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Interview

Les superlatifs ne manquent pas pour Adanowsky : il est brillant, lunaire, déjanté, inventif... Sur son premier album « Etoile éternelle», il distille des mélodies qui chaloupent à la latine, paroles veloutées en français et en espagnol, un joli duo avec Arthur H « Compagnon du Ciel ». Sa voix rappelle celles des crooners américains et son phrasé Chico Buarque décrochera plus d'une étoile. Avant sa tournée au Chili, rencontre avec Adanowsky.

Quel a été le déclic pour faire « Etoile éternelle » ? Adanowsky : Au début, je ne voulais pas devenir chanteur mais réalisateur de films. Un jour, j'ai eu des difficultés pour faire un moyen métrage. J'allais devenir un réalisateur raté. Je me demandais bien ce que j'allais faire de ma vie. Comme j'ai commencé à faire de la musique à six ans je me suis dit pourquoi ne pas me lancer. J'ai eu envie de faire de la musique parce que cela me parle vraiment. Je jouais déjà dans un groupe de punk rock les Hellboys. Lorsque j'ai voulu chanter, j'ai demandé à Adrienne Pauly de m'écrire des paroles. Mais cela ne me correspondait pas vraiment alors j'ai décidé d'écrire moi-même. Ensuite, j'ai rencontré Yarol Poupaud. Cette rencontre a été magique. Yarol a de la bouteille et n'hésite pas à aider de jeunes groupes. Ensemble, on a commencé à faire des chansons et des maquettes. Je ne savais absolument pas chanter autant dans la manière que dans le style que je voulais faire. Au bout d'un moment on a fait ces maquettes et j'ai eu beaucoup de mal à signer un contrat avec une maison de disques. J'étais tellement angoissé que j'en ai perdu mes cheveux. Ils ont miraculeusement repoussé sans faire d'implants (rires). C'est la rencontre avec le chanteur Christophe qui a déclenché ma signature. Il a flashé sur mes concerts et ma musique. Ensuite il m'a présenté à Francis Dreyfus qui a lui aussi flashé sur le projet et m'a signé. Cela faisait cinq ans que j'essayais.

Comment s'est passé l'enregistrement ?
A :
Pendant deux semaines, on a enregistré cet album dans un château immense à la Harry Potter. On avait déjà cet album sur bandes analogiques. On avait cinq ans de travail derrière nous. En plus, je faisais de la scène en tant que chanteur depuis trois ans et dix ans en tant que musicien. On a tout enregistré avec du vieux matériel qui ne dataient pas d'après 1974. On a tous joué ensemble. Ensuite on refaisait ce qui n'allait pas. On n'a pas enregistré la batterie ou la basse en premier...

Est-ce pour cela que Jérôme Goldet qui a un jeu assez proche du tient assure beaucoup de parties de basse ?
A : J'adore le jeu de Jérôme. Sans lui, je ne n'aurais pas pu jouer de la guitare de temps en temps. Je voulais prendre du recul. Sur le prochain album je jouerai toutes les parties de basses. J'ai joué quand même deux basses sur l'album. Si l'on trouve qu'on a un jeu assez proche avec Jérôme c'est sûrement parce qu'on aime beaucoup les Beatles. On ne parvient pas à te mettre d'étiquette.

D'où te vient ce mélange des styles ? A : J'ai énormément d'influences. Je ne suis pas bloqué sur un style musical. J'aime autant le rock'n roll, le pop rock, la musique latine, le mambo, le swing, le jazz...

« L' îdole » semble avoir été écrite après une soirée ratée...
A
: C'est drôle. La chanson dit excatement ce qui est arrivé. « J'aimerais être une idole » mais personne ne me voit. J'ai vraiment ramé même à la sortie de ce single. Même s'il y a eu une bonne couverture médiatique, ce n'était pas diffusé en radio au début. Cette chanson n'intéressait pas car elle était jugée trop adulte. Le clip que j'ai réalisé a éveillé la curiosité. On se dit : « qu'est-ce que c'est que ce pitre avec sa chemise à paillettes? »

Pourtant le côté kistch est attirant...
A :
En France, on n'aime pas beaucoup le côté show à l'américaine. On préfère le genre de chanteur un peu raté, humble, mal rasé, pas très beau, un peu looser qui souffre... Dès qu'un artiste brille, il énerve tout le monde. Lorsqu'un artiste est au fond du gouffre, il devient génial. Renaud était au fond du gouffre, il était alcolo : il est devenu génial ! (rires) Je crois que je vais commencer à devenir gentil. Les gens ne supportent pas le « politiquement pas correct ». Cela me plait et m'amuse d'être à contre courant.

Dans le clip « l'Idole » on y voit Christophe dans le rôle du barman... A
: Initialement, mon père(1) devait réaliser le clip mais il est tombé malade. Comme je n'avais plus de réalisateur, je l'ai réalisé moi-même. Le rôle de Christophe devait être joué par un nain ...

NDLR : Alejandro Jodorowsky

Pourquoi un nain ?
A :
J'aime beaucoup les nains. Un nain ce n'est pas un monstre. Enfant, j'ai été marqué par des nains. J'étais fan de « Freacks » le film de Tod Browning 1932. J'ai eu aussi longtemps une baby-sitter naine ! (rires)

L'humour noir se fait davantage sentir dans les chansons en espagnol. Est ce que cela vient de la langue ?
A :
Bien sûr. Le français est plutôt cynique alors que l'espagnol se prête vraiment à l'humour noir. On peut dire les choses plus facilement qu'en francais. En même temps, Gainsbourg a écrit des phrases très simples tout en faisant quelque chose de très efficace et de très fin. Je n'en suis pas encore là, mais j'essaye d'aller vers la simplicité. Pour mon prochain disque j'irai plus vers la simplicité dans les mots. Lorsque j'ai commencé à chanter, j'écoutais tout sauf de la chanson française. J'écoutais ACDC, les Beatles... J'ai découvert Gainsbourg seulement quand j'ai commencé à écrire. Au début, j'étais incapable d'écrire en français. Cela s'est fait sur le tard en cinq ans. Par la suite, j'ai tout découvert en achetant toute la chanson française. Au bout d'un moment, cela m'a vraiment gavé (rires) Il y a tout de même des artistes qui sortent du lot dans la chanson comme Arthur H. C'est un personnage et une personne géniale. Matthieu Chedid aussi.

Qu'est-ce qui te rapproche d'Arthur H ?
A :
Comme j'avais envie de faire partager mon disque mais je n'arrivais pas à signer de contrat, je me sentais un peu perdu. C'est en lisant une interview d'Arthur H dans Libération que je me suis dit qu'il fallait absolument que je le rencontre. J'avais besoin d'un maître de musique spirituel. Une de mes copines le connaissait et m'a donné son numéro. On s'est rencontré et on est devenu très ami. Il m'a énormement aidé dans ma recherche musicale. Il m'a donné beaucoup de conseils et m'a apporté de la confiance. Ce n'est pas chose facile de trouver une personne en qui on fait confiance complètement. Arthur H a ce côté similaire mystico-surréaliste. Depuis cette rencontre, je me suis ouvert complètement musicalement. En faisant ce disque, il m'était indispensable de lui demander de chanter cette chanson. Etrangement, on croit qu'Arthur H l'a écrite. Ce texte « Compagnon du Ciel » m'est venu naturellement en pensant à lui. J'ai pensé à sa manière de le chanter.en imitant à la perfection Arthur H « Ecoute bien ». (rires)

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