS: A titre personnel, merci Amiral, tu m'offres là l'occasion de vous dédier ce texte à toi et, la femme de ma vie.Merci.

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