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Interview EIFFEL

On attendait avec impatience le troisème album d'Eiffel : " Tandoori ". Virage réussi pour ces fervants défenseurs du rock made in France. Romain Humeau et ses compagnons de Eiffel reviennent avec un pur album de rock ! Rencontre avec le groupe Eiffel au complet : Romain Humeau (chant guitares) , Estelle Humeau (guitare claviers ), Hugo Cechosz (basse contrebasse ) et Christophe Gratien ( batterie percussions).


Aviez-vous besoin d'un moment de pause pour reprendre la vie de groupe ?
Romain Humeau : Chacun des membres du groupe a fait quelque chose. Sauf que pour moi c'était un disque médiatisé. Lorsqu'on est musicien, on ne sait pas s'arrêter dans l'année. Il n'y a peu de pauses. Je trouve plus d'inspiration en créant qu'en me reposant. C'est plutôt en faisant des choses qu'on apporte de l'eau à son moulin.

L'album s'ouvre sur un morceau rock en anglais : c'est une surprise ?
R.H.: Pas pour nous ! En tout cas, c'est délibèré de commencer en anglais pour un groupe dit de « rock français ». Cela nous a amusé de commencer en anglais. Nous ne sommes pas les seuls à le faire : Superbus et Dionysos l'ont fait aussi. Chacun a sa manière de le faire. Comme nous avons une volonté de mettre les textes en avant. Nous faisons du rock mais aussi de la chanson. Commencer avec ce titre en anglais, nous permet de commencer de manière plus décontractée puis de rentrer dans le vif du sujet. C'est une sorte d'ouverture.

Il est vrai qu'on prête plus attention aux textes en français ...
R.H. : Secrètement, je me suis dis que les textes en anglais vont être décortiqués vu qu'on chante en français. Finalement les textes ne sont pas spécialement profonds en anglais.(rires) C'est toute l'astuce ! (rires)

D'où la surprise ?
R.H. : Exactement.

La voix en premier c'est une démarche franche du collier ...
R.H. : Il n'y a ni de vrai ni de faux rock'n roll. Dans le rock anglo-saxon, il y a aussi des exemples de chanteurs francs du collier comme Iggy Pop, les Beatles, Mc Cartney. On est moins inspiré par la pop anglaise , même si Granddaddy reste un groupe fabuleux que par le rock. Certains textes ne peuvent être chantés comme une mélodie à chanter. Ces textes demandent une attention qui peut être donnée de plusieurs manières. On évolue quand même dans un climat sonore assez pesant et tendu. La voix doit l'être aussi. C'est peut être le dernier album qui sera chanté comme cela. Cela correspond à des envies.

Romain tu écris, composes, joues de la guitare, chantes, arranges les morceaux : comment font les autres membre d'Eiffel ?
R.H. : Ils sont dans la merde les autres.(rires)
Estelle Humeau : Chacun vient et joue sa partie. Romain donne beaucoup d'éléments à la base pour chaque partie. Il lui vient en même temps les textes, la musique et les idées de riffs. C'est vrai qu'il amène beaucoup d'éléments à la base. Si un autre compositeur entrait dans notre groupe en ayant l'intention de faire plein de compos et ses parties de basses, ce serait plus compliqué. Mais le groupe s'est monté ainsi. Ce qui n'empêche pas d'amener des idées, de s'approprier les chansons à sa manière. Si Romain a envie de bosser avec un groupe c'est aussi pour que les membres s'approprient les éléments et les ressortent à leur manière.
R.H. : Je ne suis pas arrivé en voulant monter un groupe et devenir compositeur et tout faire. C'est venu au fur et à mesure. A aucun moment, je ne me suis dit : « tiens j'ai trente-cinq piges, je vais écrire une chanson qui va marcher ! ». Tu fais pas mal de choses et tu aimerais bien les jouer. Du coup, tu deviens compositeur du groupe. J'ai une culture de groupe. Mais un groupe n'est pas non plus un hydre à quatre têtes nées le même jour. J'aime le son d'un groupe comme les Beatles, les Pixies... Même David Bowie est un artiste solo qui joue avec un groupe deux à trois ans. Quelque part, il a aussi une culture de groupe en évoluant dans un son. J'aime l'idée qu'un des membres du groupe arrive avec une chanson qui plait à tous et veuille la chanter. Eiffel tourne depuis tellement longtemps qu'il y a un univers. Souvent on n'a pas l'univers avec les accords et la mélodie mais l'essentiel.C'est bien d'arriver avec une manière d'avancer les choses.

Billy Corgan des Smashing Pumkins rejouait des parties de batterie lorsque cela ne le satisfait pas. Est-ce quelque chose que tu fais Romain ?
R.H. : Beaucoup de groupes l'ont fait comme les Beatles, les Stooges, les Pixies et même Noir Désir. C'est très bien. Ce n'est pas pour dire si l'un ou l'autre est bon ou pas. Sur un disque, on ne dit pas les mêmes choses que sur scène. La liberté n'est pas pareille.

Qu'est ce que tu entends par « liberté sur disque » ?
R.H. :
Par exemple le procédé d'overdub. On peut enregistrer la basse, la batterie et la guitare. Ensuite on peut rajouter une guitare puis enlever la première guitare. On peut bidouiller des éléments de compositions a posteriori. Il y a du travail préalable et a posteriori. C'est là où est la liberté. Ce n'est pas de savoir qui a fait quoi sur la chanson. J'ai appris très récemment que Mc Cartney jouait la batterie sur « Dear Prudence » ce qui ne m'empêche pas d'adorer cette chanson.
Christophe Gratien : Cela m'a perturbé ! (rires)
R.H. : Le rendu de la chanson est le plus important. Ce n'est pas qu'on s'en fiche humainement. Mais il n'est pas essentiel de savoir qui a fait quoi sur la chanson. Ces détails sont pour des techniciens de la musique. Le rock existe depuis quarante ans. Ce genre de détails ne reste pas, mais plutôt l'émotion. Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse !


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