Loïc LANTOINE " Tout est calme " Mon slip 6 novembre 2006 Trois années ont passé depuis son premier album "Badaboum", Loïc Lantoine et son fidèle compagnon François Pierron réitèrent l'expérience avec "Tout est calme". Ce Ch'ti se serait-il assagi ? Rien n'est moins sûr... "Tout est calme"... C'est sûrement ce que voudrait faire croire Loïc Lantoine avec ce titre en ouverture d'album. Pourtant, ce deuxième album est loin d'être inspiré de quiétude. Au fond de lui, toujours cette ardeur du verbe. Cette même vivacité du propos qui a ébloui sur "Badaboum", premier album remarqué produit sur le label des Têtes Raides ("Mon Slip"). Cet équilibriste fou, originaire de La Chapelle d'Armentières est à ranger du côté des génies. Si on lui colle

l'étiquette de "slammeur", c'est sûrement pour ses paroles déclamées qu'il qualifie lui-même de "chansons pas chantées". Un texte dit qui diffuse une musicalité insoupçonnée. A ne pas s'y méprendre, ses chansons restent inépuisables. Des mots justes font mouches et raisonnent dans nos esprits comme pour mieux les attiser. Une force de propos semblable à celle d'un Christian Olivier des Têtes Raides. Ce n'est sûrement pas un hasard si ce dernier participe à l'aventure. Rage au ventre et émotion à fleur de peau, Loïc Lantoine poursuit dans la veine engagée et réaliste d'Allain Leprest. On pourrait penser que ce n'est plus dans l'air du temps. Pourtant le public est loin d'être indifférent aux mots et à la personnalité de cet homme. Il reprend même un texte de Roland Bacri, ex poète du "Canard Enchaîné". Atypique et authentique, il joue sur les mots pour mieux surprendre. Cette voix toute droite issue des tripes est toujours en première ligne. De son côté, son double indissociable, François Pierron à la contrebasse a assuré la plupart des musiques et des arrangements. Les formes poétiques laissées dans l'ombre de la contrebasse volupteuse, Loïc Lantoine déclame les tristesses de la vie, partage l'amitié avec Pierrot, dresse le portrait moqueur d'un fan de Johnny Hallyday... Toutefois, cet album conserve des moments de pause au travers de deux instrumentaux ("La Berceuse" et "Mélody Monfort") que l'on savourent en toute tranquillité...
A la fois lunaire et vibrant de vérité, ce duo éblouit une nouvelle fois. Comme lui disait son paternel : "Quand on veut toucher la lune... On est pas poète... On est cosmonaute." Pourtant c'est bien vers la lune que ce poète moderne nous emmène...

Emmanuelle Libert le 04/12/2006

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