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Interview de BO WEAVIL
le 02/07/2006

Lors de leur dernier passage à la Boule Noire le 31 janvier dernier, Laguitare.com a été complètement enthousiasmé par l'univers blues des années trente emprunt d'une culture imparable...
Rencontre avec le groupe Bo Weavil composé du duo Matthieu Fromont et Vincent Talpaert en présence de leur producteur Jan Ghazi.


LG : D'où vous vient ce goût pour le blues ?
Ensemble (Matthieu et Vincent) : Notre goût du blues est venu au fur et à mesure. C'est venu en écoutant AC/DC à ZZ Top en passant par Elvis Presley jusqu'à Arthur Crudup. Arthur Crudup a été une véritable révélation musicale pour nous. Nous avons cherché à en connaître davantage et c'est plus généralement le blues des années 30 à 60 qui nous a inspirés le plus. C'est par l'écoute et la pratique intensive, influencés par les artistes majeurs de cette musique, que nous avons développé notre style.
Matthieu : Pour ma part, la révélation blues s'est faite à travers la découverte de John Lee Hooker et son titre " Boogie Chillun ". Nous nous sommes beaucoup penchés sur l'histoire du blues. La recherche des disques de vieux bluesmen est passionnante.
Vincent : Johnny Hallyday nous a aussi inspirés... Non je plaisante... Il serait sûrement content de savoir qu'il nous a influencés. (rires)

Matthieu: En fait je l'ai réellement connu étant plus jeune, c'est véritablement un passionné de blues et j'ai du respect pour le bonhomme. Son ex beau-père Lee Hallyday m'a mis le pied à l'étrier dans le métier de la musique et j'ai beaucoup de reconnaissance pour cela.
Les artistes du label Fat Possum nous ont beaucoup inspirés, notamment R.L Burnside, et à travers eux tout le courant musical qui survit encore tant bien que mal. Cependant plus récemment un film comme "la route de Memphis" de Martin Scorsese ramène le goût du blues à un plus large public.

LG : Comment composez-vous vos chansons sans tomber dans les clichés ?
Matthieu : Souvent, mes compositions viennent de brides de textes inspirés de mon vécu joués sur des rythmes de blues.
Vincent : Il est vrai que le blues est une forme assez contraignante. Pourtant, la rythmique reste assez simple.
Matthieu : A ce propos j'ai rédigé un texte dans lequel j'expose différents aspect de cette musique. Il est en ligne sur internet.

LG :
Sur quels modèles de guitares joues-tu ?
Matthieu : Je joue souvent sur une Gibson des années 30 avec un micro des années 40. La magie de cet instrument est de sonner de façon sublime dans n'importe quel ampli et même en direct dans une sono. J'utilise parfois des Danelectro sur des tournée à risques pour les instruments, genre voyage en avion etc… , ce sont des guitares qui présentent selon moi un excellent rapport qualité/prix. J'ai aussi une autre guitare du luthier français James Trussart. Cette guitare est composée de métal et de bois, en fait c'est un peu plus qu'une guitare, c'est une œuvre d'art.

LG : On comprend mieux que vous ayez un son métallique....
Matthieu : L'intérêt fabuleux de cette guitare est sa polyvalence et la possibilité d'un son électro-acoustique. Lorsque tu as trop d'instruments, tu ne sais plus laquelle choisir, chaque guitare a sa particularité, ses défauts et ses qualités. Il est assez rare de trouver une guitare parfaitement polyvalente, c'est pourquoi je jongle entre mes différentes guitares en fonction des endroits où je me produis ou simplement en fonction de l'envie. La plupart du temps j'emmène en concert deux guitares pour les différents open tuning ou en cas de casse. Quoiqu'il en soit, il ne faut jamais perdre de vue qu'une guitare est avant tout un outil et que c'est le musicien qui fait la musique, pas l'instrument. Passé ce détail, il est toujours agréable de mettre les mains sur de jolies guitares.

Vincent Talpaert
Matthieu Fromont

LG : Comment s'est faite cette rencontre avec Ben Harper ?
Jan Ghazi : En travaillant chez Virgin, j'ai fait écouter le premier album de Bo Weavil à Ben Harper. Dès la première écoute, Ben Harper a eu un coup de coeur sur le groupe. Il avait promis que pour la tournée française de son prochain album il leur proposerait de faire leurs premières parties. A la sortie de l'album, Ben Harper a tenu sa promesse en invitant Bo Weavil à faire une de ses premières parties à l'Olympia. Il a eu la gentillesse de s'en souvenir, puisque cet acte ne lui rapporte absolument rien.
Matthieu : Cette première partie a eu un impact fort sur le disque. On n'enlève pas une seconde le travail de l'attachée de presse mais il est vrai que l'autocollant sur nos disques "première partie de Ben Harper à l'Olympia" était un bon argument de vente !
Pour la petite anecdote, Ben Harper avait aussi entendu parler de nous chez le luthier James Trussart. C'est d'ailleurs un moment surréaliste à imaginer : Ben Harper avec James Trussart en train de parler de Bo Weavil à Los Angeles !

LG : Pourriez-vous nous dire quelques mots sur Ben Harper ?
Ensemble : Ben Harper est quelqu'un de super pro qui possède une grande maîtrise de son art et du show en général. C'est de plus quelqu'un de très gentil, apparemment timide et qui dégage une aura tranquille et pacifique. Il a l'envergure d'une grande star sans aucun doute. Nous lui sommes infiniment reconnaissants pour ce qu'il a fait pour nous.

LG : Ne regrettez-vous pas qu'il n'y ait pas de festival de blues comme aux Etats Unis ?
Ensemble : En France, il existe des festivals de blues. Malheureusement, ces festivals sont peu connus du grand public. Le festival de Cognac et celui de Cahors notamment. Nous avons participé à plusieurs de ces festivals. Récemment ils ont ouvert leurs programmations à différentes musiques afin d'attirer davantage de spectateurs. D'ailleurs, Joe Cocker est venu en 2005 au festival de Cognac. C'est une marque d'ouverture au rythm' and blues. Le circuit blues français date mais il reste un public fidèle. En Norvège, Suède et Belgique le public du blues est beaucoup plus important. Dans les années 60, le blues a été redécouvert à travers les groupes britanniques. Cette musique est tellement fondatrice du rock moderne. A cette période, c'était une démarche active de se positionner dans le blues. Le hard rock et le rock des années 70 ont affiché une influence blues. Dans les années 80, on a connu du blues grâce à Stevie Ray Vaughan ou à Eric Clapton qui ont su attirer un nouveau public. A cette même période, plusieurs festivals ont éclos en Europe. Enfin dans les années 90, le grand John Lee Hooker a fait un come-back saisissant après une quinzaine d'années d'absence, nous arrivons à ce moment-là.
L'avenir du blues se situe plus en Europe qu'aux USA en fait, c'est pourquoi un grand nombre d'artistes américains sont venus vivre et se produisent dorénavant quasiment qu'en Europe, parce que chez eux, il y a de moins en moins de boulot.

LG : Comment sentez-vous votre venue aux Eurockéennes ?
Ensemble : Nous sommes ravis d'être présents aux Eurockéennes. Si le public en écoutant notre concert cherche à mieux connaître le blues : notre pari sera réussi ! Si en écoutant notre disque, ils souhaitent poursuivre à fouiller dans le vieux blues, dans nos influences. Le blues inspire tellement d'autres musiques. D'ailleurs, Rony Block a notamment inspiré beaucoup de rockeurs. Le blues est une musique essentielle à découvrir pour toutes les générations.
Jan Ghazi : La jeune génération croit que les jeunes groupes de rock actuels sont novateurs. En réalité, les jeunes veulent découvrir des jeunes groupes de rock qui se croient créatifs. Ils se trompent à un point ! Les groupes de rock reprennent ce qui s'est fait il y a vingt ou trente ans !


Emmanuelle Libert le 02/07/2006

Nouvel album MO DIGGIN dans les bacs depuis le 06 mars 2006


Mo Diggin
01. I Love my baby
02. Big Road Blues
03. 44 Blues
04. Love her all the time
05. Lazy Bones Blues
06. Hawaiian Mambo
07. Diggin' my Potatoes
08. Country Farm
09. Mean Old Frisco
10. Mellow Apples
11. Mississippi Bo Weavil Blues

Le site de Bo Weavil : www.bo-weavil.com

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