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LG : Alors, justement vous avez parlé de luthiers et vous en connaissez certains. Ne serait-ce pas une bonne démarche que d'aller voir un luthier et lui dire : "voilà ma musique, voilà ce que j'attends est-ce que tu peux me le faire ?!"

PC : J'ai déjà réfléchi à ça en fait et j'ai l'impression que s'il me faisait une guitare vraiment juste pour moi, quelque part ça m'handicaperait parce que je ne saurais pas jouer sur les autres. (silence...rire)

LG : (un peu dubitatif) Sur les autres guitares ??

PC : Ouais, de m'adapter aux autres guitares. J'ai l'impression que ça peut être, quelque part, un handicap de trouver ce qu'il me faut avec juste cette guitare. Je pense par exemple à Nosfel qui a une guitare très particulière et je me demande s'il ne va pas s'ennuyer s'il change de guitare. Si un jour je suis dans un endroit sans ma guitare et que je dois en prendre une autre, il faut que je sache aussi jouer dessus et trouver ce qu'il faut dessus en fait.
Si je n'ai pas encore eu cette démarche d'aller voir un luthier, c'est aussi que je n'y connais tellement rien que je préfère attendre, observer et apprendre les bois, les micros... Si je le faisais maintenant, je ne saurais pas ce qu'il faut demander.

LG : Attachez-vous une importance aux marques de guitares ?

PC : C'est un peu dans la continuité de ce que je viens de dire, je n'ai jamais fait attention à cela avant. Quand on parle de Gisbon, Fender, Gretsch... maintenant je comprends ce que c'est en fait, je me dis : "Ah ouais d'accord, ça doit donner !" Les guitares qui me font bien craquer, ce sont les Grestch, les guitares jazz avec le son à la " Tal Farlow ", très soft, très piqué. J'aime vraiment beaucoup et ce sont des guitares qui m'attirent.

LG : Y a-t-il une guitare que vous rêvez de posséder un jour ?

PC : Celle de Frank Zappa, ouais !! ah ouais !!! (rire…) En tout cas, lui au niveau de la guitare, au niveau des solos (bon à part Jimi Hendrix) c'est un guitariste soliste quand on l'écoute, on ne se fait pas chier quoi. Il y a tellement de guitaristes qui racontent des trucs, c'est ennuyeux, c'est de la démonstration, vélocité, virtuosité... il arrive un moment où on ne sent rien et on s'ennuie un peu. Franck Zappa est un des seuls solistes où j'adore ce qu'il fait à la guitare. Il raconte vraiment quelque chose.

LG : On vous a vue commencer votre carrière seule à la guitare et vous jouez maintenant accompagnée d'un groupe, est-ce que cela vous convient ou n'avez-vous pas envie de vous retrouver à nouveau seule avec votre guitare, pour une tournée par exemple ?

PC : Moi, ça me convient de jouer avec un groupe car ça m'ouvre d'autres possibilités et comme je me sens soutenue, ça me permet d'aller plus loin dans le sentiment ou l'interprétation. Pour l'instant, je préfère jouer avec eux que seule. Mais je sais que pour mes prochaines chansons comme l'a fait Tété, je crois, pour son deuxième album, peut-être que je vais ressentir le besoin de refaire un peu de route toute seule avec ma guitare parce que pour moi c'est un peu l'essentiel de savoir se dire : "voilà, est-ce que je tiens le coup toute seule ?". C'est un peu comme une philosophie en fait, est-ce que sans me reposer sur les autres, est-ce que j'arrive à donner quelque chose, à voir un peu ma valeur et à faire quelque chose qui tienne la route. Je pense qu'il y aura des moments où je reviendrai toute seule... (silence, rire)... je ne garantis pas ce que ça va donner mais ...

LG : Enfin, c'est pas nouveau, on vous a vue tout de même seule sur une scène !!

PC : Oui, oui c'est vrai, mais j'ai pas assez travaillé ma guitare pour que ce soit probant. Les gens retiennent plus la voix et pour moi la guitare c'est aussi important et je n'ai pas envie que ça pèche et je voudrais donner aussi quelque chose de bien avec la guitare. Parce que ça s'entend que je ne l'ai pas assez travaillée et ça, ça me dérange...

LG : En tout cas, vous avez une bonne technique, on vous voit souvent enchaîner les accords façon Brassens (enchaînement rapide d'accords complexes NLDR). Sinon vous jouez sans médiator, aux doigts mais rarement en arpège ….

PC : Non, mais je suis en train de m'y mettre justement car avec le recul, j'ai un peu vu que mes chansons consistaient trop en des accords plaqués et grattés et là en ce moment, je mets plus d'arpèges. Pour le médiator, ça commence à venir car dernièrement j'ai participé à un spectacle avec -M- et c'est tellement magique ce qu'il fait que je me dis : "tiens il a un médiator" et... (rire)... la magie vient aussi avec ça (rire). Mais les deux m'attirent, ce qui me plaît avec les doigts, c'est le côté direct, il n'y a pas d'objet qui fait interface. En plus, j'adore le flamenco et voilà, c'est aux doigts quoi et je vais garder ce truc-là en prenant des cours de flamenco parce que j'adore, vraiment fan... (rire)

LG : Vous considérez que vous avez encore beaucoup à apprendre ?

PC : Ah oui, c'est clair et puis là, j'arrive à mes petites limites. J'ai besoin d'écouter d'autres choses parce qu'au bout d'un moment, on compose toujours de la même façon, on a le même raisonnement de composition et on joue les même trucs à deux accords près et ça je ne veux pas. Je n'ai pas envie de me répéter et de reproduire des trucs. Faudrait pas que mes prochaines chansons ressemblent aux précédentes, ça me rendrait malade. J'écoute beaucoup de flamenco, quelqu'un va me donner des cours et non, non, il y a beaucoup de choses à faire.

LG : On peut alors espérer que sur le prochain album il y aura toujours autant de guitare ?

PC : Ah ? oui, ouais je pense (rire).

LG : Merci Pauline !

PC : Merci à vous !

Jacques Carbonneaux et Emmanuelle Libert le 13 janvier 2006