Michel Gentils
est connu pour ses méthodes de 12 cordes. Dès le début du master,
on sent la passion qui anime Michel. Il commence par une démo sur
une superbe 12cordes de Favino (de 1981) sur un morceau qu'il appelle
Flamenco indien. Il introduit le sujet en nous parlant de la 12
cordes, cet instrument à chœur, si riche, et que l'on peut exploiter
de tant de manières, en s'appuyant entre autres sur le sustain et
la sympathie acoustique naturels. Il y en a qui jouent de la douze
cordes comme une 6 cordes, certes avec plus de corps ; Michel, lui,
joue vraiment de la 12 cordes. Il nous parle des accordages possibles,
de la difficulté qui se déplace de la main gauche vers la main droite
quand on passe d'une 6 cordes à une 12 cordes et illustre toutes
les possibilités qu'offre cet instrument par divers morceaux, toujours
orignaux et aux influences mixées (picking américain, flamenco,
musique indienne…) : nous avons droit, entre autres, à un morceau
entre blues et flamenco sur sa guitare Favino et à un morceau en
picking en open de Do et joué au bottleneck sur une 12 cordes de
Cheval, sublimés par les nuances du jeu de Michel. Le summum du
délire est atteint en fin de séance lorsque Michel nous présente
son prototype de douze cordes mélangé à un cithare… il s'agit d'une
douze cordes que Michel a récupérée, et sur laquelle il a monté
un sillet indien, puis il a demandé à Favino fils d'ajouter un manche
" indien " avec des cordes sympathiques (à savoir, des cordes qu'on
ne joue pas mais qui résonnent par sympathie acoustique avec les
cordes jouées).
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Il nous en
fait une démonstration hallucinante sur un morceau sorti d'une autre
dimension, avec une utilisation de l'e-bow au début, et des effets
bluffants pour un instrument acoustique… Du début à la fin de ce
Masterclass, l'audience est captivée, l'échange est passionné, simple
et authentique. Les questions sont variées et riches, allant de
l'histoire et les origines de la 12 cordes aux accordages, en passant
par le jeu et les techniques, la sonorisation…. Michel répond à
chaque fois avec la même simplicité et surtout la même envie de
partager sa passion, dans un souci permanent de rendre cet instrument
accessible à tous. A la question " peut-on commencer par la douze
cordes ? ", la réponse est " oui, ce n'est pas plus difficile que
la 6 cordes, mais les difficultés ne sont pas les mêmes "… Il invite
d'ailleurs l'audience, en fin de masterclass, à le contacter pour
toute question sur la douze cordes via son site Internet (http://www.michelgentils.com/)
Ce fut en tout cas, un vrai bonheur que d'écouter cet homme passionné
et généreux, visiblement partagé par l'ensemble du public.
Christine
Moussot le 03 novembre 2007
Ceux qui pensent que l'on utilise un "douze cordes" comme
une "six cordes", que c'est simplement plus dur pour tenir
les accords, que cet instrument est surtout pratique pour le jeu
au médiator, ont découvert Michel
Gentils , un sympathique martien humble et chaleureux qui joue
avec délicatesse et précision une musique très
inspirée, très personnelle dans laquelle le côté
"expérimental" n'empêche pas une réelle
délicatesse des sentiments.
Les exemples significatifs brefs, les explications et les réponses
détaillées aux questions qui fusent alternent doucement,
naturellement, et l'auditoire est tout surpris d'apprendre que le
temps imparti est écoulé, qu'il faut passer à
autre chose.
Que dire... Comme des enfants émerveillés posant des
questions à un magicien attentif et chaleureux, nous avons
passé un moment hors du temps, loin de la terre et de ses
lourdeurs... Je ne saurais trop vous inciter à chercher dans
son agenda ( http://www.michelgentils.com/concerts.htm
) une possibilité d'aller l'écouter.
Hubert BAYET
le
03 novembre 2007
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