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Franck PASQUOTTI de ' Sound sculpteur'
www.soundsculpteur.com

Ingénieur du son depuis près de dix ans, Franck a créé la structure Sound Sculpteur, et propose ses services à différentes étapes de la production d'un album, du mix original à la réalisation finale, le tout supporté par un site qui permet l'envoi de fichiers et le travail à distance. Pour tous ceux dont le rêve ultime est de voir leurs morceaux posés sur cette fine galette que l'on connaît bien, ses conseils valent de l'or, et je ne me suis pas privé de lui en soutirer quelques uns…

Salut Franck, peux-tu nous expliquer quelles sont les différentes étapes clés de la production d'un titre ?

Les étapes sont multiples :

Tout d'abord la production artistique :
Grâce aux technologies nouvelles, le musicien peut composer seul de A à Z, il devra donc développer des compétences multiples, …ou savoir bien s'entourer !

Pour développer l'idée et la structure principale d'un titre :
L'arrangement est un élément très important dans la mesure où il permet d'agrémenter le morceau de manière à lui apporter une originalité, et d'adapter avec perfection la musique à l'interprétation des vocaux par exemple. Il faut aussi pouvoir guider les musiciens pour la structure et la mise en place, mais aussi savoir rebondir sur leurs propres idées.

La réalisation donne le fil conducteur du projet artistique, permet de le coordonner, de l'amener à bien. Pour cela, il faut choisir l'équipe : l'ingénieur du son, l'arrangeur, les musicien, etc... Beaucoup d'ingénieurs du son qui connaissent bien la théorie musicale sont devenus de très bons réalisateurs.

L'enregistrement est une étape cruciale pour la suite des événements surtout dans un projet de musique acoustique. On peut dire que de bonnes prises de son représentent à peu près 70% d'un résultat final cohérent. Cela dépend de l'acoustique du studio, de la qualité des micros, et du matériel utilisé en général.

- Le mixage dépend de la qualité de tous les éléments cités auparavant, mais aussi de la qualité et de la diversité du matériel utilisé. Bien sûr vous pouvez avoir le meilleur matériel du monde si vous mettez un plombier aux commandes, je vous laisse imaginer la suite…(Bien que je n'aie rien contre les plombiers et qu'il y ait sûrement quelques autodidactes à la feuille de velours qui maîtrise Protools sur le bout des doigts).

Ensuite la post-production :

Le prémastering :
En fait cette étape consiste à apporter les derniers réglages sur le mix . Il permet grâce à des outils très puissants de corriger certains défauts, de préparer le titre pour la diffusion (mise à niveau, fades, encodages..) et de finaliser le cd qui servira de matrice à l'usine de duplication.( Nous en parlerons en détail ci-dessous)

Le mastering et la duplication : c'est l'usine qui s'occupe de cela .
Elle vérifie le PMCD pour ensuite créer une matrice qui servira à dupliquer vos millions de cd grâce à des machines qui génèrent un minimum de taux d'erreur lors de la gravure des données. En général l'usine s'occupe de la duplication du livret et de l'emballage. La conception graphique et l'élaboration d'un package est aujourd'hui un élément très important dans la production d'un disque.

Certaines de ces étapes sont parfois exécutées par la même personne par souci d'économie mais aussi parce qu'elle a les capacités pour le faire.

Les nouveaux outils sont de formidables moyens, accessibles à tous, et qui permettent vraiment d'arriver à ses fins ; mais la maîtrise de ceux-ci est un long cheminement qui amène à se dire qu'il vaut mieux connaître ses limites et s'allouer les services d'une personne qui connaît son métier pour ne pas gâcher des heures et des heures de travail et de création.

Peux-tu nous expliquer simplement ce qu'est vraiment le pré-mastering ?

Après avoir mixé un titre, deux solutions s'offrent au mixeur pour fournir celui-ci au studio de mastering.

1 - Fournir des mix stéréos à un niveau maximum de - 3 dB pour laisser une marge de réglages a l'ingénieur de mastering.

2 - Fournir des stems, ou groupes d'instruments (technique cinéma appliquée aujourd'hui dans la musique), c'est un pré mix de chaque catégorie d'instruments : 2 à 8 pistes stéréos maximum, voici quelques possibilités : http://www.johnvestman.com/audio_sep_chart.htm

La deuxième solution offre bien évidemment un confort d'ajustement très large au niveau des réglages, et même si elle est plus ou moins longue à être exécutée, elle permet au home studio de s'offrir les services de mixage et de mastering combiné pour un coût moins important.

Toutes ces donnés doivent être délivré de préférence au format data sur Cdrom pour éviter la perte d'infos lors de la gravure et l'ajout automatique d'intervalle par le logiciel. On peut aussi les transmettre via serveur ftp sécurisé.

À partir de ces sources, l'ingénieur du mastering va transférer du CD, ou importer le fichier, dans sa station audionumérique. Le transfert se fera via une conversion haute définition afin d'effectuer par la suite les réglages avec la meilleur précision possible. L'idéal est de fournir les données en 24 bits et en 44.1 ou 88.2 si votre puissance matériel vous le permet ainsi que votre espace de stockage session.

Par la suite, on va appliquer des traitements successifs d'équalisation, de compression (l'ordre n'est pas figé), puis de mise à niveau du signal incluant le choix du dithering.

Enfin l'ingénieur ajuste le début et la fin du morceau par des Fades en fonctions du rythme et de la nature du titre.

On sauvegarde une copie du morceau en 24 bits pour une archive haute résolution et un autre en 16 bits pour le montage et l'encodage red book. Le studio de mastering vous fournit un imprimé mentionnant les détails de la session, et les informations concernant le projet : date, producteur, code barre, timing du montage etc. à envoyer avec le bon à tirer à l'usine. Vous repartez avec un cd de contrôle pour apprécier la version finale.

Les possibilités liées aux nouvelles technologies semblent immenses et l'on a parfois l'impression que l'instrumentiste ne peut plus exister sans être d'abord informaticien, qu'en est-il réellement dans le monde professionnel ?

Je dirais que pour le technicien comme pour le musicien, l'informatique s'est imposée comme un outil indispensable mais surtout très utile .Les deux ont du s'y adapter mais pour tous, les possibilités en termes de facilités et de qualité sont considérables. Ainsi l'évolution vers l'informatique représente certes un investissement en terme de temps d'apprentissage et de coût financier pour évoluer vers un matériel cohérent ; mais elle apporte un gain énorme en termes de workflow pour la composition musicale grâce à la puissance exceptionnelle des éditeurs de partitions et des séquenceurs. C'est aussi un vecteur de productivité et de qualité pour l'ingénieur du son. Ainsi les techniciens ont pu grâce à l'informatique accéder à des outils d'une grande précision et d'une ergonomie parfois époustouflante, pour l'édition audio par exemple. Imaginez que j'ai commencé à faire mes premiers montages audio sur des bandes analogiques avec un cutter et du scotch blanc pour les repères, alors que les stations audio numériques venaient juste d'apparaître. Aujourd'hui je ne pourrais plus me passer du trim.
La Mao c'est aussi la possibilité, tant pour le musicien que pour l'ingénieur, d'un choix d'instruments immense et d'un panel de traitement du signal varié pour un coût qui finalement représente parfois le dixième de l'équivalent en hardware. Attention je ne dis pas que le plug in Fairchild de chez Universal audio sonne exactement comme l'original mais le résultat est tout de même impressionnant de qualité.
Je dirais donc que, comme dans tout métier, l'informatique a pris le pas et que nous avons tous du nous y adapter avec plus ou moins de facilité, mais qu'avec le temps musicien comme technicien ne pourront pas se passer de certaines possibilités que seul l'ordinateur peut offrir. Néanmoins l'artiste reste l'essence de la création, la matière indispensable pour que la technique serve à quelque chose.

Je voudrais enfin souligner l'importance de l'ingénieur du son dans le processus de création lui-même, beaucoup de musiciens pensent que le technicien n'est là que pour câbler le studio mais il n'en est rien : sans une approche artistique, ses choix et ses orientations pendant le mixage ne vaudront pas grand-chose. Il est donc vital pour les deux parties de bien communiquer, et d'avoir une approche vraiment commune de l'enregistrement d'un titre.

De quel budget doit-on disposer si l'on n'est pas féru de son, et que l'on veut s'allouer tes services pour une démo 4 titres par exemple? Pour une production d'album? Comment s'y prendre et par quoi commencer ?

Pour une démo 4 titres, si vous me délivrer des mix stéréos de chacun d'eux, il faut compter autour de 300 Euros.

Pour la production d'un album de 10 à 12 titres si vous me délivrer vos groupes d'instruments pré mixés, comptez 200 euros par titre pour le mixage des groupes et le mastering stéréo, le bon à tirer sur un cd spécial : 60 euros, et chaque copie de contrôle 20 euros.

Dans tous les cas n'oubliez pas votre code barre pour l'indiquer dans le rapport texte du master. Le temps de travail et donc les tarifs varient selon la qualité des fichiers que vous fournirez.

Mes conseils pour un bon mix :

- Essayer de fournir des fichiers en 24 bits et à la plus haute fréquence d'échantillonnage possible 96khz Max (88,2 est idéal)
- Adaptez le niveau de sortie pour que le signal ne dépasse jamais -3db(FS) (full scale) pour laisser de la marge pour de traitement final (mieux vaut qu'il soit un peu moins fort).
- Evitez d'appliquer le dithering.
- Essayez d'avoir un maximum de niveau sur chaque piste mais que ceux-ci soient homogènes.
- si vous avez un doute envoyez plusieurs versions du mix, nous pouvons aussi traiter les groupes de pistes : basse & batterie - voix - cuivres -synthés - guitare
- Fournissez les titres sous format data sur cd rom plutôt que de l'audio sur cd.
- Donnez le maximum d'instructions à l'ingénieur sur le détail de vos sessions
- n'appliquez aucun traitement de normalisation, compression ou limitation sur le master.
- Ne changez ni la fréquence d'échantillonnage, ni la résolution sur vos mixs.
- Evitez les clip ou la distorsion abusive
- Pas de Fades ou de réduction de bruits.

Quels sont pour toi les éléments de home studio les plus vitaux pour le guitariste ?

D'abord l'acquisition de bon micros. Si vous faites de la prise acoustique, ils doivent être couplés a un bon préampli (qui peut être celui de votre ampli guitare), et surtout ne négligez pas la phase ultra critique de la conversion, donc une interface audio de qualité. (RME OU MOTU)

Choisissez un logiciel avec lequel vous vous sentez bien, c'est le principal,
vous allez passez du temps dessus. Assurez- vous qu'il possède tout de même les options standard de tout séquenceur professionnel.
Pour l'ordinateur et la plateforme, choisissez en fonction de votre familiarité avec l'OS et de la compatibilité avec votre logiciel et votre matériel.

La qualité d'écoute est tout aussi cruciale : investissez dans une paire d'enceintes professionnelles, leur prix est aujourd'hui assez accessible : blue sky, dynaudio, mackie, genelec, Yamaha.

Évidemment soignez tout particulièrement votre câblage pour connecter tout cela.

Ta config ?

Apple G4 Bi-Pro 1,25Ghz
Editeur Audio: BIAS Peak
Traitements Dynamiques logiciels:Waves Ltd. Masters Bundle, iZotope Ozone 3
TC Electronic DYNAMIC EQ, Universal AudioTeletronix LA2-A Plug-in, TC Master X
Restauration Audio: TC Electronic Restoration Suite
Autres Plug-In :TC Electronic Virus Powercore,TC Electronic Assimilator
Simulateur d'amplis Logiciels : TC Electronic Tubifex
EQ logiciels: Universal Audio [Pultec EQ] EQP-1A
Séquenceurs: MOTU Digital Performer, ABLETON LIVE, REASON
Bundles d'Instruments Virtuels: Native Instruments Komplete 3
Interfaces Audionumériques- convertisseurs : MOTU 2408 Mk3
DSP TRAITEMENT: Universal Audio UAD-1 Ultra Pack et TC Electronic PowerCore PCI
Enceintes de Monitoring Actives: Mackie HR824
Graveurs de CD:Tascam CDR-W 700 et PIONEER DVD-RW DVR-107D

Merci franck, et bon mix !!

Glossaire :
- PMCD : pré master cd
- Dithering: bruit de fond ultra bas ajouté au signal numérique pour éliminer le bruit de quantification.
- DAW: digital audio workstation, station de travail audionumérique
- Fades, fades in, fades out : courbes de volume appliquées au début et à la fin d'un morceau.
- Red book (ou encodage red book): red book est une norme universelle d'encodage du cd afin qu'il soit lisible sur n'importe quel lecteur standard.
- trim: le trim est l'outil qui permet d'ajuster la coupure sur le début ou la fin d'un fichier audio.

Le site web

Sam Lorre le 20/09/2006

 
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