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Interview de Katel
le 19 avril 2007

Qu'a-t-elle ?

Dans la lignée de Dominique A ou de Bertrand Cantat, Katel en impose par sa capacité à donner une intensité à ses chansons chargées en émotion. On reconnaît son écriture nourrie par l'exigence des mots profonds sur le monde qui l'entoure et ses milles influences. Rencontre avec Katel au Printemps de Bourges.






LG : On a pu vous découvrir aux côtés de Yann Tiersen. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur cette rencontre ?

Katel
: Il y a un an et demi, on s'est rencontré avec Yann Tiersen. J'étais programmée en première partie de l'un de ses concerts. A la suite de cette première partie, il m'a invité à l'accompagner sur d'autres dates. Ensuite, j'ai fait partie de ses invités pour la Black Session de France Inter. Selon le principe de l'émission, il est venu jouer une partie de violon sur une de mes chansons «La Vieille » et j'ai joué sur une des siennes. Il venait tout juste d'écrire un titre «La Rade» qu'il avait envie de joué avec moi. Un mois plus tard, on enregistrait nos disques respectifs. Cette rencontre avec Yann m'a permis de rencontrer l'équipe d'Olympic, qui s'est occupé de moi par la suite. Cela m'a permis de faire mon premier EP (*) sur le label Olympic Disk.
NDLR : « Raides à la ville »

LG : Votre projet était-il abouti lorsque vous vous produisiez en première partie ?

Katel : Non justement. J'avais les titres, les arrangements mais il me manquait le label pour les sortir. Sur toutes les premières parties avec Yann, je n'avais toujours pas sorti de disque. On s'est rencontré en novembre. Au mois de juillet, l'enregistrement de mon disque était fini. Tout cela s'est fait rapidement.

LG : Le texte vous vient-il avant la musique ?

Katel : J'ai passé beaucoup de temps à écrire des textes avant de me mettre à la musique. Aujourd'hui, pour lier vraiment l'écriture et la musique, les mots viennent avec déjà une idée musicale et une idée sonore. Les premières phrases que je garde dans une chanson sont toujours celles qui sont venues avec le chant. Ensuite, je déroule le travail.

LG : Qu'est ce qui stimule votre envie d'écrire ?

Katel : C'est un désir de transformer. J'ai la sensation que le monde est avant tout une matière qui, si je dois la vivre sans la transformer, je risque de m'ennuyer un bout de temps (rires). Je me sers alors de mes expériences, de mes lectures, de mes écoutes, de mon quotidien pour en faire quelque chose d'artistique. C'est une évidence depuis mon enfance : d'avoir envie de ne pas recevoir des choses telles qu'elles sont mais de les transformer.

LG : Vous êtes tout de même une écorchée vive ...

Katel : J'ai toujours du mal avec cette étiquette d'«écorchée vive». Je suis quelqu'un de très heureux car cette activité de transformation me rend heureuse. Même si à l'intérieur, certains de mes textes peuvent paraître assez sombres, c'est rattrapé par quelque chose d'énergique. Etre écorchée pourquoi pas mais il faut en faire quelque chose.

LG : C'est la beauté d'une chose sombre qui rend heureux...

Katel : A partir du moment où c'est juste et en rapport avec ce que l'on est alors les chansons mélancoliques rendent souvent heureux.

LG : Comment parvenez-vous à cet effet organique dans vos chansons ?

Katel : J'espère toucher les gens. Produire quelque chose de physique. Dans les arrangements, j'aime jouer avec les harmoniques des cordes. Par exemple sur la guitare, je joue très peu en barré. Je joue beaucoup avec les capodastres sur le manche pour avoir toujours des cordes à vide pour qu'il y ait toujours des harmoniques qui soient générées. Cela donne une espèce de matière fantomatique musicale. Je le fais aussi avec d'autres types instruments.

LG : Vos goûts sont très éclectiques. Vous écoutez aussi bien du jazz, de la chanson, du rock, du hip hop... Comment parvenez-vous à cette cohérence dans votre univers ?

Katel
: C'est vrai, j'écoute des musiques très différentes. Du hip hop, j'en retire un souci de la rythmique, de travailler le flot et le groove des mots. Même si c'est à l'intérieur de la chanson, ces éléments me viennent vraiment de mon écoute du hip hop. On retrouve toujours parci parlà des choses de ce qu'on écoute. Du folk, je retiens une façon de faire tourner la musique. Avec la musique classique, il y a une idée de ritournelle par rapport à la musique baroque. C'est par touche. On a cette tradition dans la chanson française de s'attarder davantage sur l'écoute des textes. Du coup, on se retrouve très vite dans la veine des chanteurs à textes. Tous les chanteurs à textes comme Jean Louis Murat, Dominique A, Bertrand Cantat sont avant tout des musiciens. Le travail sur le texte est avant tout un travail musical. Le sens des mots se fond avec la façon de les dire.

LG : Dominique A est-il une de vos références ?

Katel : C'est une référence dans la mesure où cet artiste a fait son chemin de manière singulière. Il y a peut-être quelques rythmiques de guitares sur mes morceaux qui peuvent faire penser à Dominique A. Mais « Carapace», « Quel animal vit... » et « Tigres en papier » sont vraiment loin de l'univers de Dominique A. C'est plus dans la démarche que je suis proche de lui.

LG : On peut vous découvrir soit seule en scène soit en groupe. Pourquoi ce choix de deux ambiances différentes ?

Katel
: Pendant un an et demi je tournais seule en scène. Avant, je tournais avec d'autres musiciens. J'aime faire des aller-retours entre les différentes formes de concerts. Je n'ai pas envie d'avoir une seule manière de présenter ma musique. Le côté solo me permet à chaque fois de me recentrer sur l'essence de ma musique. Ensuite, j'ai aussi partagé. La musicalité des autres rentre dans ma musique. La musique reste un plaisir très physique qui se partage en groupe aussi.

LG : Votre guitare semble bien curieuse ...

Katel : La guitare est normale.(rires) C'est une simple guitare de droitier, je suis gauchère. Comme je n'ai pas inversé les cordes, j'ai les cordes graves en bas et les aigus en haut. C'est simplement le fait d'être gauchère et d'avoir été entourée de guitares de droitiers.

LG : Que pensez-vous de cette émergence des femmes en musique ?

Katel : Les femmes se laissent de plus en plus la possibilité de s'exprimer. Finalement, les femmes n'ont jamais été interdites de faire de la musique. Même nous en tant que femmes, on a souvent ce réflexe. Si une fille joue bien de la guitare, on se dit : « Elle joue bien ... pour une femme ! » Même les femmes ont ce réflèxe d'étonnement en voyant une fille maîtriser un instrument, ou quelque chose à dire ou une expression qui s'affirme. On a des vieux poids sur la tête à s'enlever nous-même avant de toujours accuser les hommes. Espérons que cette montée des femmes touchera tous les domaines. (rires)


Propos receuillis par Emmanuelle Libert le 19 05 2007

www.k-a-t-e-l.net
www.olympicdisk.fr

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