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Concert des Blankass La Cigale 2 Février 2006

De là ou ils viennent

Ricardo texte & Tasunka photos

Nous sommes Jeudi 2 Février, je viens d'arriver bien en avance à La Cigale, j'attends Tasunka avec un certain plaisir, cela fait trop longtemps à mon goût que nous ne nous sommes pas vus.

Le reste va passer vite, coup de fil, arrivée, attente dans le froid mordant de cette soirée, entrée dans la salle, choix de l'emplacement pour les photos et...

Dalhia arrive, Dalhia c'est Guillaume au chant et à la guitare accompagné d'Armel à l'autre guitare et au violoncelle.

Ces mecs étaient très heureux d'être là, invités par les Blankass, leur show aura été court et intense. Leur musique est superbe, résolument acoustique le violoncelle sans être systématiquement présent apporte une couleur différente.

Leur courte prestation aura été appréciée, la sympathie de ces deux gus et leur sens du public auront rendu leur set éminemment efficace.

Julien à rédigé une interview ultra complète sur eux à l'issue de leur concert le 12 Janvier dernier à Rennes au bar 1929. Julien ayant craqué, je vous renvoie vers son texte.

Les lumières se sont éteintes, la tension est montée, lentement mais sûrement. Moi en tout cas j'étais très impatient, Tasunka avait décliné un autre concert qui se déroulait dans la salle à côté pour être là avec moi, en plus les Blankass, elle ne les connaissait pas alors je pensais à tout ça lorsque les lumières se rallumées, Guillaume est entré, suivi par Johan, Olivier, Nico les autres et...La couleur des Blés à ouvert le bal.

Ce titre, ce carton, est la première chanson que j'ai entendue des Blankass, Guillaume et son accordéon là, je peux vous assurer que le titre à fait mouche.

J'ai vu une salle au diapason, des gens chanter, hurler, taper dans les mains, danser, carton plein.


Je n'aime pas donner la liste de tous les titres joués qui plus est dans l'ordre, je n'aime pas lire une chronique respectant une chronologie ça m'a toujours gonflé. Je préfère vous parler d'émotions, de la part des artistes, des gens le reste...

De l'émotion après ce premier titre il y en avait, plein, d'eux vers nous, de nous vers eux, On n'est pas des Chiens avec son refrain repris en cœur par tout ceux qui étaient là aura été monstrueux en plus ce titre m'a fait regarder les autres, les gens dans la salle mais aussi le groupe.

Putain de groupe en fait parce que si il est évident que Blankass c'est Guillaume pour la voix, c'est aussi Johan et son charisme, Johan et son jeu, sa voix, sa façon de bouger, cette putain de façon qu'il a de se tortiller comme une anguille en laissant traîner sa jambe en arrière en plus, ce mec est beau, beau dans l'attitude, dans l'acte en contraste total avec le bassiste qui sagement va rester derrière tout au long du set, ou Nico qui tout aussi sagement dans son coin va assurer les parties rythmiques sans jamais faiblir.

Guillaume au chant, sautant comme un cabri, souriant, Guillaume, Johan, Olivier, Nico les autres..un putain de groupe quoi.

Johan ses chorus impeccables, sa façon de bouger, Nico et ses rythmiques bétonnées, Olivier serein derrière ses drums et...

En voyant ces mecs sur scène je me suis rendu compte d'une chose, ils représentent encore ce qu'il était convenu d'appeler le "Rock Français", cette culture de groupe d'un autre temps un temps ou ils étaient plus nombreux, aujourd'hui Lilly Drop (regrets)en tête, Bijou, Les Stinky Toys ne sont plus là.

Par moments ce n'est plus Johan que je voyais c'était Vincent Palmer des Bijou, Vincent et sa patate, cette façon de bouger là, encore.

Pendant tout ce temps, dans ma petite tête je souriais, je savais que Tasunka était là, dans cette salle à chercher des angles, à regarder dans sa visée et qu'au final j'aurais un écrin sublime pour mes mots.

Merci à toi.

Leur dernier album Elliot dont j'ai rédigé la chronique aura bien sur, été la pierre angulaire du concert. Presque tous les titres auront été joués, chacun aura trouvé ce qu'il était venu chercher. Les titres de ce disque sont magnifiés sur scène pourtant, ils ne sont pas spécialement ré arrangés non, dans leur état brut ces titres cartonnent à fond.

Guillaume nous aura sorti le grand jeu sur Fatigué, tout seul, gratte sèche à la main et voix en avant.

Il n'avait pas besoin de plus, grand moment; émotion pour tous. La salle aura bu ses mots, on entendait pas un bruit, rien, rien d'autre que sa voix, ses accords.

Cela a été un instant d'une beauté totale.

Guillaume enchaînera plus tard, presque à la fin, le titre que j'attendais, celui que je guettais comme un lion guette la gazelle après une semaine de diète j'attendais La faille.

Ce titre est de mon point de vue, le plus fort du dernier album comme en plus c'est le plus électrique je salivais en me disant que cela allait être grand, je n'aurais pas été déçu.
En fait, visiblement, on était nombreux à l'avoir attendu, alors comme s'ils s'en doutaient, ils ont tout donné, tout ce qui leur restait, ils auront balancé toute la hargne qui accompagne le refrain, auront tous sauté comme un troupeau de poids sauteurs, auront hurlé, se seront vidés. Des seigneurs.

Comme toujours, j'avais pas envie, personne n'avait envie que cela s'arrête, même après les trois ou quatre rappels qu'ils nous ont accordé, que le public voulait, qu'ils voulaient nous donner; même, même après tout ça.

Les lumières se sont pourtant définitivement éteintes.

Le sourires des gens, putain j'espère qu'ils auront pu voir le sourire des toutes ces personnes...

Il y avait un after-show, la chance était avec moi ce soir là parce que je n'avais pas le bon pass. Je passe sur la faune qui semble être présente à tous les after de la planète, j'attendais Nico.

Nico est enfin arrivé, le regard un peu perdu, celui du mec qui se dit "c'est pour nous tout ça ?", on s'est parlé, j'étais émerveillé. J'ai un grand respect pour ce mec, ce soir là j'en avais pour tout le groupe, je l'ai présenté à Tasunka après lui avoir dit combien ils ont été grands, je les ai laissés .

En regardant derrière moi, j'ai vu Guillaume arriver, j'ai croisé son regard, il est venu vers moi, il m'a demandé "tu as aimé ? c'était bien ? dis moi" j'ai dit "oui, vous avez été grands les mecs très grands, c'était géant". Guillaume m'a dit "je suis content, merci".

Putain je ne m'y ferais jamais, eux me font rêver, moi je n'ai que des mots en échange et, ils me remercient. Le monde à l'envers.

Bien sûr j'ai acheté un T-Shirt, comme le gamin que je suis, je me pisse dessus lorsque je le porte, quand je repense à cette soirée.

Hier soir je les ai vus sur Canal +, j'ai attendu puis, j'ai appelé Nico, pour lui dire que j'étais heureux qu'ils passent à cette heure là, il y avait du bruit autour d'eux, Nico m'a dit qu'il était content que le groupe l'était aussi, que tout c'était super bien passé.

Je sais que le bonheur est trop souvent éphémère alors au lieu de pleurer sur celui que je n'ai plus, je savoure celui que j'ai, et ces mecs et leur musique y contribue.

Merci les mecs, à vous tous.


Ricardo

- Lire la chronique de leur dernier album