Après
une introduction sur les différents styles dans le blues
(folk, country, Chicago Style, New Orleans, etc.), Alain s'efforce
de disséquer les " recettes guitaristiques " de
chaque style dans le blues : techniques communes à tous les
styles de blues et dérivés proches et techniques spécifiques
à chacun, aussi bien d'un point de vue mélodique (ou
harmonique), que rythmique. On aborde ainsi les incontournables
techniques de muting (main gauche mais aussi palm muting), le bottleneck,
les open tunings,
Le Masterclass est bien rodé, à chaque " chapitre
" correspond une illustration en musique, au travers de plans
bien connus de tous, dans chacun des styles (comme le fameux Deep
River Blues ou Over the Rainbow par exemple).
Alain nous fait aussi une démonstration d'improvisation en
mi dans la gamme pentatonique mineure de mi, mettant en relief la
richesse des accords complets où l'on peut jouer à
la fois la basse et la mélodie et même placer des arrangements.
La Mise en valeur d'un thème par les harmonies devient alors
plus explicite.
L'audience en aura eu pour son argent, on pourrait difficilement
faire un exposé plus exhaustif sur ce style pourtant si vaste
; un seul regret cependant : un cours un peu magistral, ne laissant
pas forcément la place espérée à l'échange.
Mais en aucun cas, on ne saurait reprocher à Alain de ne
pas prendre à cur son masterclass !
Christine
Moussot le 03 novembre 2007
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Alain Giroux est un pape du blues acoustique. Il pratique
un blues volontiers minimaliste, sans effets ravageurs, un blues
de bluesman honnête, honnête avec lui-même, honnête
avec les autres. Certains critiqueront sans doute ces musiques "rustiques",
toujours identiques, toujours basées sur trois accords...
On trouve encore des gens pour dire que les chinois se ressemblent
tous ...
Nombreux sont
les guitaristes qui commencèrent en déchiffrant des
tablatures signées par Alain Giroux ou par Stefan Grossman...
Pourtant, Alain Giroux na pas "la grosse tête",
cette leçon "à l'ancienne" se déroule
sur un ton amical, en toute simplicité.
Il sait parfaitement où il nous mène, progressivement,
à l'aide d'exemples bien choisis.
Même s'il avoue écouter avec un grand intérêt
de nombreux autres guitaristes, Il a volontairement limité
son "domaine d'intervention" et il justifie ce choix avec
modestie : les prouesses techniques observées ici ou là
ne le tentent pas, il préfère fignoler de beaux arrangements
sans prétention, faire ce quil fait bien, ce country-blues
acoustique auquel il a consacré sa vie. La complexité
musicale n'est qu'un aspect... Alain Giroux se consacre au reste,
à l'intention mise au moment de lexécution,
à ce qu'il est désormais convenu d'appeler le feeling.
Lorsqu'il détaille
sur un exemple comment il met au point un arrangement, on comprend
qu'il pense en terme d'orchestration : à côté
du "picking classique" qui sert d'ossature, il ajoute
une ligne d'accords délicatement brossés, puis pour
peaufiner le tout, une partie plus percussive avec des notes étouffées.
On obtient alors un ensemble équilibré doté
d'une discrète polyphonie. Le tout reste jouable et l'on
pourra ainsi se consacrer à l'essentiel : donner vie à
cette musique.
A la fin de
son exposé, une seule question, un peu hors sujet, concernant
les capteurs piezzo... Alain Giroux y répond clairement en
expliquant que leur sensibilité aux coup sur la caisse posent
un problème, que rien ne vaut le son réel mais quil
nattache pas une importance démesurée à
ces questions. On sent dans sa réponse que ce qui compte,
cest la musique : un morceau bien exécuté avec
un son "quelconque" vaut bien mieux quune pièce
mal jouée avec un super son ...
Pas dautre
question... son exposé était complet et ne laissa
aucun point dans lombre.
Il prend gentiment congé... et monte au DADGAD café
pour prendre une bière... tout simplement.
Belle leçon
de musique, belle leçon dhumilité par un artisan
bluesman vraiment très sympathique !
Hubert BAYET
le
03 novembre 2007
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