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Première édition des Automnales de Ballainvilliers
Octobre 2006
Le bébé se porte à merveille, les parents sont heureux, bien qu'un peu fatigués !

Durant deux jours le château, sa chapelle et son parc ont accueilli plusieurs centaines d'amoureux de la guitare, dont certains venus de loin. Tremplins, salon des luthiers, master-classes, concerts, expositions, tout ce week-end a été consacré à notre instrument, jusqu'aux dessins des enfants des écoles sollicités à produire leurs œuvres sur ce thème.

Samedi 30 septembre
Arrivée des premiers luthiers la veille, puis le samedi matin, accueillis par un café-croissants, et à 14h, ouverture officielle du festival, en présence du maire et de son équipe, ainsi que de la députée de l'Essonne, Nathalie Kosciusko-Morizet. Les artistes sont également présents, à peine débarqués de leur avion, sauf Alex De Grassi qui a anticipé le jet-lag du vol San-Francisco - Paris en arrivant la veille ! Cocktail, petits fours, présentation des artistes et de l'équipe du festival, et les festivités peuvent commencer…

Surprise d'abord des luthiers, visiblement peu habitués à se retrouver avec leurs stands dans une grande Chapelle, décorée de batiks et peintures sur soie. Une douce lumière filtrée au travers des vitraux de la Chapelle caresse les instruments par des jeux de couleurs magnifiques. Le public, composé de néophytes et de guitaristes, dont certains d'un très bon niveau, découvre l'univers passionné de ces magiciens du bois. Les rayons du soleil illuminent le parc et les musiciens se retrouvent vite sur le parvis de la chapelle et sous les arbres (retour à la maison pour les guitares!) pour juger de la qualité des instruments ; nous avons droit ainsi à quelques " bœufs " passionnants.

Pendant que, dans une salle du château, passent des films consacrés à " devinez quoi ! " (B.B King, Stevie Ray Vaughan, Led Zeppelin, le Blues vu par Wim Wenders et d'autres cinéastes), sous le chapiteau se produisent les groupes du tremplin. Et là, grosse baffe avec le duo Tof et Landser…Quarante cinq minutes de Crosby, Stills, Nash and Young, enchaînés sur un tempo d'enfer ! Vocaux impressionnants, pêche d'enfer, deux guitares parfaitement complémentaires et le public aux anges. Le duo, habitué aux performances " live " ouvre superbement la scène aux musiciens du trio Just Friends qui embrayent sur un set très coloré, entre standards jazz et " Brésil ". Deux guitaristes de haut niveau avec des chorus qui décoiffent, une chanteuse qui maîtrise parfaitement son sujet tout en y amenant sa présence et sa sensibilité, bref tous les ingrédients d'un concert réussi !

Walter, Alex, Christian et Bob
Bob Bonastre et la guitare d'Olivier POZZO

Pause repas pour les uns (buffet et sourires, autour d'une grande table), balance pour les autres, et à vingt heures trente, les concerts du soir.
Petit mot de Bob Bonastre, directeur du festival et à l'origine du projet, qui enchaîne sur un récital de quarante minutes où guitare-nylon et voix se croisent autour de thèmes inspirés du voyage. Autour du monde (l'Afrique, où il est né, l'Andalousie, l'Inde) et ceux que l'on vit de l'intérieur. Grande sensibilité, beaucoup d'émotions, une voix surprenante, et une inspiration tournée vers les compositeurs au carrefour du jazz et des musiques du monde. La virtuosité transparaît par moments, mais elle n'est visiblement pas là pour séduire.

Suit un duo (Norwegian wood) avec le hongrois Sandor Szabo, avec qui Bob Bonastre a déjà partagé des scènes en Hongrie, puis Sandor prend place en solo, accompagné de sa guitare baryton. Adepte des instruments hors normes (il possède trois guitares seize cordes avec lesquelles il a enregistré plusieurs disques), le musicien, par ailleurs concepteur d'effets électroniques que l'on retrouve jusque dans les Star Wars de Georges Lucas, interprète un répertoire d'une grande sensibilité, servi par un son magnifique et des compositions très denses. Bartok, le folklore hongrois, le public continue son voyage en musique !
Une petite pause pour se désaltérer, et voici Alex De Grassi. Grande première en France pour le virtuose américain, peu connu du grand public mais très apprécié des pickers. Personnage d'une grande simplicité, bien que quasiment vénéré aux States, le musicien nous offre un set passionnant du début à la fin, avec des compositions magnifiques, dont certaines revisitent le répertoire traditionnel américain, et servies par une technique " monstrueuse " mais jamais démonstrative, ainsi qu'un énorme feeling.
Les trois artistes se retrouvent pour un final où l'on découvre leurs grandes complicités, très utile pour boeufer sans répétition ! Autour de minuit, la foule se disperse, les notes étoilées vont danser dans les rêves du public, et tout ça se termine autour d'un verre coté loges !

Master class de Christian Escoudé
Sandor, Alex et Bob

Dimanche 1er octobre
A l'heure où sonnent les cloches du petit village, les premiers luthiers s'installent, et peu à peu, le parc se repeuple. Les familles venues avec leurs enfants sont ravies de pouvoir les confier à la " maison des enfants ", où les attendent des animatrices qualifiées, entourées de jeux et de cadeaux pour le concours de dessins. Ballades en poney à travers les chemins ombragés du parc pour les uns, master classes avec Christian Escoudé et Bob Bonastre (la veille, Alex De Grassi et Pedro Soler ont animé chacun la leur).

A 15h00, ouverture du tremplin avec un chanteur compositeur originaire de Ballainvilliers, Michaël Saranga, accompagné d'un guitariste et dont la prestation autour de compositions pop-rock d'une grande sensibilité permet une entrée en douceur aux spectateurs.
Puis vient le duo Sounds and blues, que les habitués de l'Acoustic Bazar connaissent bien, pour le voir s'y produire régulièrement. Arrangements vocaux impeccables et parfois imprévus, guitares discrètes mais présentes, le répertoire, dont une magnifique version de " For no One " des Beatles, enthousiasmera un public de plus en plus nombreux au fil de l'après-midi.
Enfin, un des grands moments de ce tremplin, le groupe Chorinho So, trio de professionnels : un violon, une guitare sept cordes et des percussions pour un voyage au pays du choro, style traditionnel du Nordeste brésilien. Ce groupe, qui se produit souvent sur Paris, est un vrai bijou étincelant de rythmes et d'harmonies chatoyantes, une joie évidente et communicative, l'esprit de la fête, tout simplement.
Peut-être grâce à eux, le soleil revenu en force nous fait le plaisir d'embraser une fois encore les murs de la chapelle où de plus en plus de monde vient admirer les créations exposées. Bœufs en direct du " lieu saint " et sous les arbres !

Après la pause dîner, ouverture des concerts du soir avec le virtuose poète Walter Lupi, que l'on pourra voir, ainsi que Christian, à Issoudun cette année (merci au passage à Alex Costanzo et l'équipe d'Issoudun d'avoir partagé avec nous ces deux jours, leurs présences et leurs expériences nous ont été utiles !).
L'italien joue debout, n'a pas peur de s'adresser au public dans un anglais mâtiné d'italien qui a pour effet d'égayer un public emporté par l'extrême poésie du funambule transalpin. Quelques " djokes " à la Roberto Bégnini et tout le monde explose de rire, quelques notes et tout le monde comprend que nous avons là un sérieux " client " ! Ovation finale, un bis, un horaire qui s'emballe (chi va tranquillo va sano !) et un duo avec Pedro Soler.
Là, surprise, le milanais connaît aussi les compas du flamenco, d'où un traditionnel joué comme s'ils finissaient une tournée ensemble.

Tof and Landser
Just Friends

Puis vint la musique de Pedro, recueillement, absence totale de superflu, concentration. L'arène est offerte à la danseuse Stéfania Suissa, qui nous emporte avec elle, loin dans le sud. Une évidence révélée à beaucoup d'entre nous : danse et musique sont les deux faces d'une même pièce, l'une porte l'autre et l'Art du Flamenco se manifeste. Ce duo est probablement le début d'autres rencontres autour de cette culture fascinante.
Deuxième partie, et un sacré challenge pour Christian Escoudé, seul sur scène avec sa magnifique guitare (un bijou !). Très peu de jazzmen (à part les pianistes) ont la culture du concert en solo, épreuve ultime car aucune place à l'artifice qui pourrait servir de remplissage, pas de complice avec qui échanger ou sur qui se reposer, et pourtant la même exigence de feeling et de groove. Et là, nous avons droit à du très grand Escoudé. Pas de concession, mais un répertoire joué sur le fil du rasoir, avec une tension palpable jusque dans la salle et qui fait vibrer le public à chaque trait vertigineux du guitariste. Chorus explosifs, harmonies renversantes, il semble que personne ne connaisse ce Christian là, lui-même peut-être pas d'ailleurs ! Explosion du public, et grand final de la soirée, à l'appel duquel ne peuvent résister Alex De Grassi et Bob Bonastre, qui rejoignent les musiciens sur scène. Deux standards improvisés, des yeux qui brillent ou se ferment, et la standing ovation, consécration d'une vraie rencontre entre artistes eux-mêmes, et avec leur public.

L'équipe du festival et tous les invités se retrouvent sur scène pour un salut final, les lumières se rallument, l'accouchement s'est très bien passé, et tout le monde s'accorde pour dire que le bébé, visiblement doué, marchera vite !
Les photos de ses premiers pas sont disponibles sur http://automnalesballain.free.fr

L'équipe du festival

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