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NOSFELL
Concert au Bataclan
le 6 février 2007
Le
rythme au corps
L'automne
dernier, Nosfell et son double indissociable Pierre Le Bourgeois
sont revenus avec un deuxième album " Kälin
bla lemsnit dünefl labyanit ". Le ton est plus rock
et plus aboutis. Mais c'est à la scène que s'opère
la magie de Nosfell.
Leurs deux concerts au théâtre à Beaubourg
en décembre dernier dans une formation originale de
cordes nous avaient collé des frissons impressionnants.
Cette fois, c'est au Bataclan les 6 et 7 février qu'ils
ont renoué l'expérience avec une formation plus
basique. Pourtant, on ne ressort pas indemme de leurs spectacles
atypiques et intenses.
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Il y a quelques
temps de cela, Labyala Fela Da Jawid Fel dit Nosfell est apparu
dans le monde musical avec son premier album "Pomaie Klokochazia
balek". Inutile de chercher où se situe l'île
de Klokochazia ou celle de Windaklo. C'est tout un monde qui est
sorti de sa tête. Aède d'un monde qu'il a imaginé
dans les moindres recoins de terre, les moindres expressions linguistiques
et les moindres travers humains de ses personnages, Nosfell narre
des petits récits en introduction de ses chansons. D'ailleurs,
on mord à l'hameçon instinctivement à ses histoires
traditionelles souvent un brin compliquées. Comme
tous les mythes et les légendes, ses personnages ont une
âme et aussi des travers, à l'image de Günel et
de ses chiens terrifiants. Ce qui rend magique le spectacle, c'est
justement cette manière si particulière de faire partager
son univers. Personne ne reste de marbre face au génie de
Nosfell. Son répertoire prend vie à la scène.
Non content d'avoir une puissance cathartique rarement égalée,
Nosfell a "le rythme au corps". Il expluse les sons rudes
aussi bien qu'il chante les sonorités fragiles. Toujours
en mouvements, il ondule son corps dans la pénombre de la
salle sur les parties instrumentales, et les effets stridents.
Plus rock. On a découvert le duo Nosfell et Pierre
Le Bourgeois dans l'effusion acoustique de " Pomaie Klokochazia
balek". Cette fois, on les retrouve dans une formation plus
proche du rock à l'image de "Your elegant hat".
Si la batterie de William Lopez s'immisce dans les compositions,
la démarche reste toujours atypique. Pierre Le Bourgeois
alterne parfaitement entre la basse et le violoncelle. De son côté,
Nosfell fait preuve d'une vaste palette de jeu aux guitares, dont
la fameuse
Nos model réalisée par les luthiers Damico. Pour
leur deuxième album " Kälin bla lemsnit dünfel labyanit",
la voix de Nosfell est plus feutrée, camouflée par
des filtres sonores ( "Blowtilan" et "Jalin Madaz"
). Même les anciens morceaux connaissent de nouveaux arrangements
au piano et à la batterie, il est difficile de faire oublier
le duo intense des débuts. On retrouve alors le sublime "
The wise left hand", sûrement leur meilleur morceau et
massivement applaudi par la salle.
Un petit bémol : " Gouz mandamaz" manque au concert.
Ce morceau surpuissant aurait rendu ce concert parfait. Ce sera
pour une prochaine fois. Heureusement, "Your servant to the
ground" a enthousiasmé toute la salle en fin de concert.
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Emmanuelle
Libert
le 14/02/2007
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