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Cali
1er avril 2005
Zénith Paris

La tournée marathon de Cali s'est arrêtée deux soirs au Zénith les 30 mars et le 1er avril dernier. Un Cali énergique et poussé par la joie.

Une première partie aux couleurs irlandaises avec Steve Wickham. Ce set bref mais chaleureux a entraîné le public. Cette ambiance irish est très appréciée dès le premier morceau. Les trois premières chansons sont interprétées en français, elles ont été d'ailleurs traduites par Cali lui-même. Sur scène les musiciens jouent proches les uns des autres au centre de la scène et s'échangent beaucoup de regards. On apprécie Steve Wickham et son charmant violon qui lie les ballades irlandaises entre elles.
Avec plus de mordant, Henri, le guitariste chante sur le troisième morceau en lui insufflant une inspiration blues.
Ce genre de première partie est une vraie découverte cela rompt avec les premières parties trop classiques. Cette fois on découvre un artiste. Belle présence des cordes : violon, contrebasse et guitare sèche. Cette première partie s'achève avec ce quatuor enjoué sur une dernière mélodie irlandaise.

Cali
Une longue intro de basse permet à Cali de contrôler son arrivée. Son chant neutre impose le ton sérieux de " Je te souhaite à mon pire ennemi ". Dès que le refrain donne la cadence on découvre un Cali survolté qui le restera jusqu'à la fin du concert. L'énergie de cet artiste entraîne les salles françaises les unes après les autres. Ce soir là au Zénith l'énergie n'a pas manqué. La complicité est le maillon essentiel de ce spectacle : une complicité avec le public s'est construite sur les routes et sur les succès de ses deux albums.
Pendant près de deux heures Cali évolue dans une bulle de bonheur communicative et électrisante. Sa réputation de bête de scène n'est plus à faire, sur " Je m'en vais ", le public bondit avec lui.
Toutefois il tient les rênes de son spectacle, en laissant aussi une belle place à ses musiciens: Hugo Baretge (guitare Télécaster), Patrick Felicès (basse Epiphone noire), Aude Massat (violon), Nicolas (tuba) et Benjamin (batterie). Cette formation complète et riche transpose fidèlement l'atmosphère du dernier album " Menteur ".

Les moments intimes et la justesse de l'émotion s'immiscent dans la pénombre de la salle, avec Julien (pianiste) sur la douce complainte emplie de sensualisme " Menteur " et l'hommage à " Roberta ". On apprécie le voir évoluer sur les planches, baigné par les solos de violon, guitare ou piano.
Le plus souvent il lâche son énergie dans la salle surtout à travers les singles de ses deux disques. Sa popularité radiophonique lui permet cet échange intense à tel point qu'il paraîtra pour certain excessif en bondissant et transpirant.
N'oublions pas que c'est un artiste sincère et humble, qui chante lui-même " Aurais-je assez de talent ? Pour que tu m'aimes tout le temps ? " il marque sa remise en question et touche ainsi son public.

Un artiste sentimental
Des thèmes trop restreints : l'amour et le couple sont les thèmes majeurs de ses compositions. Sans faire pour autant mon " Anaïs Croze" ses textes se cantonnent trop au couple : les prémisses, les bons moments et les ruptures " c'est quand le bonheur "," Pensons à l'avenir ", " l'amour parfait ". Mais d'un côté le public est essentiellement constitué de couples . Il acquiesce donc les propos de Cali. Tout va bien dans le meilleur des mondes ! Lorsque les boules à facettes scintillent dans l'obscurité, Cali invite le public à danser se câliner et à se faire des bisous. On se laisse prendre au jeu …
Ces moments de douceurs ne sont que des pauses dans le concert. En dédicaçant " Pauvre garçon " à Daniel Darc, il entame une phase rock soutenu par Hugo Baretge au riff cinglant et à la disto résonnante qui enchaînera sur " Doloressa " à la montée électrique et au souffle court. Ensuite, il dédicace " la justice a tranché " aux papas isolés de leurs enfants, on sait Cali personnellement impliqué dans les manifestations pour les droits des papas.

Deux généreux et interminables rappels : Steve Wickham revient sur la scène pour l'accompagner au violon. Ce dernier l'a notamment accompagné sur son dernier album.

La surprise de la soirée est la venue de Monsieur Jacques Higelin. Les trois artistes reprennent " Pars " en version acoustique. Cali invite souvent des pointures pour ses concerts parisiens telles que Miossec, -M-,… Ce moment très agréable a touché autant le public que les artistes présents.
Un nouveau trio se forme avec Aude au violon et Julien au piano pour " Le grand jour " morceau très apprécié.
La dernière dédicace " Exilé " qu'il fera sera à son grand-père Giuseppe Caliciuri, réfugié dans la région de Perpignan durant la seconde guerre mondiale : un profond hommage dans le silence complet de la salle.
Quant à l'ultime morceau " Elle m'a dit ", Cali s'est déchaîné en se jetant dans la foule comme Mathias Malzieu chanteur du groupe de Dionysos, il s'est fait porter par la foule. Là on peut dire qu'il a " mouillé sa chemise ".

Deux heures de spectacle, des musiciens en symbiose, un public sous le charme : tous les ingrédients d'un concert complet.
Cali est un artiste à voir sur scène qu'on aime ses chansons plus ou moins ne serait ce que pour la performance scénique.

Emmanuelle le 12/04/2006